Le transfert de quelques points de l'assurance maladie obligatoire – à raison de 1,5 milliard d'euros le point – vers les complémentaires, associé à un relèvement de la prise en charge en matière de soins optiques et dentaires et un renforcement de la mise en oeuvre de la complémentaire santé permettrait de fournir une réponse de court terme tout en renforçant la justice sociale.
Les craintes d'une majoration des primes d'assurance complémentaire doivent être relativisées à la lumière du récent rapport de la Cour des comptes qui a, entre autres, souligné l'importance des coûts de gestion de ces dernières, en moyenne 25 %, c'est-à-dire plus de 5 milliards d'euros, soit quatre à cinq fois supérieurs à ceux de l'assurance maladie obligatoire, ainsi que des fonds propres conséquents. Le Haut conseil pour l'avenir de l'assurance maladie a, d'ailleurs, confirmé cette analyse.
La complexité de notre système de soins impose, pour le réformer, du temps, de la patience et de la méthode. La coordination des soins, le décloisonnement des structures et leur rationalisation afin d'établir un parcours de soins au service du patient obligent à une maîtrise de l'information, dont le dossier médical personnel constitue un élément essentiel, et feront l'objet de projets de loi à venir. Sans attendre cet avenir radieux, des mesures simples et volontaristes pourraient être prises, notamment dans le cadre du PLFSS 2009.