Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'État chargé de la défense et des anciens combattants, mes chers collègues,dans six jours, nous fêterons le 90e anniversaire de l'armistice de la guerre de 1914-1918.Ce n'est donc pas dans un contexte classique que nous sommes appelés aujourd'hui à débattre du budget des anciens combattants, de la mémoire et du lien avec la nation.
Au-delà des aspects financiers que j'aborderai un peu plus loin dans mon propos, je souhaite insister sur le devoir de mémoire. En tant qu'élus, nous en avons la responsabilité vis-à-vis de celles et de ceux qui, au péril de leur vie et au mépris de tous les dangers, ont fait le sacrifice de leur souveraineté personnelle pour s'abandonner à une cause supérieure, bien plus difficile, celle de la défense de notre pays, de nos valeurs et de notre peuple.
Avec mon collègue Philippe Goujon, nous avons dévoilé, il y a quelques jours, une plaque commémorative dans le 15e arrondissement de Paris, rendant hommage à Jacques Baudry, jeune lycéen de Buffon entré en résistance avec quelques-uns de ses camarades, arrêté et fusillé par l'occupant en 1943. Jacques Baudry n'était qu'un adolescent et, comme des milliers de nos compatriotes, même un enfant pouvait prendre les armes pour cette juste cause.
Mes chers collègues, nul d'entre nous ne doit oublier ce sacrifice, cet engagement, cet abandon de soi.
De nos jours, cette mémoire est difficile à faire perdurer parce que les générations qui se succèdent s'éloignent naturellement du souvenir de celles et de ceux qui ont vécu la guerre, l'occupation, la torture. Plus le souvenir s'éloigne, plus la mémoire se perd. Ne laissons pas le sacrifice de Jacques Baudry et de milliers d'autres jeunes se perdre entre les pages des manuels d'histoire.
Chaque village de France possède un monument aux morts où figurent les noms de jeunes qui ont croisé leur destinée à l'âge de dix-huit, dix-neuf ou vingt ans. Dans les rues de Paris, les plaques rappellent que ceux qui sont morts pour libérer notre capitale avaient le même âge. Cette jeunesse sacrifiée dans les combats de notre histoire mérite encore et toujours que l'on se souvienne, que l'on réfléchisse, que l'on agisse.
Forte de cette responsabilité, il convient que notre assemblée apporte des réponses et des pistes pour l'avenir de la mémoire combattante.
D'ores et déjà, je tiens à saluer l'excellent travail de mes collègues Jean-Claude Mathis, Patrick Beaudouin et Georges Colombier, mobilisés comme moi sur ces questions.
Je salue également les très nombreux députés qui se sont associés à nos travaux.