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Intervention de Marisol Touraine

Réunion du 28 mai 2009 à 9h30
Mesures urgentes de justice sociale en faveur de l'emploi des salaires et du pouvoir d'achat — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarisol Touraine :

Or cette situation semble passivement admise comme un état de fait : il y a comme une acceptation de ce que l'entrée des jeunes dans la vie active, à seize ans, dix-huit ans ou plus tard pour ceux qui font des études, doit s'apparenter à un véritable parcours du combattant. Nous devons réfléchir à un nouveau pacte social dans lequel la place accordée aux jeunes sera véritablement définie.

Cela passera sans doute par des remises en question, et certaines ont été évoquées par le rapporteur. La montée en puissance, qui s'est maintenant ralentie, des heures supplémentaires s'est faite, pas exclusivement mais pour une bonne part, au détriment de l'emploi des jeunes puisqu'elle a favorisé, une fois de plus, les personnes déjà intégrées et bénéficiant d'un emploi.

Au-delà de cet exemple, on ne peut se contenter de répéter qu'il faut faire une place plus large aux jeunes dans la société sans voir que cela impliquera des remises en cause pour d'autres catégories de la population.

Face à cette situation de fait que vivent les jeunes, que nous ont proposé le Gouvernement et le Président de la République ? Ce dernier, il y a quelques semaines, s'est contenté de dire qu'il fallait multiplier les exonérations de cotisations des entreprises qui seraient susceptibles d'embaucher, qu'il fallait donner des primes aux entreprises qui embaucheraient des stagiaires et à celles qui proposeraient des contrats de professionnalisation – primes qui avaient d'ailleurs été supprimées par le même gouvernement…

Nous pensons que ce n'est pas une solution satisfaisante et qu'il convient de réfléchir dans trois directions.

D'abord, il faut avoir enfin le courage de reconnaître que les jeunes sont les laissés pour compte de notre société, et mettre en place un vigoureux dispositif d'accompagnement à l'entrée dans la vie active, qui constituerait la première étape d'une sécurisation active des parcours professionnels, ce qui passe incontestablement par le soutien, y compris financier, à l'autonomie effective.

Ensuite, nous devons apporter un soutien plus fort aux jeunes travailleurs, et notamment à ceux qui n'ont qu'un emploi précaire. Plusieurs collègues avant moi se sont exprimés en faveur de la mise en place du « RSA chapeau » pour les jeunes travailleurs. Qu'il s'agisse du RSA ou d'un autre dispositif, il n'y a aucune raison d'accepter pour les jeunes ce que vous n'acceptez plus pour les plus de vingt-cinq ans, à savoir le salariat précaire.

En cette période, force est de constater qu'il faut proposer une indemnisation chômage renforcée. La proposition de loi préconise le développement d'une allocation de solidarité pour les chômeurs en situation fragile ; nous avons proposé la prolongation de six mois de ceux qui se retrouvent au chômage au terme d'un contrat à durée déterminée ou d'un contrat d'intérim. Mais manifestement, l'une et l'autre de ces propositions sont refusées par l'UMP et le Gouvernement.

Enfin, nous devons réfléchir à des mesures particulières pour les jeunes en difficulté. À cet égard, je regrette que le Gouvernement n'ait rien trouvé de mieux à proposer pour les jeunes de moins de vingt-cinq ans en difficulté que des contrats aidés « secs », c'est-à-dire sans formation obligatoire, sans soutien de formation. Il n'est guère positif de préconiser pour les jeunes le maintien dans l'assistance. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

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