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Intervention de Alain Vidalies

Réunion du 24 septembre 2008 à 15h00
Revenus du travail — Reprise de la discussion

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Vidalies :

Il n'y a que deux façons connues à ce jour pour améliorer le pouvoir d'achat : augmenter les revenus ou diminuer les prix. C'est à cette seconde solution que vous avez recouru dans le discours public afin d'éviter un débat sur l'augmentation des salaires. On se rappelle l'époque où M. Sarkozy, alors ministre des finances, voulait faire baisser les prix dans les supermarchés en leur déclarant la guerre. Je n'aurai pas la cruauté de comparer les annonces du moment aux résultats obtenus. Fort heureusement pour lui, beaucoup ont oublié ses déclarations, mais nous pourrions rafraîchir la mémoire des Français sur le sujet, ce qui permettrait de nourrir l'actualité. Toutefois, nous savons bien que ce qui comptait à l'époque était la force des images et non la réussite d'une telle politique.

Aujourd'hui, nous sommes confrontés à un autre problème sur lequel je tiens à appeler l'attention de notre assemblée. Je ne crois pas en effet que nous puissions continuer à débattre de la vie quotidienne des Français en ignorant ce qui se passe dans l'actualité et qui concerne aussi bien la majorité que l'opposition, alors même que sur la question des prix, deux événements nouveaux nous interpellent.

Le premier concerne le prix des carburants. Il faudra bien que notre assemblée s'interroge un jour sur le fait que la baisse du prix du baril mette, comme aurait dit Fernand Raynaud, « un temps certain » à être répercutée à la pompe. J'invite du reste les Français à comparer l'évolution du prix du baril depuis trois semaines et le prix au litre qui leur est demandé à la pompe ! Nous pourrions au moins nous demander si les évolutions erratiques du prix du carburant à la pompe ne constituent pas un effet d'aubaine pour certains, qui font dès lors de très bonnes affaires sur le dos de l'ensemble des Français. Nous ne ferions que remplir notre mission en essayant de répondre à cette question.

Le second événement tient dans les révélations de l'enquête de 60 millions de consommateurs sur la façon dont certains producteurs alimentaires se sont adaptés à la situation. Cette enquête révèle en effet qu'ils ont maintenu les prix de leurs produits mais en diminuant la quantité ! On fait croire ainsi aux gens que les prix n'augmentent pas alors que le poids des paquets a diminué ! C'est une façon de s'enrichir en cachette sur le dos des Français : l'Assemblée nationale doit également se saisir de ce débat.

Sachant que je parle ici à des esprits avertis, je tiens à lire à ceux de mes collègues qui n'en auraient pas pris connaissance les propos, de mon point de vue ahurissants, que M. Jean-René Buisson, président de l'Association nationale des industries alimentaires, a tenus à ce sujet.

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