La situation que nous vivons a une cause – nombre d'entre nous l'ont déjà souligné, qu'il s'agisse du président de la commission des finances ou de Charles de Courson – qui n'est autre qu'une politique salariale extrêmement restrictive, une absence d'évolution du salaire moyen, aux États-Unis comme ailleurs, notamment en France. Cette politique a abouti à la proposition parfaitement immorale consistant à échanger du crédit contre du revenu, qui ne pouvait qu'aboutir à la crise que nous connaissons. Il s'agissait, au fond, d'un pari d'un cynisme absolu, les prêteurs sachant parfaitement que ceux à qui ils concédaient des concours bancaires ne pourraient les rembourser. Ils comptaient tout simplement récupérer leur mise au moyen de la vente après expropriation des biens ainsi acquis, ce qui n'est autre qu'une spéculation sur le malheur des gens – en l'occurrence le malheur pour un foyer de perdre son toit après avoir été expulsé.
Au-delà de la dénonciation du caractère immoral de ces pratiques, il faut veiller à ce que celles-ci prennent fin définitivement. J'ai repris les promesses faites par le candidat Nicolas Sarkozy avant les élections présidentielles de 2007, dans des interviews à la Revue Banque en avril 2007 et à la revue La Vie Immobilière en octobre 2006. Le futur Président de la République disait alors : « Je propose que ceux qui ont des rémunérations modestes puissent garantir leur emprunt par la valeur de leur logement. » – c'est exactement ce qui s'est passé aux États-Unis. Mais encore : « Il faut réformer le crédit hypothécaire. Si le recours à l'hypothèque était plus facile, les banques se focaliseraient moins sur la capacité personnelle de remboursement de l'emprunteur et plus sur la valeur du bien hypothéqué. Cela profiterait alors directement à tous ceux dont les revenus fluctuent, comme les intérimaires et de nombreux indépendants. »