Il me semble que, lors de l'examen du budget du secrétariat d'État à l'outre-mer, le seul argument que j'aie entendu en faveur du transfert des crédits du logement ultramarin du ministère du logement au secrétariat d'État à l'outre-mer, c'était simplement qu'il fallait faire un habillage budgétaire. Un tel transfert a coupé les ponts avec le ministère, mais c'est le seul argument que j'ai entendu en sa faveur. Je devais être à l'époque le rapporteur de ce budget. Depuis lors, chaque année, le constat est le même : c'est celui que vient de rappeler M. Letchimy. Chaque année, les bailleurs sociaux se réunissent avec les représentants des collectivités d'outre-mer, et lorsque le secrétaire d'État vient sur place, l'état des lieux est fait et des engagements sont pris, mais cela n'aboutit pratiquement à rien. Chaque année, on a une excuse : il y a eu un coup de vent, un ouragan, une tempête, une catastrophe naturelle quelconque ; et le cycle recommence. Quand enfin pourrons-nous écouter, tous ensemble, la voix des représentants des DOM-TOM et prendre les mesures qui donneront encore plus de responsabilités aux territoires ? Quand enfin leur donnera-t-on les moyens nécessaires pour remplacer les générations de logements locatifs sociaux, voire d'accession sociale à la propriété, qui ont successivement disparu ? C'est comme si on ne comprenait pas les conséquences des intempéries dans des territoires qui peuvent sembler toujours ensoleillés. Force est de reconnaître que l'alternance des majorités politiques n'a à aucun moment permis de revenir sur une décision erronée prise il y a une quinzaine d'années.
À vous de relever le défi, madame la ministre. Imposez-vous ! Mais votre administration ne veut pas traiter le problème.