Madame la présidente, je vais apporter un élément nouveau au débat.
Jusqu'à sept ou huit ans, même s'ils savent lire, les enfants, lorsqu'ils regardent la télévision, sont très sensibles aux images et à ce qui se dit oralement mais ne voient absolument pas le bandeau défiler. Les firmes agroalimentaires ne s'y sont pas trompées. Si elles se sont précipitées pour signer cette charte, c'est qu'elles avaient davantage à gagner à le faire et à maintenir leurs spots publicitaires entre les émissions adressées aux jeunes.
Le problème des produits dont ils font la promotion va au-delà de l'aspect nutritionnel. Avec les publicités pour les céréales ou les aliments lactés, on tombe dans ce que l'on appelle l'« alicament ». L'idée que ces publicités véhiculent est que nous aurions besoin d'apports supplémentaires en vitamines et minéraux. Elles propagent le sentiment que les céréales, qui n'apportent à l'enfant que 30 % ou 40 % du potassium, du magnésium, d'autres substances encore, doivent être assorties de compléments, si bien que les parents courent à la pharmacie les acheter. Ces spots ont donc un double effet négatif. Accepter l'amendement n° 552 serait la raison même.
Enfin, un mot sur la charte, madame la ministre. Je me rappelle une charte de la visite médicale destinée à rendre transparentes les relations entre les visiteurs médicaux des laboratoires et les médecins. Avec quatre ans de recul, la majorité des médecins interrogés disent qu'ils ne voient pas la différence avec la situation antérieure.