… la loi réalisant votre rêve libéral de dérogation au travail dominical est d'ores et déjà écrite et fera l'objet, à la demande du Président de la République, d'une niche parlementaire attribuée au groupe UMP afin d'anticiper sa discussion ! Est-ce ainsi qu'il conçoit le renforcement des droits du Parlement, alors même que l'ordre du jour de l'Assemblée est déjà saturé ?
Si cette proposition de loi est adoptée, les préfets pourront autoriser tous les magasins situés dans les zones d'attractivité commerciale exceptionnelle des Bouches-du-Rhône et d'Île-de-France à ouvrir le dimanche, et ce pour cinq ans. Il s'agit tout bonnement de légaliser les ouvertures illégales qu'on y pratique déjà depuis des années, rien de moins… Outre le risque que ferait peser l'ouverture dominicale de ces 11 000 grandes surfaces sur les 300 000 petits commerces de proximité si précieux pour la vie de nos communes, cette mesure affectera encore davantage la qualité de vie des familles, et particulièrement des enfants.
D'ailleurs, nos concitoyens sont de plus en plus nombreux à refuser un assouplissement de la législation sur le travail du dimanche, et ce contrairement à ce qu'a annoncé le ministre du travail sur France 2, le 12 octobre dernier. En effet, ils étaient 63 % à l'approuver l'année dernière, ils ne sont plus que 57 % maintenant. Quant à leur propre souhait de travailler le dimanche, 12 % seulement déclarent être prêts à accepter de le faire aussi souvent que l'employeur le leur proposerait. Mais 41 % déclarent qu'ils le refuseront. Ce qui laisse à penser que, compte tenu de l'inégalité salarié-employeur et de la pression économique ambiante, les salariés qui ne sont pas volontaires seront contraints, c'est une évidence. Travailler tard le soir, la nuit, le dimanche ou les jours de fête n'amuse personne, bien sûr.