Tel est le sens de la question préalable que je pose au nom du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche. Mme Guégot et M. de La Verpillière y ont répondu d'une certaine manière, en avouant, avec une touchante naïveté, que l'accueil existait dans le code de l'éducation, dès la création de l'école publique, laïque et obligatoire.
Pour la première fois depuis le début de cette législature, nous examinons un texte qui concerne l'école. C'est donc un grand rendez-vous pour les parlementaires que nous sommes et pour le Gouvernement. Les premiers textes sont, plus que tout autre, porteurs des convictions d'une majorité, révélateurs d'un projet, d'une vision du Gouvernement et du ministre concerné sur les solutions à apporter à un problème largement évoqué lors d'une campagne électorale.
S'agissant du premier texte présenté par le ministre de l'éducation nationale, nous aurions pu espérer débattre et légiférer plus tôt dans la législature, et sur de grands sujets de fond qui concernent l'école. Au lieu de cela, nous avons un texte qui pourrait n'être qu'inutile, comme l'ont démontré avant moi les deux rapporteurs, voire impraticable, comme cela a déjà été évoqué, s'il n'était avant tout dangereux.
Nous aurions pu ainsi débattre de la meilleure manière d'atteindre un objectif qui fait consensus : celui de la maîtrise de la langue française par tous les élèves. Cela nous aurait donné l'occasion de discuter à nouveau de l'âge à partir duquel doit s'appliquer l'obligation scolaire. Pour notre part, nous pensons qu'elle doit commencer à trois ans et qu'il faut même promouvoir une socialisation plus précoce encore des enfants (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire) pour corriger à la base les inégalités linguistiques et culturelles qui préexistent à la scolarisation.
Cela aurait fait débat entre nous, mes chers collègues. Mais avouez que c'eût été un beau débat, digne de l'école de la République que nous prétendons tous défendre, et digne des élus de la nation que nous sommes.
Nous aurions pu débattre de l'école en général, de ce que nous attendons d'elle et de l'effort que la nation est prête à consentir pour lui permettre d'atteindre les objectifs toujours plus nombreux que nous lui fixons.