…à l'uniformisation, à la standardisation des émissions de télévision sur les antennes, qui sont toutes traitées uniformément, puisque la publicité est supprimée partout, à la même heure, comme si chaque chaîne n'avait pas sa spécificité, comme si l'intérêt de la télévision publique ne résidait pas justement dans la complémentarité des différentes antennes, avec leur couleur éditoriale spécifique et nuancée.
La suggestion d'avoir au moins un COM par chaîne est une façon, au-delà des dégâts déjà opérés par des articles précédents, d'essayer de maintenir un esprit de chaîne. Si ce ne sont plus que des marques, l'entité France Télévisions aura tout loisir de supprimer, comme bon lui semble, France 3 demain, ou France 4 ou France 5, et de considérer qu'après tout, on peut redistribuer des activités propres à une chaîne à une autre. Cette façon de procéder présente un vrai danger, d'autant que l'on comprend que le Gouvernement n'a pas l'intention d'engager une vraie concertation.
Cette entreprise de près de 11 000 salariés est malmenée. Elle a perdu beaucoup de ressources depuis la conférence de presse du Président de la République. Et on s'aperçoit que le Gouvernement ne mène aucun dialogue avec ces 11 000 salariés.
Le Gouvernement dit : « C'est une entreprise publique, je nomme le PDG. » Et dans le même temps, il se désintéresse totalement du sort des 11 000 salariés. Il nous semble indispensable, pour tenter d'encadrer ce qui va se passer dans cette entreprise unique, de faire en sorte que chaque antenne ait un COM qui permette de cadrer son avancée éditoriale, la couleur spécifique de son antenne. Ces contrats d'objectifs et de moyens seraient une garantie non seulement pour le personnel, mais pour l'ensemble du monde de la création et surtout pour les téléspectateurs, que demain l'outil France 2, France 3, France 4, France 5 ou RFO ne sera pas cassé et soumis aux caprices dont ne sait qui, mais qu'il y aura une vraie permanence des couleurs éditoriales des différentes chaînes du service public.