J'aborderai donc le point qu'il n'a pas eu le temps d'évoquer en matière de prévention : la réduction des risques pour les usagers de drogue.
En effet, les études montrent que deux tiers des usagers de drogue sont porteurs du VHC, que l'on compte 8 000 contaminations et 4 000 morts par an pour l'hépatite B et C, lesquels sont en majorité des usagers de drogue. Madame la ministre, vous avez récemment présenté un plan hépatite 2009-2012, dont le montant – 4 millions d'euros par an – ne correspond même pas au prix de 700 traitements VHC pour six mois !
Limiter efficacement la contamination du VHC et du VIH exige, vous le savez, d'avoir le courage d'instaurer des programmes d'échange de seringues dans les prisons, d'étendre à tout le territoire les programmes de réduction des risques, de mettre en place des structures d'hébergement et de soins adaptées aux usagers de drogue actifs, etc.
Ce sont donc des moyens beaucoup plus importants qu'il faudrait mettre en oeuvre, lesquels, je tiens à le souligner, constitueraient une économie humaine en souffrances et une économie financière, puisque ces patients développent des maladies graves et ne sont pas suffisamment pris en charge.
Nous regrettons que ce chapitre prévention du projet dont nous débattons ce soir soit à ce point tronqué et qu'il y ait de tels manquements. Nous sommes vraiment loin du compte en matière de politique de prévention, car la France a accumulé du retard dans ce domaine. C'est notre responsabilité d'impulser une grande politique de prévention dans notre pays, ce qui n'est pas le cas avec ce texte.