Il faut s'assurer de l'effectivité des mesures, dites-vous. Je dirai même de leur efficacité, de cette performance dont vous parlez toujours. Mais si vous étiez jugés à la performance, et votre chef en premier, vous seriez déjà à l'ANPE, monsieur le secrétaire d'État ! (Rires sur tous les bancs.) En effet, les résultats ne sont pas là. Clemenceau disait : quand je veux enterrer un problème, je crée une commission. Vous avez préféré ordonner aux préfets de créer des comités locaux du suivi du financement de l'économie et, doutant de leur succès, vous y avez ajouté un médiateur du crédit. Mais tout cela ne marche pas.
Et vous n'êtes pas pragmatiques, contrairement à ce que vous dites. Si vous l'étiez, vous tiendriez compte de votre échec et vous procéderiez à des ajustements. Au contraire, plus les choses vont mal, plus vous appuyez sur l'accélérateur.
Ce matin, les commentateurs s'esbaudissent parce que la Bourse a repris. Mais la Bourse yoyote depuis des semaines ! En réalité, le bateau tangue, et vous ne savez plus où est le rivage. Vous faites des propositions qui ne sont pas adaptées, c'est le moins qu'on puisse dire. Vous avez fait des réformes structurelles et vous vous vantez d'avoir institué l'exonération des heures supplémentaires. Mais il y a quelques mois, le rapporteur général – le président Migaud qui apprécie ses capacités pourra le confirmer – écrivait qu'il ne voyait pas trop où était l'efficacité des mesures que vous avez prises.