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Madame la présidente, monsieur le ministre d'État, ministre des affaires étrangères et européennes, mes chers collègues, le printemps arabe est l'un des événements les plus porteurs d'espoir pour le monde depuis la chute du Mur en Europe. C'est d'ailleurs pourquoi la commission des affaires européennes avait souhaité avoir ce débat. La révolte des peuples arabes contre les dictateurs représente une chance historique de combler le retard dont souffre le monde arabe et de le faire entrer espérons-le dans la modernité par la grande porte de la démocratie. Pour la première fois, les jeunesses éduquées et les peuples affamés se sont révoltés contre les régimes brutaux qui pillaient leurs richesses et volaient leur avenir.
Leurs revendications sont simples : libertés politique et économique, juste répartition des richesses, respect des droits du citoyen. Aucun manifestant n'a usé de la vieille rhétorique de la faute du colonialisme ou de l'Occident, aucun n'a cité Israël, l'islamisme ou le djihad. Tous ont clamé leur soif de liberté et de démocratie. Ces peuples décomplexés ont aussi opposé un démenti cinglant aux extrémismes islamistes. Ils se réclament de la démocratie et non de l'islamisme. La révolte de 2011 ignore le message terroriste de 2001 et s'y oppose même. Elle devrait dissiper l'amalgame pernicieux créé dans l'imaginaire occidental entre islam et islamisme. Il faut reconnaître que, dans un premier temps, les Européens ont regardé cet éveil...
... de la formation et des échanges interuniversitaires. Il faut créer des pôles de compétitivité régionaux alliant acteurs industriels et instituts de recherche. Il faut encourager la mobilité des étudiants, des chercheurs et des professionnels. Y a-t-il dans ces domaines une réflexion avancée et concrète au niveau de l'Union ? Enfin, si al-Jazira et internet ont été les vecteurs de la révolte des peuples arabes, les médias et l'audiovisuel méditerranéens doivent concourir à briser les ignorances culturelles réciproques dans l'espace euro-méditerranéen. Notre credo est double : fermeté face à la dictature et accompagnement de la démocratie. Les deux sont indissociables. Je suis très fier que la France et l'Europe aient été à l'initiative dans un cas comme dans l'autre.
...estable que les interventions aériennes ont permis d'épargner la population de Benghazi. Le régime de Kadhafi arrivera à sa fin, à plus ou moins brève échéance, malgré les violences des combats actuels. Grâce à l'action militaire, un processus de transition pourra bientôt s'engager. Gageons que cet épisode demeurera une exception et que les autres États confrontés à la volonté de réforme de leurs peuples sauront définir une voie raisonnable vers le changement. En Syrie, le régime en place alterne les actions répressives dont il est difficile d'apprécier l'ampleur et des annonces de réforme qui ne sont pas encore confirmées. Au Maroc, la monarchie a annoncé une évolution constitutionnelle qui paraît à la hauteur des attentes. Je formule le voeu que les autorités algériennes sauront à leur tour ...
Madame la présidente, monsieur le ministre d'État, mes chers collègues, comment aborder ce débat consacré aux relations euro-méditerranéennes sans évoquer ce formidable élan de liberté à l'oeuvre sur la rive sud de la Méditerranée ? Depuis plusieurs semaines, nous sommes, avec l'ensemble des peuples de la rive nord, les témoins d'un mouvement historique en ce qu'il est tentant, à bien des égards, de le rapprocher de ce que nous avons nous-mêmes connu voici plus de vingt ans avec l'éveil à la démocratie des anciennes démocraties populaires d'Europe centrale. En quelques semaines, parfois en quelques jours, nous avons vu se lever des peuples qui, après de longues années d'asservissement, asp...
...t de faire évoluer la sous-organisation régionale. Peut-être pourriez-vous nous indiquer les initiatives que la France compte prendre en ce sens ou nous en communiquer quelques éléments. Par ailleurs, la France est actuellement fortement impliquée en Libye, et nous n'avons pas ménagé notre peine pour rallier nos partenaires internationaux et européens a l'idée d'une intervention pour protéger le peuple libyen du massacre sciemment annoncé par son leader. Je veux vous le dire : nous en sommes très fiers. Vous venez, monsieur le ministre d'État, de nous donner les grandes lignes de convergences issues de la conférence qui s'est tenue hier mardi à Londres. Je poursuis sur ce sujet en vous demandant quelles voies diplomatiques privilégier pour engager le dialogue entre les différentes parties. Ces...
...et après-midi lors des questions au Gouvernement : je pense à la Libye ou, sur le plan intérieur, à la question posée sur l'Islam en France. Il s'agit d'évoquer l'avenir et, pour aujourd'hui, de donner un signe fort d'espoir qui apporte une contribution indispensable au retour à la paix civile en Afrique du Nord ou au Moyen-Orient, tout en consolidant la sécurité des personnes et les espoirs des peuples qui se soulèvent pour obtenir la liberté. Le monde arabe vit une révolution que nous n'imaginions pas il y a encore quelques mois. Le courage des peuples de la rive sud de la Méditerranée, l'avancée démocratique qu'ils réalisent sous nos yeux remettent en cause l'idée que se font certains d'un monde arabe qui serait fermé à la modernité et à la démocratie. Les conséquences politiques et géopol...
Il y en a partout, monsieur Myard ! Nous pensons tous en ce moment aux résistants libyens et à nos soldats dont nous saluons le dévouement à la patrie et à la liberté d'un peuple frère. Mais au-delà de l'action si difficile, conduite avec courage par la France et ses alliés, nous devons appeler nos alliés à un signe fort pour l'avenir. Nous devons dire clairement « non », après la chute du mur de Berlin, à la construction d'une ligne Maginot en Méditerranée. Placer un rideau de fer policier et militaire, depuis Gibraltar jusqu'aux Dardanelles, en passant par Lampedusa, c...
Du côté européen, on n'a pas l'impression que les Scandinaves et plus encore les pays d'Europe de l'Est ce n'est certes pas leur problème immédiat soient très enthousiastes pour reprendre ce projet et lui redonner vie. Il faut donc choisir un nouveau cadre qui donne de la lisibilité pour nos peuples à toutes les idées fort utiles que, monsieur le ministre d'État, vous venez d'énoncer dans votre propos. Il me semble que cet effort de lisibilité est politiquement indispensable même s'il ne peut plus porter les mots qui sont chers à l'auteur de l'UPM. Il faut donc lancer une autre idée qui pourrait être je n'ai aucune prétention personnelle sur ce point une sorte de « Conférence sur la séc...
...u des valeurs de liberté et de démocratie dans ses discours, mais soutien inconditionnel aux régimes dictatoriaux en place dans ses actes, l'Union européenne a perdu toute crédibilité. Aujourd'hui, c'est l'ensemble de la politique extérieure de l'Union européenne vis-à-vis des pays de la rive sud de la Méditerranée qui est mise en cause. Une politique qui, loin de se préoccuper de la volonté des peuples arabes, se résume à ce triptyque : maintenir la stabilité, préserver les intérêts européens et agir pour la sécurité, c'est-à-dire contre l'immigration et le spectre de l'islamisme et pour Israël. C'est tout d'abord la volonté de maintenir la stabilité dans les pays arabes qui a conduit l'Union européenne à traiter avec des régimes autoritaires. Sur le plan économique, l'Union européenne a fav...
je poursuis ou en laissant encore le Maroc c'est la Méditerranée ! dicter sa loi sur le Sahara occidental ce n'est pas la Méditerranée ! faisant fi du droit international, le message de l'Union européenne se voit discrédité et rejeté par une grande partie des peuples du Sud, notamment dans le monde arabe. Pour sortir de ce « deux poids deux mesures », l'Union européenne doit renouer avec ses principes. Pour ce faire, il convient de sortir des relations de complaisance et de ne pas transiger lorsqu'il s'agit du respect des valeurs de la démocratie. S'agissant de la situation au Proche-Orient c'est la Méditerranée ! , plus de deux ans après la sanglante op...
...craties si la seule réponse aux exactions et à la force se limitait, une fois de plus, à la compassion et aux condamnations de principe ? Cette intervention pensée et réfléchie exigera beaucoup de patience et de soutien. Mais vous avez décrit, là encore, avec force l'ambition développée et, au-delà, l'esprit de dialogue, de partage de ce qui est aujourd'hui en jeu. Rappelons-nous que ce sont les peuples qui font l'histoire et ce sont les droits de l'homme qui, en l'occurrence, sont mis en avant. Ce sont ces droits qui doivent aussi inspirer notre action et faire partie d'une manière peut-être encore plus évidente de l'action diplomatique. Vous avez évoqué la conditionnalité intelligente. Je rejoins aisément ce concept, car il répond tout à fait à la préoccupation que nous avons notamment exprim...
...celone. De façon plus générale, l'Europe ne s'est pas inquiétée du pouvoir absolu exercé dans plusieurs pays méditerranéens par ces régimes prétendument révolutionnaires et populaires qui se transmettaient de père en fils. Là encore, ce point ne manquera pas d'étonner quand l'histoire sera écrite. Cela témoigne d'une façon autiste de vouloir écrire l'histoire sans composer et sans faire avec les peuples. Parler de développement économique sans parler de partage démocratique revient à parler de flux de richesses sans évoquer leurs destinataires, ce qui ne peut que fragiliser des projets collectifs qui ont besoin, pour réussir, d'une implication large. Seule la démocratie est en mesure de redistribuer les richesses. La France peut-elle reprendre l'initiative ? L'Europe et notre pays n'ont pas c...
...uartet, les initiatives du Président Obama ont hélas trouvé leurs limites, et l'Union européenne n'a pas été en mesure de peser de façon significative sur la recherche d'un accord. Or les événements récents vont sans doute profondément modifier la donne au Proche-Orient, particulièrement dans la relation entre l'Égypte et Israël et, plus largement, dans l'image que nous donnerons à l'ensemble des peuples arabes. N'est-ce pas le moment pour les Européens de reprendre l'initiative de façon significative par la reconnaissance, vous l'avez évoquée, de l'État palestinien, pour convaincre aussi nos interlocuteurs israéliens qu'un autre type d'équilibre est désormais nécessaire. Enfin, l'ensemble de ces événements ne doivent-ils pas nous conduire à réviser notre attitude vis-à-vis de la Turquie ? La T...
...nsieur le président, monsieur le ministre d'État, messieurs les présidents des commissions, mes chers collègues, ce débat « Europe et Méditerranée » se doit de prendre en considération l'ampleur des bouleversements qui agitent les pays du sud de la Méditerranée et qui agiteront peut-être demain les pays du Proche et du Moyen-Orient. Avec pour seule arme leur courage et la force du désespoir, les peuples des pays arabes car c'est bien des peuples qu'il s'agit s'affranchissent les uns après les autres du joug des régimes autoritaires qui les opprimaient depuis des décennies. Ce printemps des peuples arabes, qui n'est pas sans rappeler ce que nombre de pays européens, dont la France, ont vécu au milieu du XIXe siècle, constitue un défi pour l'avenir, une merveilleuse promesse d'instauration d'...