Il écrivait également, dans la même épure : « Je crois la liberté en péril lorsque ce pouvoir ne trouve devant lui aucun obstacle qui puisse retenir sa marche et lui donner le temps de se modérer lui-même » ; et d'ajouter : « La toute-puissance me semble en soi une chose mauvaise et dangereuse ». Ce n'est pas Robespierre, c'est bien Alexis de Tocqueville, et je vous invite à méditer ses propos, comme un appel au nécessaire respect des minorités par la majorité et au respect des mécanismes de contre-pouvoir. Vous confondez pouvoir légitime de la majorité et absolutisme. Rien ne vous garantit pourtant d'être majoritaires à tout jamais dans ce pays. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Le président du groupe majoritaire tend à devenir le grand ordonnateur de la conférence des présidents, et de facto le véritable chef de notre assemblée. Et, non content de vouloir remplacer le président de l'Assemblée, il joue désormais également le rôle du père Fouettard – le fameux whip dans la tradition parlementaire britannique –, à en croire ses interventions en séance dernièrement, ainsi que les courriers internes adressés aux membres de son groupe et qui ont « fuité » dans la presse. Il explique que ce n'est pas le contenu des lois votées qui compte, mais le fait de prendre ses tours de permanence dans l'hémicycle pour faire rejeter par principe toutes propositions émanant de l'opposition.