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Je voudrais maintenant souligner combien les risques que cette décision ferait peser sur la France relèvent du fantasme ou, pire, de l'ignorance. L'opposition nous dit qu'en reprenant toute sa place au sein de l'Alliance, la France hypothéquerait son indépendance.
L'opposition feindrait-elle d'ignorer que la France conserve une armée capable d'agir partout dans le monde, une diplomatie reconnue partout et, surtout, une capacité de dissuasion totalement indépendante ? (Exclamations sur les bancs du groupe GDR.)
Aurait-elle oublié que l'OTAN n'a jamais été et ne sera jamais une organisation supranationale ? Le processus décisionnel reposant sur l'unanimité de ses membres, la France pourra toujours s'opposer à l'engagement de ses moyens, voire au déclenchement d'une opération de l'OTAN. Notre excellent collègue socialiste Jean Michel Boucheron l'a recon...
ce qui aurait été vrai du temps de la guerre froide, mais n'a plus aujourd'hui aucun sens. Sur ce point, l'opposition a une vision dépassée de l'Alliance ; et cela, ce n'est pas une simple présomption ! Mais, connaissant votre archaïsme, cela ne m'étonne pas ! (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Le repli sur soi, la frilosité, les procès d'intention qui caractérisent les propos de Laurent Fabius (Exclamations sur les bancs du groupe SRC) sont à l'image de ceux d'un grand ministre de l'intérieur
qui fut aussi un illustre maire de Marseille. (« Ah ! » sur les bancs du groupe UMP.) Gaston Defferre (Exclamations sur les bancs du groupe SRC)
n'avait-il pas dit dans cet hémicycle, à propos de la décision du général de Gaulle, qu'elle relevait d'un nationalisme maurassien ? M. Fabius s'inscrirait-il aujourd'hui dans cette lignée ? (Exclamations sur les bancs du groupe UMP. Protestations sur les bancs du groupe SRC.)
En revanche, mes chers collègues, nous sommes en droit de nous demander pourquoi la France, qui dispose d'une voix pleine et entière au conseil de sécurité de l'ONU, n'aurait pas la même au sein du commandement intégré de l'OTAN,
dont le siège se trouve en Europe et dont les membres sont pour l'essentiel des pays européens. Après avoir mis en doute notre indépendance, l'opposition nous dit aussi qu'en reprenant toute sa place au sein de l'Alliance, la France affaiblirait son identité et sa singularité. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Soyons sérieux, chère madame ! Tout d'abord, l'actualité de ces derniers mois, en particulier la crise en Géorgie, a montré la capacité de la France à se mobiliser, à agir et à afficher ainsi son identité propre. (Protestations sur les bancs du groupe GDR.)
Ensuite, les pays du Proche et du Moyen-Orient, ou ceux d'Asie, ne se demandent pas si la France appartient ou non à l'organisation militaire intégrée de l'OTAN. (Exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
Ils observent sa politique, en se félicitant de son autonomie et de son sens des responsabilités comme membre permanent du conseil de sécurité des Nations unies.
C'est vous qui le dites ! Ils savent aussi que l'Alliance est intervenue hier en Bosnie, et intervient encore aujourd'hui au Kosovo et en Afghanistan. Permettez-moi de rappeler qu'il s'agit pour l'essentiel de pays musulmans.
Ils savent mais pas vous, semble-t-il que des pays comme le Maroc,
la Jordanie ou les Émirats arabes unis sont engagés dans les opérations de l'Alliance. Mais il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.
Ils savent aussi que la Turquie, État laïque, certes, mais à majorité musulmane, est membre de l'OTAN.
Absolument, mon cher collègue. (Exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
Dans ce domaine, rien n'est binaire. Nous n'insisterons jamais assez sur ce point : la décision du Président de la République ne comporte aucun risque pour notre identité, nationale et européenne, car intégration n'est pas synonyme d'assimilation. Je voudrais enfin aborder une dimension supplémentaire, peu évoquée : la dimension militaire de c...
C'est pourquoi je plaide pour une européanisation des forces multinationales créées par les Européens. « Où est l'ennemi ? », me demande-t-on à l'extrême gauche. Je vais vous répondre : quand on n'a pas sa propre armée, on a toujours celle des autres dans son pays. Je préfère donc avoir la mienne.
Il me paraît aujourd'hui particulièrement important de rendre l'existence d'une défense européenne visible pour l'opinion publique, en regroupant toutes les unités multinationales existantes en une force européenne de maintien de la paix. (Exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR.)