Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, répondre à l'urgence que constitue la crise économique et sociale est ce à quoi les pouvoirs publics doivent s'attacher. Nous contestons la politique que vous mettez en oeuvre à cet effet, et estimons que les faits seront plus têtus que vous ne semblez vouloir l'être : ils vous contraindront à changer de politique si vous voulez vraiment que nous sortions de la situation dans laquelle notre pays est en train de s'enfoncer.
Plus de 5 millions de personnes vivent aujourd'hui sous le seuil de pauvreté et pourtant, vous ne changez pas cette politique qui consiste encore et toujours, comme on l'a vu lors de l'examen de la dernière loi de finances, à exonérer des efforts qu'ils devraient consentir ceux qui le pourraient sans retentissement sensible sur leur niveau de vie.
En sus de ce changement de politique économique et sociale, il est nécessaire de mettre en oeuvre une régulation – ou de la rétablir, selon le jugement que l'on porte sur les mesures passées. En tout état de cause, il y a urgence à agir en la matière, ne serait-ce que pour éviter que d'autres crises ne surviennent à l'avenir, mais aussi parce que la crise actuelle ne peut être jugulée qu'en instaurant des mesures de régulation. Quelle ironie d'ailleurs de vous voir au banc des ministres lors de ce débat, monsieur Novelli, vous qui, pendant des années, en avez appelé à la dérégulation et à l'effacement du rôle de l'État, alors que chacun s'accorde à reconnaître aujourd'hui la nécessité du retour de la puissance publique en tant qu'acteur de la régulation économique !