Je ne suis qu'un petit maraîcher du dimanche, monsieur le rapporteur, contrairement à vous, qui êtes un véritable agriculteur. Mais je n'utilise pas les mêmes méthodes que vous (Sourires), et c'est à cela que je voulais en venir.
En effet, le modèle de l'agriculture productiviste, chimique, très intensive, a un impact sur l'environnement, les milieux, l'écosystème et la santé. Ce modèle n'est donc pas durable, que ce soit en France ou en Europe. Outre qu'il est en partie responsable de la pollution de l'air, des eaux douces et des milieux marins, il fait une consommation abusive d'énergies fossiles. Ainsi, la production d'un kilogramme de bifteck mobilise quatre fois plus d'énergie que celle d'un kilogramme de céréales. Je ne suis pas un végétarien intégriste, mais force est de constater que la production de viande – et nous en mangeons beaucoup trop en Europe – est vorace en énergie.
Autre exemple : pour qu'une calorie prête à ingérer arrive dans votre assiette, il en faut treize en amont, dont sept de pétrole ! Nous ne pouvons pas continuer à vivre de cette façon. Et je ne parle pas du fait que, même à la cantine de l'Assemblée nationale, on nous sert de la perche du Nil, alors qu'elle est acheminée du lac Victoria en avion-cargo réfrigéré et produite dans des conditions sociales et environnementales scandaleuses.
Outre la dégradation des sols et de la biodiversité, ce type d'agriculture fait peser des risques sur la santé des consommateurs – en raison des résidus qui se trouvent dans les produits alimentaires et de l'apparition d'une pollution génétique, due aux OGM – et il crée des problèmes économiques et sociaux, notamment la destruction des communautés rurales européennes et l'exploitation des pays du tiers monde, dont a très bien parlé Germinal Peiro.
Nous devons donc revaloriser la profession de paysan, à condition que les agriculteurs respectent les devoirs qu'ils ont vis-à-vis du reste de la collectivité. Tel sera le sens de nos amendements aux articles du chapitre III.