Avec cet article, les députés communistes, républicains et du parti de gauche proposent d'augmenter le SMIC à 1 600 euros brut mensuels. N'avait-on pas augmenté de 35 % le SMIC en 1968 ? C'est bien toute l'économie du pays qui avait été relancée, avec des bénéfices évidents sur le plan de l'emploi.
L'augmentation que nous proposons permettrait donc d'apporter une réponse très concrète à la baisse du pouvoir d'achat de nos concitoyens. Est-il nécessaire d'en rappeler les chiffres ? Entre 2007 et 2008, selon l'INSEE, le pouvoir d'achat du revenu disponible brut est passé de 3,1 % à 0,6 %. Les Français connaissent ces chiffres, pour vivre au quotidien des arbitrages inadmissibles entre l'alimentation, le logement, les vêtements, les transports, sans compter les dépenses sans cesse repoussées, comme celles qui concernent la santé, la culture, les loisirs ou les vacances.
On comprend aisément que notre proposition relève de la justice sociale, quand on sait que, depuis 1998, 0,01 % des foyers, soit les plus riches d'entre eux, a vu ses revenus croître de 42,6 %, contre seulement 4,6 % pour les 90 % correspondant aux foyers les moins riches. Il faut aussi signaler que le pouvoir d'achat net d'une heure de travail au SMIC n'a progressé, en vingt-cinq ans, que de 20 %, soit un taux très inférieur aux gains de productivité.
Toutefois, le partage des bénéfices se comprend vite à la lecture du rapport Cotis, selon lequel, entre 1993 et 2007, les dividendes ont été multipliés par cinq. Nous ne répétons pas ces chiffres par entêtement, mais parce que nous attendons toujours la concrétisation de la promesse de campagne de Nicolas Sarkozy, qui n'avait eu de cesse de répéter qu'il serait le président du pouvoir d'achat.
Porter le SMIC à 1 600 euros, c'est permettre à 17 % des salariés français de vivre enfin dignement des revenus de leur travail ; c'est aussi, bien sûr, relancer la croissance. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)