Le 11 novembre, que nous célèbrerons dans quelques jours, est une date historique, comme l'est le 8 mai, car cela marque la cessation officielle des hostilités, sinon la fin des combats eux-mêmes. Seule la commémoration de la guerre d'Algérie et des combats de la Tunisie et du Maroc échappe à cette tradition républicaine.
Pourquoi imposer aux combattants de la troisième génération du feu de commémorer la mémoire de leur sacrifice le 5 décembre ? Pourquoi cette date qui ne correspond à rien sinon au choix technocratique de quelque conseiller élyséen fort peu au fait de l'histoire ? Monsieur le secrétaire d'État, le cessez-le-feu de cette terrible guerre a été rendu officiel le 19 mars 1962. C'est le 19 mars que nous vous demandons de célébrer chaque année la journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie.
Cette proposition n'a rien de politicien puisque, vous le savez, ce souhait est partagé par des collègues de toutes les tendances réunies dans cet hémicycle. C'est normal : elle s'inscrit dans une vérité historique.
Monsieur le secrétaire d'État, les combattants d'Algérie, du Maroc et de la Tunisie ont fait le don suprême de leur jeunesse et de leur vie à la France. Nous leur devons justice comme nous devons le plus grand respect à la mémoire de ceux qui sont tombés.
Quand un pays fait injure à ses anciens combattants, qu'il ne s'étonne pas que des voyous sifflent La Marseillaise dans ses stades !
Alors, une fois encore, nous vous le demandons solennellement, mais avec la force que nous inspire leur sacrifice : quand accorderez-vous à notre pays une histoire apaisée ? Quand reconnaîtrez-vous le 19 mars comme seule date officielle de commémoration de la guerre d'Algérie ? (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)