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...s maîtres aux instituts universitaires de formation des maîtres, alors que la réforme dite de la mastérisation a donné cette mission aux universités. Dans le modèle antérieur de formation, les enseignants étaient recrutés au niveau de la licence ou de la maîtrise pour les agrégés. Pendant leur stage probatoire, ils effectuaient une année de formation en alternance entre les établissements et les IUFM où ils étaient initiés, pendant les deux tiers de leur service, à la pratique de l'enseignement. La réforme a allongé et unifié la formation des maîtres. Les professeurs des écoles et les professeurs des lycées et collèges, certifiés et agrégés, sont désormais recrutés à bac + 5, au niveau du master, diplôme obtenu dans la majorité des cas à l'université. La France s'est mise au diapason europée...
...onné lieu à des débats nourris en commission : la réforme de la mastérisation pour le recrutement des enseignants. La proposition de loi qui est soumise à notre assemblée est en elle-même de portée très limitée. Ainsi que l'a rappelé le rapporteur, il s'agit de tirer les conséquences de la mastérisation en consacrant le caractère universitaire de la formation des maîtres. Au passage, le rôle des IUFM est conforté, contrairement à ce que peuvent laisser croire les affirmations péremptoires de certains qui voudraient voir dans la proposition de loi de M. Grosperrin une façon de supprimer ces IUFM. Mais au-delà de sa portée technique, cette proposition de loi a l'immense mérite de marquer la démarche que nous privilégions pour suivre et apprécier l'impact de la réforme de la mastérisation. Not...
...e l'éducation. Il ne s'agit pas, comme le prétend Jacques Grosperrin, d'un simple « toilettage technique » destiné à satisfaire le Conseil d'État et à rassurer les acteurs de la mastérisation. Sur ce dernier point, la manoeuvre a échoué : depuis l'annonce de la proposition de loi, un concert de protestations s'est élevé, rassemblant associations d'étudiants, syndicats d'enseignants, directeurs d'IUFM, et même Jean-Michel Jolion, auteur du rapport sur la formation initiale des enseignants, qui a soupiré : « C'est un OVNI dont on aurait pu se passer. » Les mesures proposées ne relèvent pas d'un quelconque ajustement technique ; elles sont loin d'être insignifiantes.
Sinon, pourquoi l'urgence ? Ce qu'elles déguisent, c'est le coup de grâce porté aux IUFM, voués à l'éradication définitive après un travail de sape acharné et méthodique.
Le ministre Chatel n'a pas eu de mots assez durs pour en parler, et ils ne sont plus mentionnés dans la nouvelle rédaction de l'article L. 625-1. Or, dissoudre les IUFM, c'est perdre des compétences. Est-ce vraiment le but recherché ? Nous n'avons aucune objection contre l'élévation du niveau de connaissances des futurs enseignants, bien au contraire. Mais nous sommes opposés à cette mastérisation fourre-tout qui obsédait tant le ministre Darcos. La Cour des comptes le dénonce aujourd'hui même : les enseignants stagiaires sont désormais affectés immédiatement ...
...pas ! Elle existe d'autant moins que le lifting se poursuit à l'article L. 932-3 avec le gommage du quatrième alinéa qui mentionnait l'obligation de formation pour les enseignants de la filière technologique. Le mode antérieur de recrutement et de formation a été démantelé sans considérer ses aspects positifs et ses nombreux avantages. Pourtant, quoique vous en pensiez, monsieur le ministre, les IUFM ont fait leurs preuves. En tant qu'écoles intégrées à l'université, ils ont démontré leur capacité à mettre en place des masters de grande qualité malgré le cadre imposé, soit au niveau national, soit au niveau local par le biais des universités intégratrices.
Oui. Autant de décisions lourdes de conséquences qui placent délibérément au second plan les besoins réels du monde éducatif. Face à ce bilan désastreux, la proposition de loi relative à la formation des maîtres n'est pas seulement une incongruité, elle assène, c'est même sa véritable raison d'être, un coup de boutoir supplémentaire au service public de l'éducation en enterrant les IUFM et, par voie de conséquence, les formations initiale et continue tout en frayant la voie aux institutions privées. Trois raisons suffisantes pour ne pas poursuivre plus avant. Forte des remarques et recommandations de la Cour des comptes, je vous demande donc, mes chers collègues, d'adopter la motion de rejet préalable de ce texte. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
...est proposé aujourd'hui puisque ce texte, discuté en urgence et quasiment sans concertation, j'y reviendrai, a pour but de conforter cette réforme et même d'aller au-delà. Là où nous attendions un grand chantier qui aurait apporté un peu d'espoir à la crise que rencontre actuellement l'école et aux inégalités de plus en plus grandes qu'elle génère, on nous propose la dissolution des missions des IUFM, une possible privatisation de la formation des enseignants, l'abrogation de la formation initiale et continue des maîtres et la suppression de l'alternance pour les stagiaires. À deux mois et demi de l'élection présidentielle, l'UMP est en fait à la manoeuvre pour liquider définitivement la formation des enseignants !
En fin de compte, quel est le sujet et pourquoi faut-il rejeter cette proposition de loi ? On ne pose pas le problème de la formation des maîtres. Cette proposition de loi a deux objectifs, comme d'ailleurs la réforme de la formation des maîtres. Le premier, c'est de supprimer les IUFM. Même si le terme existe toujours, ils sont vidés de leur sens puisqu'on supprime les années de stage et les années de formation initiale et continue. Vous réglez enfin leur compte aux IUFM.
...on des professeurs agrégés, telles qu'elles apparaissaient dans un second arrêté de la même date. De quoi s'agit-il en fait ? Les décisions du Conseil d'État ont pour conséquence de remettre en vigueur les dispositions antérieures, c'est-à-dire contenues dans un arrêté du 19 décembre 2006, qui prévoyait qu'un tiers de temps de service au maximum se fasse en classe pour deux tiers de formation en IUFM. Par ces décisions, le Conseil d'État enjoignait aussi le Gouvernement d'entamer la concertation nécessaire pour régler le problème, en consultant notamment le Conseil supérieur de l'éducation et le Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche. Mais aujourd'hui, vous avez déposé cette proposition de loi pour contourner cette décision du Conseil d'État et directement modifier ...
...pour sa proximité avec la gauche de l'hémicycle : « Ce que ce texte ne dit pas est plus dangereux que ce qu'il dit. C'est un modèle de non-dit ! On veut cacher le fait qu'il aurait fallu maintenir les 16 000 postes d'enseignants stagiaires pour assurer la formation professionnelle. On les a supprimés et on se contorsionne pour trouver des compensations ! En outre, le Gouvernement voulait tuer les IUFM. Un bon IUFM est un IUFM mort, comme aurait dit le général Custer s'il avait été ministre de l'éducation nationale. Il bouge encore : il garde un petit rôle. Mais tout est fait pour préparer la disparition des anciennes écoles normales et la suppression de toute formation professionnelle des futurs enseignants. Ce n'est pas admissible ! C'est plus qu'une erreur, c'est une faute ». Tout ce qui ac...
Pour ma part, je souscris totalement aux propos de Bernard Debré en commission : on peut être issu de HEC, de Polytechnique, et faire un très bon enseignant. Aussi, je le cite : « Affirmer qu'il n'est point de salut hors des IUFM me paraît pour le moins réducteur. La formation des maîtres peut, comme dans tous les pays du monde, se faire par la pratique ou par l'acquisition de connaissances plus théoriques. J'ajoute que, si nous ouvrons les portes, le recrutement n'en sera que plus facile. » Le débat en commission a eu lieu, et il ne me semble pas judicieux d'y renvoyer le texte. De quoi s'agit-il ici ? De reconnaître, ...
...de cette loi dispose que « sera créé, dans chaque académie, à partir du 1er septembre 1990, un institut universitaire de formation des maîtres, rattaché à une ou plusieurs universités. » Cette loi marquait donc les prémices du rattachement à l'université de la formation des enseignants. Puis la loi d'orientation et de programme pour l'avenir de l'école du 23 avril 2005 intégra définitivement les IUFM aux universités. Ce rattachement à l'université de la formation d'un métier n'est d'ailleurs pas une nouveauté dans notre pays : après tout, ce sont bien nos universités qui forment nos médecins et nos juristes. Il était également nécessaire afin d'adapter notre système aux exigences européennes. Dans la plupart des pays européens, les enseignants sont recrutés à bac + 5. Alain Boissinot, recte...
...'enseignants formés si nous voulons une société de la connaissance et du progrès social. Enfin, dernier point, et non le moindre, cette proposition de loi précise que la formation des maîtres serait assurée « notamment » par les universités. La formation des maîtres ne serait donc plus, comme cela était précédemment inscrit dans le code de l'éducation, du ressort exclusif des universités via les IUFM. Quelle est donc l'intention du Gouvernement ? Quelle est celle du rapporteur ? Serait-ce la disparition des IUFM et l'ouverture d'établissements privés ? Monsieur le rapporteur, vos propos liminaires disent le contraire ; nous attendons la suite du débat pour être pleinement rassurés. Permettez-moi une digression, monsieur le ministre. Cet après-midi, durant les questions au Gouvernement, Mme N...
d'autant que de telles dispositions entraîneraient de fortes inégalités entre les territoires en matière d'offre de formation vous mesurez vous-même en tant qu'élu. monsieur le ministre, quelles en seraient les conséquences. Au demeurant, vous montrez que vous êtes animé par la même exigence. Par ailleurs, nous sommes favorables à l'élargissement de la mission des IUFM, qui participent à la formation des personnels enseignants et non plus à leur seule formation continue. Cette modification conforte, selon moi, leur place. Nous ne voulons y voir qu'un ajustement technique nécessaire pour pouvoir disposer d'un cadre juridique et réglementaire conforme. Cette proposition de loi n'a pas d'autre objet que celui-ci : tirer les conséquences de l'intégration des IUFM a...
...ans mon explication de vote sur la motion de renvoi en commission, elle reste contrainte par les préoccupations mercantiles que vous dictent les marchés et l'utilitarisme économique dans lequel vous voulez l'enfermer. Nombreux sont, sur ces bancs, les parlementaires qui savent ce qu'ils doivent aux écoles normales primaires, aux IPES, aux écoles normales supérieures et, pour les plus jeunes, aux IUFM, dans leur formation professionnelle et dans leur attachement aux valeurs de notre république laïque. Ils savent ce que leur a apporté de savoir-faire précieux l'enseignement de la pédagogie en théorie et en pratique. Or, vous voulez aujourd'hui retirer de nos bibliothèques ce patrimoine exceptionnel qui a si longtemps distingué, aux yeux de tous les peuples du monde, la qualité de l'enseignement...
Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, la proposition de loi dont nous débattons est, en dépit de son intitulé anodin, l'une des plus authentiquement réactionnaires au sens premier du terme qu'il nous ait été donné d'examiner sous cette législature. En effet, il s'agit, non seulement de porter le coup de grâce aux IUFM après un méthodique travail de sape entrepris depuis cinq ans, mais encore de revenir à des dispositions antérieures à 1833 ! Permettez-moi un bref rappel historique, qui nous fait d'abord revenir sous le règne de Louis-Philippe 1er. Lorsque, sous la monarchie de Juillet, Guizot, ministre de l'instruction publique qui n'était pas, jusqu'à plus ample informé, un grand progressiste , fait adopte...
...on, il faudra attendre pour ce qui est du contenu réel d'une réforme pourtant déjà mise en application ! Et pendant ce temps, on envoie les jeunes enseignants faire cours devant des classes. Au-delà de ces remarques de forme, il existe des raisons de fond, déjà évoquées par certains des collègues qui m'ont précédé à la tribune. Pour commencer, la droite n'ayant jamais digéré la mise en place des IUFM au début des années 1990, les ministres de l'éducation de la majorité M. Darcos, puis M. Chatel n'ont cessé de les poursuivre de leur vindicte. Votre position n'est cependant pas exempte de contradictions : d'un côté, vous proposez trois articles afin de supprimer les références aux IUFM pour la formation des maîtres, de l'autre, vous vous prévalez de renforcer les IUFM. Comprenne qui pourra ...
...ion des enseignants, qui est apparue pour ce qu'elle est, à savoir un expédient pour faire des économies à court terme, sans souci de l'efficacité des conditions de transmission des savoirs et de l'apprentissage du savoir vivre ensemble. Cette proposition vise à faire juridiquement des universités la seule référence en matière de formation des maîtres en tirant la conséquence de l'intégration des IUFM dans les universités. Elle se félicite au passage de l'allongement de la formation initiale et donc théorique des maîtres et professeurs. Je reviendrai sur cette assertion qui, sur le papier, paraît améliorer les choses, alors qu'elle marque la fin de l'idée de qualité pédagogique acquise par l'enseignement et le métier même. De plus, la proposition de loi supprime toute référence au cahier ...
... bac plus cinq, un adulte n'aurait pas les savoirs académiques indispensables ? C'est d'autant plus vrai en ce qui concerne l'école primaire. Mais, pour être un bon enseignant, il ne suffit pas de maîtriser les connaissances requises : il faut être en capacité de transmettre le savoir, il faut maîtriser la pédagogie, et cela s'apprend dans les écoles normales, pendant des décennies, au sein des IUFM depuis une vingtaine d'années , ou plutôt s'apprenait car les IUFM, ou ce qu'il en reste, ne peuvent plus assurer correctement leur mission pédagogique. Votre majorité, sur ordre du Gouvernement, poursuit en effet le démantèlement de la formation des futurs enseignants, déjà mise à mal par la suppression de l'année de stage pour économiser 16 000 postes. Depuis la rentrée 2010, les enseignants ...