Non : il dit que l'État s'engage à remplacer les enseignants chaque fois que c'est possible et que, en cas d'impossibilité majeure, non prévisible, exceptionnelle, et si les enfants ne peuvent pas être accueillis dans les classes, on les gardera. Il n'a jamais été dans nos intentions de nous substituer à l'école.
Vous nous faites aussi un procès sur l'organisation scolaire. Vous avez parlé du samedi matin, en disant que c'est un abandon. Savez-vous que 30 % des écoles de France n'organisent pas de cours le samedi matin depuis plus de vingt ans ? Vous ont-elles donné l'impression de marcher moins bien que les autres ? Savez-vous que la semaine de quatre jours et de quatre jours et demi existe dans le monde entier et que personne ne s'en plaint ? Vous parlez des rythmes de l'enfant. Mais qu'est-ce que c'est que cette science qui s'arrête à la frontière belge puisque, dans tous les autres pays du monde, cela se fait sans que les enfants réussissent moins bien ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Admettons, nous avons tort de nous occuper de l'école, mais répondrez-vous à la question de fond ? Comment se fait-il que 15 % des élèves ne sachent pas lire en sixième, et qu'un fils de cadre supérieur ait neuf fois plus de chances de savoir lire qu'un fils d'ouvrier ? (Huées sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Face à un tel problème, le Gouvernement a décidé que les élèves en difficulté seraient pris en charge par les enseignants, qu'on leur offrirait des aides supplémentaires.
Franchement, cette leçon de socialisme, de sens social, de partage, de générosité pour les élèves que vous voulez nous donner est bien mal placée ! (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)