Monsieur le président, monsieur le ministre de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire, mes chers collègues, il y a quelques semaines, le Gouvernement a annoncé l'ouverture d'un grand débat sur l'identité nationale. À peine lancé, ce débat a suscité toutes les polémiques, et c'est bien normal : nous payons au prix fort le fait d'avoir évacué depuis trente ans, sans état d'âme, ce qui est pourtant au coeur du débat public français.
Je veux vous dire, avec d'autres, ma part de conviction sur ce sujet. La France souffre d'un problème majeur : nous avons la culture de la division et non du rassemblement ; dans notre débat public, trop souvent, l'indignation étouffe la raison, le dénigrement écrase les arguments et la diabolisation triomphe du respect de l'autre.
Un débat sur l'identité nationale, c'est l'occasion de se mettre à l'écoute des autres, pas de les condamner par avance. C'est également l'occasion de défendre des opinions, pas parce qu'elles viennent de son propre camp, mais parce qu'on les croit justes. C'est, enfin, l'occasion de se rassembler pour faire émerger des solutions qui peuvent dépasser les réflexes partisans. Cela est si rare dans nos débats français ! La plupart du temps, on est obligé de choisir son camp et de jouer un rôle écrit à l'avance, sans d'ailleurs prendre toujours la peine d'écouter. Chacun est renvoyé à une catégorie ou à une étiquette.
Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Sans doute parce que nous n'avons pas digéré certains traumatismes de notre histoire, au cours des dernières décennies. Au lieu de se dire les choses franchement, on s'est enfermé dans le non-dit, puis dans une culpabilisation permanente. La colonisation, la guerre, la décolonisation, les vagues d'immigration qui ont suivi : autant de thèmes douloureux qui ont conduit nos dirigeants successifs à ne plus parler des sujets qui fâchent, à refuser de crever des abcès.
Le 10/12/2009 à 11:34, DeputesGodillots.info a dit :
Attention à ne pas juger trop rapidement comme certains chroniqueurs faiseurs d'opinion. Comme pour les "débats" suite à la déclaration du président de la République ou concernant celle du gouvernement sur la conférence de Copenhague, il s'agissait d'une simple discussion générale de moins de 2 heures.
Lors de ces discussions les députés sont inscrits par avance avec une répartition équitable du temps de parole entre les groupes pour aller s'exprimer successivement sur le sujet à la tribune. En clair chacun à écrit un discours par avance et va le lire à ses collègues sans aucune possibilité pour ceux-ci d'y répondre ni même de trancher par un vote le résultat de leurs réflexions après avoir écouté ces discours. Il n'y a donc absolument rien d'étonnant à ce que très peu de députés consacrent du temps à venir assister à une telle séance : quel intérêt pour eux d'écouter de simples déclarations de principe pendant deux heures sans pouvoir y répondre ou voter?
Encore une fois le problème n'est donc pas l'absentéïsme facilement dénoncé par les médias habituels, le problème est bien plus profond et repose sur l'organisation et le contenu du débat démocratique, qui n'a en fait ici rien d'un débat.. On peut d'ailleurs voir que la répartition des interventions et de la parole lors du débat a été tout à fait équitable et pluraliste et cela est normal au su de l'organisation d'un tel debat(-llage de positions de principe...)
Le 10/12/2009 à 09:59, Clem (Habitant de la CooPol) a dit :
Pour un débat que vous avez demandé vous même un mardi après-midi vos rangs sont quand même bien clairsemés on dirait... http://www.dailymotion.com/video/xbfbb2_identite-nationale-ou-sont-les-depu_news
L'UMP ne voudrait-elle en fait pas plus de ce débat ridicule sur l'identité nationale?
Il faut avouer que quand la répons au débat est aussi simple il n'y a pas de raison de se triturer le cerveau: lidentité nationale c'est liberté egalité fraternité. Vous savez? Toutes ces valeurs que le gouvernement Sarkozy détruit une par une depuis 2 ans et demi...
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