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Intervention de Jacques Desallangre

Réunion du 7 juillet 2009 à 15h00
Questions au gouvernement — Areva

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Desallangre :

Monsieur le ministre de l'écologie, il y a un mois je vous interrogeais sur la politique du Gouvernement à l'égard d'AREVA et ses dissonances. Vous m'avez répondu avec un laconisme et une désinvolture qui frisaient le mépris (Protestations sur les bancs du groupe UMP) alors que je soulignais la probabilité de dérives qui se confirment à présent. J'espère aujourd'hui une vraie réponse, respectueuse de la représentation nationale.

D'après Mme Lauvergeon, ce ne serait pas une « véritable privatisation ». Cependant nous sommes légitimement inquiets car la dernière fois que de tels engagements ont été pris ce fut pour GDF. Or chacun sait ce qu'il est advenu.

AREVA a besoin de 12 milliards d'euros pour financer son développement et solder son divorce avec Siemens. L'État actionnaire, qui, ces dernières années, a profité d'un taux de distribution des dividendes situé entre 32 % et 80 %, préfère privatiser plutôt que d'assumer ses responsabilités. La filiale T & D va être vendue pour 3 milliards d'euros, ce qui constitue un choix industriel absurde car elle représente 50 % des bénéfices d'AREVA. Le groupe sera privatisé partiellement en offrant 15 % du capital à des intérêts privés à courte vue mais surtout à des intérêts étrangers par l'intermédiaire de fonds souverains. Vous déposez ainsi entre les mains de gouvernements étrangers le nucléaire civil français et notre politique énergétique.

Au moment où les grandes manoeuvres autour du nucléaire commencent, ne vaudrait-il pas mieux préserver AREVA et l'intérêt national ?

De plus une autre difficulté est devant vous.

Le commissariat à l'énergie atomique espérait céder une partie de ses 79 % d'AREVA pour financer au moins partiellement le coût du démantèlement de ses installations nucléaires qui s'élève à 6 milliards, la date couperet étant fixée à juin 2011. Le Gouvernement s'est engagé à trouver d'autres financements. Mais lesquels ? Dotations budgétaires ? On en doute. Rachat d'actions AREVA détenues par le CEA ? On en doute encore. La recherche ne risque-t-elle pas de faire les frais de ce démantèlement ?

Monsieur le ministre d'État, le grand emprunt national Sarkozy ne devrait-il pas plutôt permettre d'échapper à la privatisation rampante d'AREVA et d'aider le CEA à affronter les exigences du démantèlement ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)

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