Je voudrais insister sur l'utilité que présente cet article 1er pour notre développement économique, pour l'emploi qualifié dans notre pays, et pour la qualité même de nos productions.
Pourquoi ? Parce que l'article 1er tend à interdire des licenciements que je qualifierais d'opportunité financière pour les actionnaires, puisqu'il vise les entreprises qui réalisent des bénéfices, versent des dividendes, délocalisent ou perçoivent de l'argent public.
Prenons trois exemples pour illustrer ce gâchis. Premier exemple : l'entreprise chimique Celanese, l'une des deux seules entreprises de toute l'Union européenne à produire de l'acide acétique, et qui appartient à une multinationale texane. Celanese dégage des profits, a des débouchés assurés, et sa production permet à plusieurs entreprises du bassin de Lacq de fonctionner. Il a été décidé de fermer cette entreprise et d'organiser la délocalisation de sa production vers la Chine.
Deuxième exemple : Caterpillar qui a dégagé 3,5 milliards de dollars de bénéfices, en augmentation de 19 %, et qui a versé à ses actionnaires des dividendes en hausse de 17 %. Malgré leur lutte courageuse, les salariés de Caterpillar sont menacés de licenciements.
Troisième exemple : les groupes automobiles PSA et Renault se partagent six milliards d'euros d'argent public ; ils annoncent respectivement 3 350 et 4 500 licenciements, sans parler de la situation dans les filiales et chez les sous-traitants.
Pourquoi avoir pris ces exemples ? Parce qu'à travers ces trois entreprises, on voit bien que ce sont des emplois industriels qualifiés qui sont menacés, que c'est une production de très grande qualité qui risque de disparaître, que c'est une production répondant à des normes de sécurité qui est mise en cause. En effet, on peut parler d'un véritable gâchis pour l'emploi, pour l'industrie, pour notre économie.
L'article 1er vise tout simplement à empêcher ce gâchis humain, économique et industriel, et à contribuer ainsi à ce que notre pays ait un véritable plan de relance et puisse agir pour sortir de la crise que nous traversons. Voilà pourquoi j'appelle, comme je l'ai fait dans mon intervention précédente, l'ensemble des députés à voter cet article. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)