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...nt de voir se développer des incitations à une maigreur excessive de façon directe ou à travers différents médias, notamment les sites Internet « pro-anorexiques ». Les membres du mouvement « pro-ana » y font l'apologie ouverte de l'anorexie et diffusent des recommandations particulièrement inquiétantes, qui peuvent conduire certaines personnes vulnérables à adopter des comportements alimentaires dangereux. Dans les cas les plus extrêmes, des pratiques à la limite de la manipulation mentale ne sont pas sans évoquer certaines dérives sectaires. Faut-il dès lors continuer d'observer, impuissants, le développement incontrôlé de telles pratiques, qui mettent en péril la santé, voire la vie, des plus vulnérables, le plus souvent des mineurs, et, par notre silence, consentir à l'idée que l'on puisse ...
Monsieur le président, madame la ministre, madame la rapporteure, mes chers collègues, c'est avec une réelle motivation que je participe à l'élaboration de cette loi, car je souhaite profondément que nous inaugurions une nouvelle démarche, plus active, plus percutante et plus préventive face aux dangers que représente l'anorexie pour notre société. Cette maladie car il s'agit d'une maladie, d'une pathologie grave et invalidante touche aujourd'hui 30 000 à 40 000 personnes en France. L'anorexie mentale se manifeste par une volonté irrépressible de maigrir et une incapacité à voir son corps tel qu'il est. Le taux de mortalité serait l'un des plus importants parmi les troubles psychiatriques ...
Monsieur le président, madame la ministre, chers collègues, l'anorexie est une maladie grave, qui touche très durement nombre de jeunes filles, mettant en danger leur santé, et souvent leur vie. Plutôt que de parler d'entrée de fléau ou de drame pour la société, je veux d'abord penser aux malades et à leurs familles qui, pendant des années, vivent dans une inquiétude perpétuelle, sans même savoir comment remplir ce qui est en définitive le premier devoir de qui fonde une famille : nourrir son enfant. Je pense aussi aux difficultés des équipes soignantes ...
prévoit d'ores et déjà toutes les incriminations nécessaires pour mise en danger de la vie d'autrui ou incitation au suicide, situations auxquelles, ne soyons pas naïfs, on peut effectivement se trouver confronté. Il n'y a donc pas besoin de cette loi ! La mise en danger de la vie d'autrui, je le répète, est déjà inscrite dans le code pénal et il suffirait, madame la ministre, que vos services arrivent à convaincre les procureurs de faire usage de cette incrimination et que d...
Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, le texte qui nous est soumis traite indéniablement d'un sujet essentiel puisque l'anorexie mentale est une affection grave qui touche entre 30 000 et 40 000 personnes, principalement des jeunes. Outre le danger de mort que peut présenter à terme cette maladie, la dépression qui l'accompagne entraîne des tendances suicidaires dans un nombre non négligeable de cas. Il est donc légitime d'agir pour éviter ces drames que traversent beaucoup de familles et qui se terminent parfois par le terrible traumatisme du décès d'un enfant. Toutefois ce texte me paraît hors sujet. L'anorexie mentale est une maladie co...
...le a été adopté après la sortie du livre intitulé Suicide, mode d'emploi. Si la loi ne fait pas référence expressément à l'anorexie, il semble inutile de préciser que « l'incitation à ne plus se nourrir » entre dans son champ d'application. Il nous paraît tout aussi inutile, voire exagéré, de créer ce qu'il est convenu d'appeler un nouveau délit à chaque exemple que nous rencontrons d'incitation dangereuse pour la santé. Pourquoi, en effet, ne pas créer également un délit « d'incitation à la boulimie », qui pourrait s'appliquer au mouvement « pro-mia », le pendant du mouvement « pro-ana », ou bien aux feeders, ces psychopathes qui exercent une domination psychologique sur leurs femmes, les obligeant à des excès alimentaires à l'origine d'une obésité pouvant altérer gravement leur santé voire en...
...ation, elle peut comporter une phase irréversible et donc dramatique. Aussi le texte vise-t-il à aider les professionnels de l'image, du comportement, à éviter de commettre certains excès, à faire en sorte que leur action n'ait pas d'effet négatif sur les populations fragiles. Le législateur doit-il intervenir ? Oui, lorsque certaines pratiques risquent d'accentuer ces phénomènes et de mettre en danger les personnes concernées. Puisqu'il s'agit d'une véritable maladie sociale, il est important que la société se prononce. Oui, le législateur doit intervenir lorsque des pressions peuvent s'exercer. Or, on l'a dit, certains sites Internet très dangereux poussent les personnes fragiles dans la phase non réversible de l'anorexie. Nous ne sommes pas les seuls à nous intéresser à ce sujet : depuis qu...
...st un problème d'éducation de calculer l'indice de masse corporelle de leurs enfants : c'est très facile ! Et l'on sait à quel moment l'enfant peut basculer d'un côté ou de l'autre. Il ne faut donc pas tout ramener à une question de moyens. C'est la raison pour laquelle des pays comme les États-Unis réfléchissent aussi à des propositions de loi sur ce thème. À partir du moment où existent des dangers et des dérives, qui pourraient conduire à une certaine exploitation de cette situation, le législateur peut intervenir. La démarche de cette proposition de loi est davantage préventive que curative. Il s'agit surtout de dire : « Attention, ne dépassez les bornes. Et si vous ne les dépassez pas, vous ne risquez pas d'être sanctionné. » Si Valérie Boyer a défini des critères de référence au nive...
...ité. Ces sites sont actuellement cités dans tous les articles de presse qui évoquent cette proposition de loi. Lorsque l'on tape « pro-Ana » sur un moteur de recherche comme Google, il y a 92 000 réponses. Et 5 620 blogs de filles peuvent être consultés. Les sites que vous visez particulièrement sont très divers. Certains ont d'ailleurs été fermés par leur hébergeur, sans doute en raison de leur dangerosité. Ce n'est pas suffisant. Que faut-il en penser ? Pour le professeur Rufo, il faut éradiquer ces sites en tant qu'outils de propagande en faveur de l'anorexie. Mais Véronique Megglé nous met en garde : « Ces filles sont déjà rejetées par la société. Elles se sentent exclues. Faut-il encore plus les stigmatiser ? Si l'on interdit ces modes d'expression, on sait très bien que cela va réapparaî...
...En effet, personne, aujourd'hui, n'est habilité à définir les canons de la beauté. Sous prétexte d'ériger des standards médiatisés, on pousse des jeunes filles ou des jeunes garçons on a rappelé ce matin que 10 % des anorexiques sont de jeunes hommes à s'installer progressivement dans la maladie. Car du simple régime, on peut, progressivement, basculer vers un dérèglement psychique qui met en danger la vie d'une personne. Répondre efficacement à ces incitations était devenu un devoir pour notre société. D'autant que ceux qui incitent à l'anorexie, via ce mouvement « pro-Ana » dont on fait malheureusement trop la publicité, se servent insidieusement de l'action des pouvoirs publics en faveur de la promotion de la nutrition et du bien-être par le sport chez les étudiants pour justifier leur d...
...r la soumission à des commandements, nous passons d'une question de santé publique l'anorexie définie par des tableaux cliniques à une appellation plus large de « maigreur extrême », sans en donner de définition, en se référant à un concept de normalité. Cette proposition de loi déborde l'aspect médical et de santé publique on peut comprendre ses intentions, même si elles sont, à mon avis, dangereuses du point de vue législatif pour prendre en compte des normes sociales. J'avais exprimé des doutes lors de la discussion générale : ils sont confirmés.
Il s'agit bien d'un texte d'affichage visant à donner la parole à Mme la ministre, mais surtout à vous donner bonne conscience face à l'insuffisance de votre politique de santé publique. Pour notre part, nous ne cautionnerons pas cette démarche dangereuse.