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L'ordre du jour appelle le débat sur l'identité nationale. L'organisation du débat ayant été demandée par le groupe UMP, la parole est à M. Jean François Copé, premier orateur de ce groupe.
Monsieur le président, monsieur le ministre de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire, mes chers collègues, il y a quelques semaines, le Gouvernement a annoncé l'ouverture d'un grand débat sur l'identité nationale. À peine lancé, ce débat a suscité toutes les polémiques, et c'est bien normal : nous payons au prix fort le fait d'avoir évacué depuis trente ans, sans état d'âme, ce qui est pourtant au coeur du débat public français. Je veux vous dire, a...
...urs, puisque nous avons la chance de vivre dans un pays comme le nôtre, est la suivante : comment redonner un peu de ce que notre pays nous a donné ? Derrière cette question, il y a l'idée que l'on doit quelque chose à son pays. Cette idée, qui est tellement taboue, nous renvoie à l'essentiel de ce que sont nos missions et de ce que doit être notre vie. C'est également pour cela que le débat sur l'identité nationale est aussi fort : c'est grâce à cette clé que nous pourrons proposer à chacun de nos concitoyens, quelles que soient ses origines et ses sensibilités philosophiques ou religieuses, de réussir sa vie, pour lui-même, pour ses enfants, demain, et pour son pays, la France. (Bravo ! et applaudissements nourris sur les bancs des groupes UMP et NC.)
La parole est à M. Éric Besson, ministre de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire.
...e questionnaire de préfecture « Qu'est-ce qu'être Français », onze questions sur les quinze ont trait à l'immigration. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Dans chacune de vos interventions, vous brandissez la burqa comme le nouveau chiffon noir de la République. Dans chacun de vos exemples des « fissures » j'ai entendu ce mot tout à l'heure dans la bouche de Jean-François Copé de l'identité nationale, vous pointez le cas de musulmans, vous alimentez les préjugés, vous semez les graines de la discorde on ne peut que le regretter. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
...iage qui les unit, vous érigez un mur de suspicion entre eux. Là où ils aspirent à trouver un espoir qui les transcende, vous leur présentez des boucs émissaires. « La France, tu l'aimes ou tu la quittes. » Jamais je ne croyais pouvoir entendre une telle apostrophe dans la bouche d'un Président de la République ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.) Si c'est ça votre vision de l'identité nationale, alors soyez sûrs qu'elle ne sera jamais aimée ! L'amour d'une nation, c'est l'adhésion du coeur, pas un décret de la peur. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur quelques bancs du groupe GDR.) À cette conception craintive, nous opposons notre vision d'une fraternité nationale.
... géométrie variable selon que l'on est chrétien, juif, musulman ou athée. (Même mouvement.) Nos compatriotes musulmans sont les premières victimes de l'intégrisme. C'est avec eux et non contre eux que nous prouverons que l'islam, deuxième religion de France, peut être en harmonie avec la démocratie et la laïcité. Et c'est par quoi je veux conclure, mes chers collègues : « Ne laissons pas tomber l'identité nationale dans n'importe quelles mains », écrivait Fernand Braudel en conclusion de son fameux ouvrage, L'identité de la France.
Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, permettez-moi un mot sur les conditions dans lesquelles se déroule notre débat sur l'identité nationale, des conditions iniques qui ne sont pas dignes du rôle de notre assemblée. Le courant communiste, malgré son rôle dans la construction de notre nation, ne dispose dans cet hémicycle que de dix minutes pour aborder un sujet aussi grave. Pourtant, aucune personne, aucun courant de pensée ne détient le monopole de la nation, et je suis choqué que les formations de cet hémicycle ne soient pas traité...
... et, pour masquer une politique économique et sociale en échec, pour débaucher un électorat ultra, le Président de la République sème la division dans le peuple français. Son concept d'identité nationale est scientifiquement inexistant, mais politiquement dangereux. L'intrusion de l'État dans la définition de la nation, instrumentalisée à travers la création d'un ministère de l'immigration et de l'identité nationale, est un fait grave. Avec les chercheurs et les intellectuels, j'en demande ici solennellement la suppression, car on ne peut présenter l'immigration comme une menace pour la France. Comment accepter une telle atteinte aux principes de la République ? Le Gouvernement privatise l'État, nos préfectures, pour les mettre au service de la campagne de l'UMP. La neutralité des préfets, chargés de conduir...
Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, au moment de prendre la parole au nom des députés du Nouveau Centre, je tiens à saluer l'occasion qui nous est offerte de débattre enfin pleinement, dans cet hémicycle, de la question de l'identité nationale. Ce débat, d'aucuns ont tenté, exercice paradoxal dans une démocratie, d'en contester l'opportunité. Le Gouvernement aurait des visées électoralistes ?
...ande parfois si nos électeurs nous en parlent. Oui, parce que les Français ne sont heureusement pas uniquement préoccupés de questions matérielles, aussi importantes et urgentes soient-elles. Nos concitoyens comprennent bien que cette question n'est pas résolue d'avance et que la réponse n'est pas acquise. Nous sommes dans un monde ouvert qui pose naturellement de nouvelle manière la question de l'identité nationale. Oui, Jean-François Copé l'a rappelé, notre pays vit, subit des fissures et des menaces. Oui et c'est heureux nos concitoyens demandent que le débat soit permanent et exigent des réponses. Je pense, en effet, que le plus grand nombre d'entre eux ressent, vit, exprime, exige que l'identité nationale soit un lien social et non un self-service où chacun viendrait chercher sa réponse et apportera...
Oui, le monde bouge et nos valeurs sont offertes au monde. Elles doivent l'être de manière active à l'Europe. Lorsque nous sommes convaincus que certains éléments de notre identité française sont une force, nous voulons que l'Europe fasse avec nous un bout du chemin. Ce monde que nous voulons construire, ce monde nous éveille aussi constamment, et c'est cela le mouvement de l'identité nationale. Elle n'est pas gelée, elle n'est pas figée. En même temps, elle est forte, elle est riche. C'est l'identité nationale pour un monde meilleur. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)
...dit à mes parents que je resterai ici, ils ont été tristes. Quand je suis devenue Française, leurs sentiments n'ont pas changé et ils sont devenus fiers de ce que la France avait fait de moi et de ce que je pouvais y faire. Que peut-on inférer de ces quelques propos personnels et de ces sentiments sans doute vécus par des centaines de milliers d'étrangers devenus Français ? Selon moi, parler de l'identité nationale comme de quelque chose d'objectif et d'immuable qu'on pourrait « valoriser », comme le dit le site du ministère, c'est impossible. Se retenir de dire que cette vision est inepte reviendrait à se sentir coupable. Mais de quoi ? D'être français ? Ça non ! D'oublier l'humanité à la Française ? Certainement, et ce serait une entorse à notre propre culture et ça, parce que je suis française, j'aurais...
Monsieur le ministre, tout a été dit sur votre manoeuvre préélectorale autour de l'identité nationale. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Assurément. Avec la fraternité ? Ce n'est malheureusement même pas la peine d'en parler. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Contrairement à vous, nous ne réduisons pas la question de l'identité à la question de l'identité nationale. Par ailleurs, nous refusons un débat déclenché artificiellement d'en haut, organisé sur ordre par les préfets. La réflexion sur l'identité, qui est d'abord, pour nous, une réflexion personnelle de chacun, cette réflexion-là est permanente. Qui aurait imaginé un jour qu'elle serait commandée, imposée même, par l'État et le Gouvernement ? Qu'aurions-nous dit si un autre pays avait fait cela ? L'i...
...artenance à la communauté nationale, bien qu'elle ait revêtu un temps le visage hideux de la Terreur (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe SRC), a été préféré à la tentation autonomiste. Mieux même, c'est le département vengé qui donnera à la France Clemenceau et de Lattre, et le plus grand nombre de tués par habitants pendant la Première Guerre mondiale. Cet attachement chèrement acquis à l'identité nationale, nous ne pouvons accepter d'en voir aujourd'hui l'objet caricaturé ou tourné en dérision, assimilé de manière irresponsable à une intolérance culturelle ou à une xénophobie d'État. Face à ces menaces, l'identité nationale reste pour nous un combat, qui doit s'ordonner aujourd'hui autour de trois priorités : un combat contre le délitement de la langue commune, un combat contre l'oubli de l'histoir...
Le combat pour l'identité nationale nous fixe un véritable devoir de résistance linguistique. Dans l'ordre des urgences, la fourniture des repères historiques communs vient aussitôt après l'apprentissage de la langue commune. Il faut donner très tôt à nos enfants les clés de compréhension de leur environnement culturel et le sens de la profondeur historique sans la rétrécir. Il faut leur transmettre la longue mémoire de leur pays,...
le 26 novembre 1997, qui s'exprimait au nom de mon groupe d'alors. Je l'ai applaudi. Je n'ai pas changé. Et je tiens le même discours, monsieur le ministre, pour soutenir votre initiative de créer ce débat sur l'identité nationale ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.) Mes chers collègues, après avoir entendu les orateurs précédents, en particulier M. de Rugy, je veux souligner l'importance de la cohésion sociale, fondement de notre pacte républicain. N'est-ce pas notre majorité qui a fait une loi de cohésion sociale ?
...nalité entre 1870 et 1945 ; c'est dire que nos pères se sont battus pour rester ou redevenir français. Mais pour le prouver, nous avons dû, jusqu'à la fin des années 1960, pour remplir toutes sortes de formalités, présenter les certificats de réintégration de nos parents dans la nationalité française. Alors pour moi, héritier de cette histoire, qu'évoque la notion d'identité nationale ? Pour moi l'identité nationale, c'est, comme l'a écrit le général de Gaulle, « une certaine idée de la France » ; cela évoque un ensemble de symboles et de valeurs : tout d'abord, une langue commune, le français ce qui n'exclut en rien mon attachement à mon dialecte alsacien ; ensuite, notre devise « Liberté, Égalité, Fraternité », un ensemble de valeurs humanistes fondées sur les droits de l'homme, la laïcité, la solidari...