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Interventions sur "négationnisme"

25 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Boyer, rapporteure :

...cle, la République française redonnait symboliquement au génocide arménien une place dans la mémoire collective de l'humanité. Mais si la reconnaissance a pu être considérée comme un achèvement pour certains, à mon sens il fallait aller plus loin. Un travail législatif important restait donc à réaliser afin de tirer toutes les conséquences de cette reconnaissance, c'est-à-dire la pénalisation du négationnisme. C'est dans ce contexte qu'une proposition de loi tendant à réprimer la contestation de l'existence du génocide arménien a été déposée à l'Assemblée nationale et adoptée le 12 octobre 2006, soutenue par le sénateur-maire de Marseille Jean-Claude Gaudin, qui s'est toujours énormément impliqué dans ce combat, ainsi que par de nombreux parlementaires, marseillais notamment, de droite comme de gauch...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Boyer, rapporteure :

...auche comme de droite. C'est d'ailleurs ce que nous avons pu tristement constater le 4 mai dernier, lorsque le Sénat a rejeté une initiative parlementaire similaire par l'adoption, à l'unanimité des membres de la commission des lois, d'une exception d'irrecevabilité soutenue notamment par Robert Badinter. À cet instant, j'ai pensé que nous avions perdu une bataille, mais pas la guerre, contre le négationnisme, et qu'il était de notre devoir de proposer une nouvelle solution législative. Constatant le rejet du Sénat, qui paraissait insurmontable, je me suis engagée à poursuivre le combat, en tant que vice-présidente du groupe d'amitié France-Arménie, et avec le soutien sans faille d'éminentes personnalités, dont le président de la commission de la défense de l'Assemblée nationale, notre collègue Guy Te...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Rochebloine :

...ion des atteintes portées à cette vérité doit être, elle aussi, universelle. Le Président de la République ne disait pas autre chose lorsqu'il déclarait à Erevan, le 6 octobre dernier : « La Turquie, qui est un grand pays, s'honorerait à revisiter son histoire comme d'autres grands pays dans le monde l'ont fait, l'Allemagne, la France, on est toujours plus fort quand on regarde son histoire et le négationnisme n'est pas acceptable. »

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

...contesté l'existence d'un ou plusieurs crimes contre l'humanité tels qu'ils sont définis par le statut du tribunal militaire international et qui ont été commis par les membres d'une organisation déclarée criminelle ou par une personne reconnue coupable de tels crimes par une juridiction française ou internationale. Concrètement, seule la Shoah est aujourd'hui concernée par cette pénalisation du négationnisme. Or la France a reconnu depuis, dans une loi de la République adoptée à l'unanimité en janvier 2001, l'existence d'un autre génocide, celui des Arméniens en 1915.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

...ancière de ce génocide, qui peut donc demeurer impunément démenti ou contesté. Cette proposition de loi permet de réprimer la contestation ou la minimisation outrancière des génocides reconnus comme tels par la loi française. Pour ce qui nous concerne, s'il convient d'être vigilant car ce n'est pas à la représentation nationale d'écrire l'histoire, nous ne pouvons qu'approuver la pénalisation du négationnisme, qui doit être sanctionnée avec la plus grande fermeté.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

En effet, comme le dit si justement Yves Ternon dans La problématique du négationnisme, « la négation d'un génocide est une composante du crime ».

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRenaud Muselier :

...ant sur la coopération entre la France et la CPI, puis en 2010, lors du vote du projet de loi portant adaptation du droit pénal à l'institution de la CPI, les juridictions françaises ont été rendues compétentes pour juger, sur notre territoire, un coupable présumé de génocide. Il s'agit aujourd'hui, dans la continuité, de donner aux magistrats les moyens de sanctionner avec justesse les actes de négationnisme à l'encontre des génocides reconnus comme tels par la loi française. L'article premier de cette proposition de loi ajoute à la loi sur la liberté de la presse, qui contient déjà un article sur la contestation des crimes contre l'humanité créé par la loi Gayssot en 1990, un article 24 ter, qui concerne spécifiquement la contestation des génocides que la France reconnaît aujourd'hui, ou reconnaîtr...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRené Rouquet :

...ns tous les domaines, et je leur dis : nous sommes à vos côtés ! A cet instant je pense à mon ami Vartkès Kosdikian, militant des droits de l'homme qui m'a éveillé a la cause arménienne, et qui a été de tous les combats pour rendre justice à la mémoire de son peuple, avant de s'éteindre il y a quelques semaines dans ma commune. Je pense à toi, Vartkès, quand je dis avec Élie Wiesel : « Tolérer le négationnisme, c'est assassiner une seconde fois les victimes». (Applaudissements sur de très nombreux les bancs.)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Souchet :

...'avoir contribué à conférer au génocide arménien la place qui doit lui revenir dans l'histoire collective de l'humanité : celle du premier génocide du XXe siècle. Cependant, si la loi de 2001 est symboliquement importante, sa portée est purement déclarative. Il est donc nécessaire de légiférer à nouveau pour étendre le champ de la pénalisation. Pourquoi se battre avec autant d'énergie contre le négationnisme à propos du génocide arménien ? C'est parce que nous faisons face à un négationnisme d'État, jusqu'ici inébranlable, un négationnisme nullement platonique, mais qui inspire directement la politique actuelle de la Turquie. Ainsi, les autorités turques ont exigé le silence absolu sur la question du génocide arménien comme condition nécessaire pour engager la négociation de normalisation avec l'Armé...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvie Andrieux :

...s et des descendants de cette tragédie. Lorsque, enfin, le 12 octobre 2006 nous avons pu nous prononcer sur ce texte, nous avons réaffirmé notre détermination à combattre pour la reconnaissance du génocide arménien. Je profite de l'occasion qui m'est donnée pour saluer, comme l'ont déjà fait d'autres orateurs, les nombreux représentants de la communauté arménienne présents dans les tribunes. Le négationnisme n'est pas pour moi l'expression d'une banale opinion. Ce n'est même pas une position politique, c'est un mensonge d'État ; c'est une insulte faite à l'humanité tout entière, une provocation à la dignité humaine. Le négationnisme est contraire aux valeurs de notre République. C'est pourquoi il nous faut le combattre par la pédagogie, la diffusion de la vérité, mais aussi et surtout par la force de...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRichard Mallié :

...écennies pour que les massacres, les arrestations arbitraires, les déportations dont les Arméniens ont souffert soient officiellement reconnus par la République française. Mais la reconnaissance de 2001 n'était pas suffisante, car nous avons pu voir, depuis, des manifestations ou des prises de position publiques niant ce génocide. Un travail législatif restait donc à réaliser afin de pénaliser le négationnisme de ce génocide. C'est pourquoi, en 2006, l'Assemblée nationale a examiné une proposition de loi réprimant la contestation du génocide arménien, proposition corédigée par cinq parlementaires de tous bords politiques les sénateurs Jean-François Ficheral et Robert Bret ainsi que les députés Christophe Masse, Roland Blum et moi-même et cosignée par de nombreux parlementaires. Après l'adoption de...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Devedjian :

...ue tous ceux qui ont pris part à sa reconnaissance. Je le dis aussi parce qu'on l'ignore souvent : le génocide arménien a été reconnu, en 1919, par le gouvernement démocratique de Ferid Pacha avant Atatürk et après les Jeunes-Turcs et a donné lieu à des jugements de la cour martiale de Constantinople, qui a condamné à mort les auteurs du génocide. Quand, aujourd'hui, l'État turc tombe dans le négationnisme, il renie sa propre histoire. Les preuves du génocide arménien sont accablantes. Je ne les citerai pas toutes car nous en aurions jusqu'à demain matin il y a malheureusement plus de preuves du génocide arménien que de la Shoah parce que, malgré leur défaite, les nazis ont tenté d'effacer toutes les traces. Je vous lirai simplement les trois premières lignes du télégramme du 22 septembre 1915 a...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Devedjian :

Comme cela a été dit, nous avons affaire à un négationnisme d'État. Voilà le fond du problème. Ce que demande le texte présenté par Valérie Boyer, c'est en effet d'interdire la propagande fabriquée par un État.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrice Calméjane :

Elle est le fait des hommes. Les historiens l'analysent, les professeurs l'enseignent, nous ne faisons que la constater. Le présent texte ne vise pas la seule question arménienne mais les propos racistes et négationnistes. Rappelons que ce n'est pas la première fois que notre pays se saisit de cette grave question. Pour combattre plus efficacement le négationnisme, Charles Pasqua, dès 1987, avait envisagé la création d'un délit de négation des crimes contre l'humanité. Georges Sarre avait également déposé, en avril 1988, une proposition de loi visant ceux qui porteraient atteinte à la mémoire ou à l'honneur des victimes de l'Holocauste nazi en tentant de le nier ou d'en minimiser la portée. La loi française reconnaît deux génocides. En ce qui concerne la ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Le Roux :

Nous avions essayé en effet. Et si nous le faisons dix ans plus tard, c'est bien par souci de cohérence et c'est bien parce qu'en dix ans se sont produits, non pas à l'étranger mais sur le territoire national, un certain nombre d'actes inadmissibles au regard de la loi de 2001, des actes de négationnisme, de remise en cause de la loi républicaine. (Applaudissements sur de nombreux bancs.) Dix ans plus tard, le texte dont nous discutons est indissociable de cette loi. Indépendamment des opinions politiques, nous avons toujours été très clairs sur la portée du négationnisme aujourd'hui. Il s'inscrit dans la démarche génocidaire en perpétuant le crime à travers le temps et l'espace. Il parachève l'...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Le Roux :

Les menaces de représailles dont nous avons été l'objet confèrent à notre vote d'aujourd'hui une dimension supplémentaire. Non seulement il condamnera le négationnisme, mais il adressera également un signe à tous ceux qui, en France, en Europe, dans le monde, se battent pour les droits de l'homme, pour la vérité, pour la liberté, car c'est librement que nous débattons et votons. Même si le débat a été digne, je veux dire à M. Diefenbacher que nous n'attisons aucune braise. Nous essayons simplement de faire vivre de façon apaisée la flamme du souvenir, déjà pré...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Boyer, rapporteure :

...M. Estrosi a brillamment rappelé qu'une loi dépourvue de sanction consent par avance à sa violation et qu'il faut confier à la justice le droit de protéger les plus faibles. L'Assemblée s'honore, comme l'a dit M. Souchet, à prolonger ce combat. M. Raoult nous l'a rappelé, c'est le chemin de l'honneur et de la fidélité que nous suivons. Sur les bancs de l'opposition, je note qu'il a été dit que le négationnisme n'est pas une simple opinion, qu'il faut le combattre par la force de la loi et que ceux qui revendiquent la liberté de douter sont des imposteurs et des usurpateurs. C'est la raison pour laquelle il est nécessaire de légiférer aujourd'hui. M. Devedjian a rappelé que la liberté d'opinion est très différente de la propagande d'État. C'est bien contre cette propagande d'État que nous souhaitons lu...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClaude Goasguen :

...contraire à une propagande négationniste moderne, non pas à destination des historiens je partage le sentiment qu'ils n'ont pas grand-chose à voir dans cette affaire mais à l'égard des jeunes Turcs qui sont sous la main de leurs parents ou de l'ambassade de Turquie. Nous ne pouvons pas accepter que, dans notre pays de liberté, on puisse, par la voix d'un État étranger, continuer à propager un négationnisme moderne qui peut constituer une atteinte à l'ordre public. Le crime de génocide a une spécificité essentielle dans l'affaire entre la Turquie et les Arméniens : tant que le gouvernement turc n'aura pas changé d'attitude à l'égard de son histoire et continuera à faire de la propagande active pour le négationnisme, la France ne le tolérera pas. C'est la raison pour laquelle il faut voter ce texte ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Lagarde :

... les camps d'extermination à des groupes de jeunes et que ceux-ci, qui ne sont pas seulement d'origine turque, émettent un doute sur le génocide juif, lorsque des enfants, à Auschwitz, peuvent se mettre à rire, cela signifie que nous n'avons pas fait non seulement notre travail d'enseignement, mais aussi notre travail de lutte contre des gens cherchant à diffuser, à travers le révisionnisme et le négationnisme, une propagande qui vise à nier les principes les plus fondamentaux des droits de l'homme, auxquels nous sommes attachés. (Applaudissements sur de nombreux bancs des groupes UMP et NC et sur plusieurs bancs du groupe socialiste.)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLionel Tardy :

... ses travaux sur la traite négrière, pourtant sérieux et solides, dérangeaient les intérêts d'un groupe de pression. Il faut donc créer une exception, une immunité pour les travaux universitaires. On entend par travaux universitaires, cela va de soi, les travaux sérieux, reconnus et validés par la communauté universitaire. Cela implique qu'elle fasse le ménage chez elle car, pendant longtemps, le négationnisme sur la Shoah prospérait au sein même de l'université Lyon 3. La liberté de la recherche est essentielle et mérite à mon avis une protection explicite. C'est ce à quoi tend l'amendement n° 6.