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Intervention de Dominique Baert

Réunion du 15 juillet 2008 à 15h00
Débat d'orientation des finances publiques pour 2009

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Baert :

Monsieur le ministre, le ch'ti étant à la mode, je n'hésite pas à prolonger le plaisir que, comme tant de Français, vous avez sans doute pris à regarder le film, en vous initiant à un mot de vocabulaire supplémentaire : je crains que vous ne soyez un "carottier".

Pour un Ch'ti, qu'est-ce qu'un "carottier" ? C'est une personne habile qui cherche à dissimuler la vérité pour faire croire à son interlocuteur ce qui n'est pas.

De fait, en matière d'éclairage de l'avenir, ni votre rapport préparatoire ni votre discours ne sont compatibles avec la vérité des chiffres et les réalités.

Je prendrai trois brefs exemples.

Vous affirmez que la croissance est « soutenue » et dans le cadrage macroéconomique que vous proposez, tout est en hausse : consommation, investissement, exportations !

Or, qu'observons-nous dans les statistiques de l'INSEE comme dans nos circonscriptions, pour la vie de tous les jours ? Les exportations sont en recul et le déficit commercial n'a jamais été aussi élevé. De leur côté, des ménages appauvris, déjà confrontés à la cherté de la vie et au coût croissant de l'énergie, n'en peuvent plus de devoir payer en plus les franchises médicales : leur pouvoir d'achat n'a jamais été aussi mauvais, ils partent moins en vacances et sont demandeurs de plus d'aides sociales. Les taux d'intérêt, enfin, sont en hausse, certaines entreprises, à l'instar des ménages, ont plus de difficultés à emprunter et le secteur immobilier est en pleine déprime.

Comment cela augmenterait-il demain la croissance ? Personne n'y croit ! L'économiste Patrick Artus, dans Le Monde de dimanche dernier, déclare que la croissance annuelle de la France sera de 1 % pendant deux ans. L'OCDE, dans son rapport Perspectives 2008, prévoit de son côté un ralentissement de la croissance à 1,5 % en 2009. Qui dit la vérité ? L'OCDE, ou vous, monsieur le ministre ?

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