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L'ordre du jour appelle une déclaration du Gouvernement sur les langues régionales et le débat sur cette déclaration. La parole est à Mme Christine Albanel, ministre de la culture et de la communication.
...elle est l'expression. Le refus de toute hiérarchie normative a grandi ; il a renforcé l'exigence d'une création permanente fondée sur le respect et la valorisation de la diversité des expériences, des savoirs et de la fertilité des individus et des groupes qui font société. C'est de cette évolution que témoigne la transformation, en 2002, sans la moindre polémique, de la délégation générale à la langue française en délégation générale à la langue française et aux langues de France ; et c'est dans cette perspective qu'il convient d'aborder sereinement le débat sur les langues de France, leur reconnaissance par la République et leur place au sein de celle-ci. Le plurilinguisme est une expression de la richesse de la diversité humaine. Cette perspective doit conduire la France à accepter sa diver...
Le moment est maintenant venu d'évaluer ce qu'un effort national de revitalisation et de reconquête peut apporter au lien social et à l'essor culturel de notre pays. La pluralité linguistique fait partie de la réalité française depuis les origines de l'État, depuis que les rois de France décidèrent d'annexer les territoires voisins. L'indispensable diffusion d'une langue commune a conduit à considérer que l'espace public devait être le domaine de la seule langue nationale, l'usage des autres langues devant être réservé à la seule sphère privée. Cette idée, apparemment logique, sert en fait, par le biais d'arguments fallacieux, à justifier le rejet de tout ce qui n'est pas le français. Derrière celui-ci, on retrouve le vieux mépris pour le parler des gens simples,...
...'université ; une politique dynamique de développement des filières bilingues à parité horaire et de l'enseignement par immersion, dans l'éducation nationale comme dans le secteur associatif, pour les élèves et les familles qui le souhaiteraient ; une valorisation dans le cadre des examens et des concours par l'ouverture d'épreuves bénéficiant de coefficients incitatifs ; une vraie place pour les langues régionales dans l'enseignement supérieur et les grands organismes de recherche et un développement de l'enseignement pour adultes, qui correspond à une demande et peut fournir des compétences utiles sur le plan professionnel. Enfin, une information minimale sur l'existence des langues et cultures régionales doit être offerte sur l'ensemble du territoire et intégrée dès le socle commun aux progra...
Madame la ministre, je voudrais au nom de mes collègues du groupe Nouveau Centre me réjouir à mon tour de l'inscription à l'ordre du jour de nos travaux parlementaires de cette déclaration du Gouvernement sur les langues régionales suivie d'un débat. Celui-ci en effet est une occasion rare, qui suscite beaucoup d'espoir pour tous ceux qui sont attachés à la reconnaissance des langues régionales en France. Disons-le très directement : l'organisation d'un tel débat n'est pas en contradiction avec l'exigence de la maîtrise de la langue française, qui est un souci du ministre de l'éducation nationale, ni avec l'ens...
Il est urgent de s'en soucier car certaines langues risquent de disparaître au fil du temps. Elles sont aujourd'hui menacées, vous l'avez rappelé, madame la ministre. La charte, qui considère que la pratique d'une langue régionale est un droit, précise également que la protection et l'encouragement des langues régionales ou minoritaires ne doivent pas se faire au détriment des langues officielles ce point me paraît essentiel pour notre débat. ...
Je le répète, le débat de cet après-midi, dans cet hémicycle, symbole à la fois de la démocratie française et de l'unité de la nation, n'est pas anachronique. Démontrons que, dans une économie mondialisée, l'exigence de la maîtrise du français et d'une langue étrangère n'est pas en contradiction avec la sauvegarde et la pérennité de nos racines et de notre identité culturelle, véhiculée par les langues régionales. Je suis certain, pour ma part, que ce débat va y contribuer. Vous avez cité, madame la ministre, l'Office de la langue bretonne : je souhaite que ce débat dans l'hémicycle soit pour nous l'occasion de rendre hommage à tous ceux dont les ini...
Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, pour la première fois dans cet hémicycle, nous consacrons un débat aux langues régionales. Nous le devons à un engagement pris, et tenu, par le Premier ministre : qu'il lui en soit rendu hommage. C'est vrai que nous avions déjà abordé cette question, mais c'était à l'occasion d'autres textes, un peu par hasard et en volant du temps. Aujourd'hui, nous l'abordons de front : pour la première fois dans cet hémicycle, nous allons parler des langues de métropole et d'outre-mer ...
Ce débat passionné et passionnant touche, non seulement l'esprit, mais aussi le coeur et les tripes de chacun d'entre nous, qui avons croisé ces langues au cours de notre existence. J'ai eu ainsi la chance d'apprendre le breton enfant, et plus tard j'ai découvert les richesses de cette seconde langue de Bretagne qu'est le gallo. Ce débat passionnant ne doit pas pour autant être passionnel : nous devons y introduire de la raison et du concret. Il faut pour cela combattre l'ignorance, voire l'arrogance, de certains et des idées reçues. Une de ces...
Aujourd'hui heureusement, d'autres se font entendre, comme l'a dit M. Vaxès. Ce que veulent ceux que nous avons auditionnés hier, David Grosclaude et les autres représentants des différentes langues régionales, c'est du concret : en matière d'enseignement Alain Marc nous en parlera , de la crèche à l'université ; en matière de média, et cela ne concerne pas uniquement France 3, et d'Internet : je salue à ce propos le combat de Christian Ménard pour faire du «. bzh » un élément d'identification, au même titre que le «. fr » ou le «. com ». (« Très bien ! » sur les bancs du groupe de l'Uni...
Il nous faut un calendrier, madame la ministre : je souhaite pour ma part que nous puissions en débattre en 2009. Cette loi devra non seulement définir des ambitions, mais aussi les moyens très concrets de les réaliser. Il faut bien évidemment que la France, comme l'ont fait les autres pays européens, adopte la charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Mais si, comme je l'espère, le Gouvernement nous propose aujourd'hui qu'un projet de loi soit examiné, eh bien ! engageons-nous résolument dans ce combat pour une belle et grande loi de la République. Nous en faisons cinquante par an ! Pourquoi ne pas en consacrer une aux langues et aux cultures régionales ? Cela constituerait, pour les uns et les autres, une avancée,...
Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, en tant que présidente du groupe d'études sur les langues régionales, je me réjouis très sincèrement que notre assemblée ait organisé ce débat. Il est largement temps, en effet, que la représentation nationale puisse débattre sereinement de cette question. Nous devons tordre le cou aux idées préconçues afin de vaincre la frilosité de nos institutions et de convaincre le Gouvernement qu'il convient de considérer notre revendication comme une source de r...
Depuis plusieurs dizaines d'années, les organismes internationaux et européens n'ont cessé de développer une approche patrimoniale, qui valorise la langue et la culture comme des éléments du patrimoine de l'humanité, à favoriser et à préserver. L'interculturel et le plurilinguisme sont internationalement considérés comme une richesse, un trésor qu'il faut faire vivre et faire croître. À rebours de ces efforts, la France laisse peu à peu s'éteindre les soixante-quinze langues régionales qu'elle a la chance de posséder, faute de mettre en oeuvre la p...
...tuant notre identité. Se sentir profondément bourguignon, provençal ou corse n'empêche pas d'être français. Parler, chanter en breton, en alsacien ou en basque n'empêche pas d'être patriote ! (« Absolument ! » sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Affirmer son identité culturelle ne doit pas être considéré comme un refus des valeurs de la République ; vouloir parler sa langue ancestrale ne témoigne pas d'un repli identitaire. Il s'agit au contraire d'y puiser, pour le bénéfice de tous, une force supplémentaire pour affronter un contexte de mondialisation. Le refus de la France de ratifier la charte européenne des langues régionales ou minoritaires, fondé sur une interprétation contestable d'une décision du Conseil constitutionnel, n'aboutit qu'à une uniformisation fa...
J'ai mesuré, au cours des réunions préparatoires qui ont précédé ce débat, à la fois la détermination et la qualité des arguments de tous ceux qui estiment qu'un plus grand respect de ses langues régionales serait un enrichissement pour notre pays et un progrès pour chacun de nous. Je partage cette conviction et je souhaiterais que nous sachions, au terme de ce débat, à quoi il doit aboutir. Il y a trois hypothèses. La première est celle d'une ratification de la charte, et les suggestions qui viennent d'être faites en ce sens ne sont pas à écarter. Une autre solution est de passer par l...
La France a progressivement pris conscience de la richesse de son patrimoine linguistique et de la créativité de ses expressions artistiques. C'est ainsi que, dans une tribune publiée récemment, Marc Le Fur, d'autres députés et moi-même avons rappelé qu'aimer parler alsacien, basque, breton ou flamand et vouloir transmettre ces langues, ce n'est nullement trahir la France, mais l'enrichir. Comment lever les obstacles à l'utilisation, à l'enseignement et à la diffusion des langues régionales, pour le bénéfice de la diversité et de la richesse culturelles de notre pays ? Madame la ministre, la semaine prochaine, la commission des affaires sociales étudiera un projet de loi portant diverses dispositions d'adaptation au droit co...
consistant par exemple à y intégrer la mention : « dans le respect des langues régionales qui font partie de notre patrimoine » qui suffirait à éviter une nouvelle censure du Conseil constitutionnel. Cette première orientation peut être complétée par les propositions de Marc Le Fur. L'attachement de l'État aux langues régionales s'exprime dans le discours tenu le 9 mars 2007 par Nicolas Sarkozy, qui évoquait la France comme « une grande patrie faite d'une multitude de p...
Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, nous vivons aujourd'hui un moment historique. En effet, après des décennies de tergiversations, nous avons enfin dans cette enceinte pour la première fois, j'y insiste un débat sur les langues régionales, auxquelles, j'en suis sûr, nous sommes tous ici très attachés. Cela honore le Président de la République, qui tient une fois de plus les engagements du candidat Sarkozy. Cela honore le Gouvernement, madame la ministre. Cela honore notre assemblée, monsieur le président. Permettez-moi, en outre, de préciser que je m'exprime au nom de l'ensemble des députés alsaciens de la majorité. ...
...arlemagne. Notre diversité linguistique est l'un des apports les plus précieux à notre patrimoine français. Comme d'autres l'ont fait avant moi sous d'autres formes, j'affirme que, loin de porter préjudice à l'unité nationale, elle en est le ciment. Permettez à l'ancien professeur de français que je suis, militant convaincu de la francophonie, de plaider avec force pour la reconnaissance de nos langues régionales, fierté de nos terroirs, éléments forts de notre identité régionale et nationale. Il nous faut reconnaître enfin nos langues régionales comme telles. À ce stade de mon propos, je tiens à préciser que, comme la majorité de mes collègues de la délégation française à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, dont certains sont présents aujourd'hui, je n'ai pas voté la ratificatio...
...llègues, les propos que j'entends aujourd'hui me réjouissent et je les approuve. J'interviens ici avec une certaine émotion, quelques jours après les funérailles nationales du poète Aimé Césaire, car le chantre humaniste de la négritude, le défenseur inlassable de l'identité nègre et martiniquaise, l'homme de synthèse, de liaison et de terminaison, comme il se qualifiait lui-même, amoureux de la langue française, celui-là même qui conjugua dans son oeuvre et dans sa vie universalité et ce que nous appelons en Caraïbes « diversalité », s'il eût été présent dans cet hémicycle, n'eût pas manqué de nous exhorter, avec sa verve incandescente et ses fulgurances essentielles, à ne pas laisser dépérir voire laisser mourir des pans entiers de notre patrimoine linguistique national. J'invoque son om...