On voit bien qu'il y a une totale discordance entre une mesure purement technique et le drame humain que connaissent tant de Français. Généralisez ce contrat, puisqu'il faut être pragmatique et trouver des solutions concrètes. Et financez cette généralisation en abrogeant tout bonnement la loi TEPA et le bouclier fiscal.
Derrière ces divergences fondamentales qui nous opposent en matière économique, il y a une urgence sociale. Bien sûr, on peut toujours avoir recours à des rideaux de fumée, laisser entendre qu'il faudrait étendre le télétravail aux personnes en congé de maternité ou de maladie, mais tout cela relève du Grand Guignol. Et l'on peut regretter que les propositions de loi qui se succèdent pour défendre l'emploi ne donnent lieu qu'à des campagnes médiatiques qui les dévoient et nous éloignent des vrais problèmes. Tout cela n'est pas sérieux, et pourtant la presse ne parle que de cela.
L'urgence est là : 12 % des Français vivent avec moins de 817 euros par mois ; le salaire médian est de 1 490 euros. Si vous ne voulez pas changer radicalement de politique économique, remettez au moins en cause certaines des mesures qui plombent, de manière dramatique, le budget des plus défavorisés et qui, de surcroît, ne sont pas cohérentes sur le plan de l'économie générale. Je pense en particulier aux franchises médicales, qu'il faut supprimer car non seulement elles empêchent les gens de se soigner, mais elles vont coûter beaucoup plus cher à l'économie générale : des gens qui ne se soignent pas à l'hôpital coûtent plus cher que des gens qui consultent suffisamment tôt. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)