Vous voyez : quand la réalité s'impose à vous, vous vous mettez à crier !
« Ces grands patrons qui barbotent dans une opulence toujours plus spectaculaire » : ce n'est pas moi qui le dis, c'est Marianne ! L'hebdomadaire indique que dix Français figurent dans le top 20 des PDG européens les mieux payés. Qu'ont fait les patrons ces derniers temps ? Ils sont prudents : ils savent que les actions et les dividendes peuvent fluctuer, que la conjoncture est susceptible de s'inverser et que le CAC 40 n'est pas très stable ; aussi ont-ils augmenté ce que j'appellerai non leur « salaire », mais la « part fixe de leur rémunération » – et cela jusqu'à 40 % de plus en une année. Au moins, est-ce une somme qu'ils sont sûrs de conserver ! Dans le même temps, ils refusent les revendications de leurs salariés ; et ce n'est pas la taxation des stock-options à 2,5 % qui va les effrayer, bien qu'elle fasse hurler Mme Parisot, que nous avons reçue il y a quelques jours à la commission des affaires économiques.
Comme disait Coluche, certains sont plus égaux que d'autres. Nous fêtons ces jours-ci un anniversaire : celui des Restos du Coeur, qui, comme chaque année, vont battre un record d'affluence ; ils sont en effet fréquentés par un nombre croissant d'usagers, ou de bénéficiaires – mais ces termes ne sont guère appropriés –, y compris par des petits salariés en voie de paupérisation.
À ce propos, une publicité vante en ce moment les mérites des fruits et légumes, en recommandant d'en manger cinq par jour. Mais comment faire lorsqu'on a du mal à terminer le mois, et que l'on est à sec dès le 15 ? Le week-end dernier, j'ai rencontré des détaillants de fruits et légumes, qui m'ont soumis une proposition : faire bénéficier ceux qui s'approvisionnent auprès de producteurs locaux des mêmes conditions qui sont consenties aux producteurs vendant directement au consommateur.