Madame Mazetier, le rapporteur vient de vous donner les raisons de fond pour lesquelles la question préalable ne saurait être acceptée. J'ajouterai un mot sur le ton et sur la forme de votre propos.
D'abord, je trouve illégitime que vous prétendiez donner l'exemple au ministre sur ce ton d'imprécation et d'anathème dès lors que vous n'avez pas plus de légitimité que moi pour parler de l'école. J'ai le droit d'en parler et d'avoir un avis (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire) sans qu'on mette en cause ma vie privée, ma carrière, mes conceptions, voire l'idée que je me fais du rôle de la femme dans la société. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) À mes yeux, ce n'est pas acceptable.
J'observe d'ailleurs que vous ne vous êtes pas excusée lorsque je vous ai demandé de ne pas dire votre opinion sur la manière dont je concevrais mon métier de père ou d'époux. Je trouve que ce n'était pas souhaitable.
Vous considérez que vous avez la parole révélée sur l'éducation nationale. Vous pouvez donc montrer du doigt ceux qui y ont consacré quarante ans de leur vie et vous livrer à une sorte d'exégèse de nos comportements et de nos engagements. C'est votre droit, mais c'est une manière d'aborder la politique que je n'approuve pas (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Nouveau Centre), et je ne suis sans doute pas le seul.
Je l'approuve d'autant moins que, sur plusieurs points, vous avez dit des choses qui ne sont pas exactes.
Vous avez expliqué par exemple que je cherchais, par des moyens subreptices, à organiser une sorte de garderie à la place des enseignements. Or j'ai dit exactement le contraire en présentant le projet. Je crée une agence de remplacement précisément pour éviter ce risque, et c'est moi qui ai souhaité que ce soit inscrit dans le préambule de la loi pour qu'il n'y ait pas d'équivoque.