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Intervention de Pierre Lasbordes

Réunion du 5 novembre 2008 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2009 — Anciens combattants mémoire et liens avec la nation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lasbordes :

Monsieur le secrétaire d'État, je vous pose cette question au nom de M. Wojciechowski, qui est député de Moselle.

Je souhaite évoquer deux mission essentielles de votre secrétariat d'État, deux missions profondément complémentaires – la mémoire et le lien armée-nation –, deux missions qui sont aussi et avant tout des politiques. Oui, mes chers collègues, la mémoire est, aujourd'hui plus qu'hier, une politique. Oui, la sauvegarde du lien entre l'armée et la nation doit être au centre d'une politique.

La politique de la mémoire, tout d'abord.

Le 11 novembre marquera le point d'orgue de l'année 2008. Le programme que vous avez mis en oeuvre durant ces derniers mois est riche et diversifié. Structuré autour du concept d'européanisation de la Grande Guerre, de l'ardente obligation de la transmission et du développement de la décentralisation des politiques de mémoire, ce programme a permis de renouveler notre approche de la Grande Guerre et de lui redonner « un coup de jeune ». Permettez-moi de vous en féliciter.

Maintenant, parlons d'avenir !

Avec l'année 2009 s'ouvrent sept fortes années mémorielles liées à la Seconde guerre mondiale, sept années d'une cuvée décennale que certains pourront considérer comme moyenne – un soixante-dixième anniversaire –, mais qui présente pourtant une exceptionnelle importance. Pour de nombreuses cérémonies, cet anniversaire décennal est sans doute le dernier auxquelles certaines catégories d'acteurs de l'histoire participeront. Il en est ainsi des déportés. Combien restera-t-il de déportés au quatre-vingtième anniversaire ? Et combien restera-t-il de combattants de 1940 en 2009 ? Ceux de Sedan, Dunkerque, Gembloux, ceux de la ligne Maginot auront en moyenne quatre-vingt-quinze ans. Alors pour le quatre-vingt-dixième anniversaire…

S'il n'existait qu'une seule raison qui milite en faveur de la construction d'un grand programme mémoriel du soixante-dixième anniversaire, ce serait la raison démographique. Toutefois des raisons, il y en a bien d'autres, en particulier celle de la nécessaire construction d'un message de mémoire européenne partagée.

Monsieur le secrétaire d'État, je vous demande de nous présenter un vrai programme mémoriel pour les sept années qui sont devant nous, un programme construit à partir d'un message historique et civique clair, d'une mobilisation des jeunes affichée, d'une sensibilisation des élus locaux ambitieuse.

La mémoire est une politique, une politique qui a vocation à unifier la nation en lui donnant un socle commun. La nation parlons en ! Vous êtes le ministre du lien entre l'armée et la nation.

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