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Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 28 mai 2009 à 9h30
Mesures urgentes de justice sociale en faveur de l'emploi des salaires et du pouvoir d'achat — Articles 1er et 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

Pourquoi nos collègues de l'UMP ne souhaitent-ils pas avoir à voter sur les articles ? L'article 1er propose d'exclure du champ légal des licenciements économiques les entreprises ayant réalisé des bénéfices, distribué des dividendes, délocalisé leur production ou reçu des aides publiques, et de confier des responsabilités nouvelles à l'inspection du travail.

Je prendrai un exemple pour illustrer notre propos, sans prétendre convaincre nos collègues de l'UMP qui, in petto, comme on dit au Vatican, savent tout cela par coeur.

Le groupe Air France-KLM a communiqué la semaine dernière de moindres résultats et, dans la foulée, la direction d'Air France a annoncé des suppressions d'emplois. Le titre est aussitôt monté en Bourse. Ce qui prouve bien que c'est la logique que vous défendez qui est perverse, et que c'est elle qu'il faut changer. Chacun des articles de la proposition dont Daniel Paul est le rapporteur vise précisément à changer de logique.

Il ne s'agit pas seulement de constance, monsieur le secrétaire d'État chargé de l'emploi. Il est vrai que nous en avons, depuis longtemps, et que jamais nous ne nous laissons décourager par l'autisme du Gouvernement et de la majorité devant des propositions qui répondraient pourtant aux besoins des travailleurs de notre pays. Mais nous sommes pugnaces, car nous avons une légitimité à porter les préoccupations des gens qui souffrent et qui, bien que travaillant dur, pour parler comme le Président de la République pendant la campagne électorale avant qu'il oublie ses promesses, voient leurs fins de mois commencer de plus en plus tôt… Ils sont de plus en plus nombreux à se demander comment assurer la fin du mois pour leurs familles et à être menacés dans leurs emplois.

Je pense par exemple à ces mille salariés de chez Renault qui travaillaient au Technocentre de Guyancourt depuis des années et ont été informés, juste avant Noël, qu'ils ne travailleraient plus à partir du 1er janvier. Comble de tout, la direction de Renault, autrement dit M. Carlos Ghosn, avec ses payes et ses bonus mirobolants, a fait démagnétiser les badges de ces travailleurs, pour être bien sûre qu'ils ne remettront plus les pieds sur les lieux où ils ont enrichi Renault grâce à leur travail qualifié !

Ce que je dis n'est pas valable seulement pour l'article 1er mais également pour les autres, car, comme me le souffle ma collègue Jacqueline Fraysse, il s'agit d'une philosophie globale qui n'est pas seulement faite de constance, monsieur le secrétaire d'État, mais aussi de conviction,…

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