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L'ordre du jour appelle le débat sur « Europe et Méditerranée ». La parole est à M. Pierre Lequiller, président de la commission des affaires européennes. Chers collègues, je précise que je vais faire respecter strictement les temps de parole, car nous devons lever la séance à dix-neuf heures trente, si le ministre a terminé son intervention, bien sûr.
...game pernicieux créé dans l'imaginaire occidental entre islam et islamisme. Il faut reconnaître que, dans un premier temps, les Européens ont regardé cet éveil démocratique avec inquiétude. Ils ont pensé d'abord « stabilité » avant de penser « liberté et démocratie ». Les peurs des opinions publiques européennes et les frustrations des peuples arabes ont conjointement freiné le partenariat euro-méditerranéen. Celui-ci devait combler le fossé démographique, économique et culturel entre les 500 millions d'Européens et leurs 300 millions de voisins majoritairement arabes. Il devait les réunir dans un ensemble régional d'importance mondiale. L'ambition était d'intégrer nos voisins du sud au grand marché européen et d'engager la coopération politique avec eux. Pourtant, quinze ans après le lancement de ...
...sitaires. Il faut créer des pôles de compétitivité régionaux alliant acteurs industriels et instituts de recherche. Il faut encourager la mobilité des étudiants, des chercheurs et des professionnels. Y a-t-il dans ces domaines une réflexion avancée et concrète au niveau de l'Union ? Enfin, si al-Jazira et internet ont été les vecteurs de la révolte des peuples arabes, les médias et l'audiovisuel méditerranéens doivent concourir à briser les ignorances culturelles réciproques dans l'espace euro-méditerranéen. Notre credo est double : fermeté face à la dictature et accompagnement de la démocratie. Les deux sont indissociables. Je suis très fier que la France et l'Europe aient été à l'initiative dans un cas comme dans l'autre.
Madame la présidente, monsieur le ministre d'État, mes chers collègues, je me réjouis que le président de la commission des affaires européennes ait pris l'initiative de demander l'organisation de ce débat. Nous pouvons ainsi échanger sur ce que nous inspirent les changements profonds qui sont en action dans les pays de la rive sud de la Méditerranée, et faire des propositions. J'ai conduit la semaine dernière une mission de la commission des affaires étrangères en Tunisie, qui m'a permis de mesurer l'ampleur de la mutation que ce pays traverse. Même s'il existe une exception tunisienne, il ne fait aucun doute que nous sommes confrontés dans l'ensemble du monde arabe à un seul et même phénomène, celui d'une relève de génération. En Tunisie,...
Madame la présidente, monsieur le ministre d'État, mes chers collègues, comment aborder ce débat consacré aux relations euro-méditerranéennes sans évoquer ce formidable élan de liberté à l'oeuvre sur la rive sud de la Méditerranée ? Depuis plusieurs semaines, nous sommes, avec l'ensemble des peuples de la rive nord, les témoins d'un mouvement historique en ce qu'il est tentant, à bien des égards, de le rapprocher de ce que nous avons nous-mêmes connu voici plus de vingt ans avec l'éveil à la démocratie des anciennes démocraties po...
Madame la présidente, monsieur le ministre d'État, messieurs les présidents, mes chers collègues, je me réjouis que la commission des affaires européennes ait, à l'initiative de son président, organisé ce débat passionnant et passionné sur l'Europe et la Méditerranée. La Méditerranée n'a pas toujours été un grand sujet d'intérêt commun pour l'Europe. Le centre de gravité de cette dernière se trouvait, lors de sa création, au sein du couple franco-allemand, et assurer la paix à notre continent était une impérieuse nécessité. Peu à peu, l'Union s'est élargie vers le Nord puis vers le Sud avec l'entrée dans les années 80 de deux pays clairement méditerranéens ...
...urd'hui, de donner un signe fort d'espoir qui apporte une contribution indispensable au retour à la paix civile en Afrique du Nord ou au Moyen-Orient, tout en consolidant la sécurité des personnes et les espoirs des peuples qui se soulèvent pour obtenir la liberté. Le monde arabe vit une révolution que nous n'imaginions pas il y a encore quelques mois. Le courage des peuples de la rive sud de la Méditerranée, l'avancée démocratique qu'ils réalisent sous nos yeux remettent en cause l'idée que se font certains d'un monde arabe qui serait fermé à la modernité et à la démocratie. Les conséquences politiques et géopolitiques de ce printemps arabe sont évidemment aussi importantes pour la France et pour l'Europe que celles qui suivirent l'effondrement du bloc de l'Est. Elles obligent ceux qui ont toujours...
...ous en ce moment aux résistants libyens et à nos soldats dont nous saluons le dévouement à la patrie et à la liberté d'un peuple frère. Mais au-delà de l'action si difficile, conduite avec courage par la France et ses alliés, nous devons appeler nos alliés à un signe fort pour l'avenir. Nous devons dire clairement « non », après la chute du mur de Berlin, à la construction d'une ligne Maginot en Méditerranée. Placer un rideau de fer policier et militaire, depuis Gibraltar jusqu'aux Dardanelles, en passant par Lampedusa, ce serait aussi absurde et illusoire que la ligne bâtie jadis le long de la frontière franco-allemande. On le voit bien aujourd'hui avec l'immigration clandestine massive qui peut se développer encore demain d'une manière encore plus dramatique et plus spectaculaire, et inadmissible p...
...tiles que, monsieur le ministre d'État, vous venez d'énoncer dans votre propos. Il me semble que cet effort de lisibilité est politiquement indispensable même s'il ne peut plus porter les mots qui sont chers à l'auteur de l'UPM. Il faut donc lancer une autre idée qui pourrait être je n'ai aucune prétention personnelle sur ce point une sorte de « Conférence sur la sécurité et la coopération en Méditerranée ». C'est du reste un sigle qui a été porté jadis par l'Espagne et l'Italie, mais qui permettrait aujourd'hui d'éviter certaines susceptibilités du côté arabe et certaines timidités du côté européen. Une conférence, c'est un instrument, pas une institution comme l'Union. Cette CSCM pourrait reprendre la démarche suivie pour la naissance de l'Europe. Il y a eu l'Europe des six. Pourquoi ne pas ren...
...une vision paternaliste du monde arabe, s'est retrouvée face à ses contradictions. Porte-drapeau des valeurs de liberté et de démocratie dans ses discours, mais soutien inconditionnel aux régimes dictatoriaux en place dans ses actes, l'Union européenne a perdu toute crédibilité. Aujourd'hui, c'est l'ensemble de la politique extérieure de l'Union européenne vis-à-vis des pays de la rive sud de la Méditerranée qui est mise en cause. Une politique qui, loin de se préoccuper de la volonté des peuples arabes, se résume à ce triptyque : maintenir la stabilité, préserver les intérêts européens et agir pour la sécurité, c'est-à-dire contre l'immigration et le spectre de l'islamisme et pour Israël. C'est tout d'abord la volonté de maintenir la stabilité dans les pays arabes qui a conduit l'Union européenne à...
On est loin de la Méditerranée !
je poursuis ou en laissant encore le Maroc c'est la Méditerranée ! dicter sa loi sur le Sahara occidental ce n'est pas la Méditerranée ! faisant fi du droit international, le message de l'Union européenne se voit discrédité et rejeté par une grande partie des peuples du Sud, notamment dans le monde arabe. Pour sortir de ce « deux poids deux mesures », l'Union européenne doit renouer avec ses principes. Pour ce faire, il convient de sortir des relations d...
L'imaginaire, c'est déjà le réel sans les résultats. En vous écoutant, monsieur le ministre d'État, évoquer la formidable espérance née sur la rive sud de la Méditerranée qui emporte avec elle, en dépit de la difficulté de cette évolution, une part importante du destin des Européens, je pensais à cette phrase de René Char et à la part indicible qui sépare la volonté de la réalité, l'idéal de l'action. (M. Marc Le Fur remplace Mme Élisabeth Guigou au fauteuil de la présidence.)
...le cadre multilatéral qui permettra la cohérence et l'efficacité de ces moyens importants, à l'image de ce que nous avons réussi pour les Balkans. Enfin, tout en espérant que soient rectifiées les maladresses commises au départ, je considère aussi que l'UPM constitue une très bonne base. Je pense, en particulier, à la Turquie. Il est fondamental que ce pays soit replacé au coeur du jeu politique méditerranéen. Nous connaissons l'influence de cette grande puissance. Je partage également l'idée selon laquelle il convient d'accélérer la reconnaissance internationale de l'État palestinien, seule garantie de paix durable pour Israël. Je vous remercie, monsieur le ministre d'État, pour les propos que vous avez tenus. Nous sommes à vos côtés. Nous devons comprendre, aujourd'hui, le changement du monde. Nou...
Depuis plus de quinze ans, les rives de cette mer font l'objet d'une attention particulière qui prend la forme d'initiatives d'État : en 1995, ce fut le processus de Barcelone, puis, en 2008, l'Union pour la Méditerranée voulue par le Président de la République. Mon propos sera bref et s'articulera autour de trois interrogations. Pourquoi ces initiatives ont-elles été et restent-elles insuffisantes ? Pour l'historien qui commentera l'initiative la plus récente l'Union pour la Méditerranée ce qui la caractérisera sera, à n'en pas douter, autant ce dont elle était censée être porteuse avec ses six grands pro...
...des Nations unies et d'associer le plus possible les pays arabes à notre action. Or les opérations militaires sont désormais passées sous le contrôle de l'OTAN, ce qui ne correspond pas tout à fait au cadre que vous aviez défendu. Pensez-vous réellement qu'il n'était pas possible d'éviter cette prise de relais pour le moins encombrante ? S'agissant de la relation entre l'Europe et les pays de la Méditerranée, beaucoup s'interrogent sur l'avenir de l'Union pour la Méditerranée. L'UPM a le mérite d'exister, les vraies questions sont ailleurs. Peut-on écarter toute dimension politique dans la nouvelle relation euroméditerranéenne et ne pas prendre expressément en compte les aspirations démocratiques qui se manifestent aujourd'hui avec force ? Pourra-t-on se contenter de travailler sur un certain nombre ...
« La Méditerranée, c'est un continent où les bateaux naviguent. » Tout est dit dans ces simples mots de Fernand Braudel. La Méditerranée, un continent où les bateaux naviguent, oui, un continent chargé d'histoire qui, depuis des millénaires, structure et féconde toujours notre civilisation. La Méditerranée est la mère de notre culture, elle porte dans tous les domaines notre destin spirituel, qu'il soit religieux...
Aujourd'hui, la Méditerranée est devenue un lac, qui concentre à lui seul tous les défis internationaux que nous devons relever. Pendant des décennies, notre politique étrangère a été rivée sur la ligne bleue des Vosges, puis la ligne Oder-Neisse, plus à l'Est. La chute du mur de Berlin a rebattu les cartes et la fin du monde bipolaire nous a donné le monde global. Nous devons en tirer toutes les conséquences car il y a urg...
Monsieur le président, monsieur le ministre d'État, messieurs les présidents des commissions, mes chers collègues, ce débat « Europe et Méditerranée » se doit de prendre en considération l'ampleur des bouleversements qui agitent les pays du sud de la Méditerranée et qui agiteront peut-être demain les pays du Proche et du Moyen-Orient. Avec pour seule arme leur courage et la force du désespoir, les peuples des pays arabes car c'est bien des peuples qu'il s'agit s'affranchissent les uns après les autres du joug des régimes autoritaires qui...