Madame la ministre, comme vous avez bien voulu le rappeler, vous luttez efficacement, depuis longtemps déjà, contre les usages excessifs du tabac. Je ne doute donc pas que vous aurez à coeur d'accepter ces deux amendements que nous vous proposons qui consistent à rapprocher le tabac à rouler et les feuilles de tabac à rouler des cigarettes.
Le marché du tabac à rouler et à tuber « pèse » quelque 7 200 tonnes. On considère généralement qu'il faut utiliser un gramme de tabac à rouler ou à tuber pour réaliser une cigarette. Si l'on reprend les chiffres du marché, on obtient ainsi la quantité théorique d'un besoin de soixante et un millions de cahiers de 100 feuilles, de onze millions de boites de 100 tubes et d'environ soixante et un millions de paquets de 100 filtres, soit un chiffre d'affaires théorique d'environ 80 millions d'euros. Or il s'avère que les chiffres officiels de vente font état de 150 millions de cahiers de feuilles en France, soit près de deux fois et demie le nombre théoriquement nécessaire. Il convient donc de s'interroger sur l'utilisation finale des quelque quatre-vingt-dix millions de cahiers de 100 feuilles restants.
Par ailleurs, la différence de prix entre cigarettes et tabac à rouler suscite un attrait croissant pour ce dernier de la part des fumeurs dont le pouvoir d'achat est le plus faible et des jeunes dont nous parlions à l'instant. Si le conditionnement des cigarettes en paquets de vingt, vingt-cinq ou trente cigarettes a été rationalisé par une loi publiée le 27 juillet 2005 au Journal officiel, il n'en est pas de même pour le tabac à rouler : l'offre est si diverse que son pouvoir attractif est très important. On trouve des conditionnements en trente grammes, trente-trois grammes, trente-cinq grammes, quarante grammes, cinquante grammes, soixante-cinq grammes, soixante-dix grammes, soixante-quinze grammes, cent grammes…