Son coeur, il faut le protéger en ne fumant pas !
Au fond, nous avons la même réflexion sur cet article que sur celui traitant de l'interdiction de vendre de l'alcool aux mineurs : il s'agit d'une mesure positive, mais qui doit s'inscrire dans le contexte plus large d'une politique de prévention concernant notamment le tabagisme.
La politique de lutte contre le tabagisme, déjà ancienne, a commencé à donner des résultats. En dix ans, le taux de mortalité prématurée – conséquence des trois causes de mortalité principales liées au tabagisme – a diminué de 17 %. Il s'agit d'éviter d'entrer dans la dépendance au tabac, aujourd'hui très précoce. Il est véritablement criminel de la part de certains cigarettiers – car tous ne sont pas dans ce cas – de mélanger au tabac des substances qui accroissent l'appétence et la dépendance. C'est vrai pour les pays développés, qui luttent contre cela, et, madame la ministre, l'article 25 va dans ce sens, mais c'est particulièrement pernicieux dans les pays en voie de développement, là où, face aux coups portés par les politiques de santé publique contre le tabagisme, les cigarettiers dirigent désormais leurs efforts, y compris par des distributions gratuites, qui visent à accoutumer les jeunes au tabac, notamment dans les grandes agglomérations africaines.
S'agissant de notre territoire national, le pourcentage d'évolution du taux de mortalité prématurée liée au tabac a fortement diminué chez les hommes : plus de 10 % en dix ans. Comme pour l'alcool, cette baisse est relativement homogène dans toutes les régions, même si c'est en Alsace que le tabagisme a le plus diminué. Sans doute faut-il y voir l'influence de M. Bur…
En revanche, le taux de mortalité prématurée lié au tabac a fortement augmenté chez les femmes, et notamment dans la région Centre, où ce taux a progressé de 50 %.
Les efforts en matière de lutte contre le tabagisme doivent être poursuivis. À l'évidence, si, aujourd'hui, une industrie présentait sur le marché un produit nouveau s'appelant le tabac, des expertises seraient faites et ce produit serait interdit. De fait, le tabac est une drogue licite ; il faut faire en sorte qu'elle soit utilisée avec modération, l'idéal étant qu'elle ne le soit plus du tout.
Voilà pourquoi, madame la ministre, nous voterons cet article, même si nous pensons qu'il faudra accentuer les efforts de prévention.