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... et la place que la France y tient , sur ses évolutions passées, sur le chemin qu'il prend et sur celui que nous voulons lui faire prendre. Le constat, nous le partageons tous. Depuis le dernier Livre blanc, le monde a beaucoup changé sous l'effet, notamment, de la mondialisation : celle des échanges et celle des moyens de communication et d'information. Dans ce monde désormais globalisé, les menaces ont, elles aussi, changé ; ce ne sont plus les mêmes. Au temps de la guerre froide et dans les années qui ont suivi, elles étaient davantage identifiées : le monde était globalement bipolaire, avec un bloc contre l'autre, les revendications et les moyens d'attaque étaient connus et l'équilibre de la terreur permettait une lecture finalement assez simple des relations internationales, avec des m...
C'est pour faire face à cette nouvelle donne que le Livre blanc, tout en les distinguant, place la défense et la sécurité intérieure sur un pied d'égalité et les inclut ensemble dans sa nouvelle stratégie de sécurité nationale. Cette grille de lecture peut surprendre, mais elle permet de prendre en compte les nouvelles menaces et de ne pas se limiter à une vision dépassée des conflits armés. Il me semble évident que si la France a connu la paix sur son territoire métropolitain pendant plus d'un demi-siècle, la sécurité extérieure et la sécurité intérieure ne sont plus indissociables aujourd'hui. Il faudra cependant veiller à encadrer très précisément la définition de la sécurité intérieure qui est maintenant accolée ...
...ies de combat plus important qu'aujourd'hui pour que la structure d'accueil qu'est le régiment ait une consistance opérationnelle efficace ? La réponse est oui. Ces éléments de densification pourront peut-être se conjuguer à plusieurs niveaux. Il sera nécessaire de redensifier quelques régiments, dans un premier temps, avec un objectif essentiel pour l'infanterie : la capacité de projection. Les menaces actuelles nous font penser qu'il s'agit là d'un enjeu particulièrement important et nous nous félicitons que le Livre blanc fasse de cette opérationnalité l'objectif à atteindre. Renverser le ratio 6040, force de soutienforce opérationnelle, voilà un objectif ambitieux et courageux qui est, selon nous, une condition essentielle, sinon centrale, de l'efficacité et de la grandeur de notre armée. ...
...davantage les marchés de défense et d'encourager les associations des grands groupes avec les petites entreprises. C'est une idée qu'il faut absolument concrétiser. Nous comptons sur votre implication, monsieur le ministre, pour que, comme vous nous l'avez indiqué hier, la présidence française de l'Union européenne soit l'occasion d'avancées significatives telles qu'une réflexion commune sur les menaces et les risques et sur les capacités opérationnelles à mettre en oeuvre ; une formation commune des militaires sur le modèle d'Erasmus ; le développement de capacités communes en matière d'observation satellitaire ou en partie communes concernant le programme A400M par exemple ; ou encore la mise en place d'un plan d'évacuation des ressortissants européens en cas de crise dans le monde. Un bémol...
...écurité nationale. Ce Livre blanc est le fruit d'un long travail près d'un an effectué par la commission dirigée par Jean-Claude Mallet. Cet exercice était attendu. Le dernier Livre blanc datait de 1994 et, depuis, nos armées ont été confrontées à des événements majeurs qu'il était nécessaire de prendre en compte : mise en place de la professionnalisation à partir de 1995, multiplication des menaces et des sources de conflits à travers le monde terrorisme, conflits inter-religieux, conflits ethniques, conflits sur les matières premières , vieillissement important de nos équipements, contraintes budgétaires. C'est donc à partir des options définies dans le Livre blanc que va s'organiser dans les années à venir notre appareil de défense. Je souscris totalement à la volonté affichée par le...
Le Livre blanc de 2008 insiste sur deux aspects qui me paraissent novateurs. D'abord, la connaissance et l'anticipation élevées au rang de priorité stratégique. Au regard de la multiplicité des menaces potentielles, l'information est un domaine clé. Cette nouvelle priorité implique un important effort financier et humain. En termes de finances, 760 millions d'euros seront alloués au militaire spatial, soit un doublement des crédits d'ici à 2020. Cette somme doit permettre d'améliorer notre capacité de renseignement et d'information afin de préparer au mieux nos éventuelles interventions sur le...
... la réalité, voyez le signal que vous donnez : aujourd'hui, une déclaration, un débat, certes, et puis plus rien. Le Livre blanc ne changera pas. Il est écrit, édité, diffusé et, quels que soient nos propos dans cet hémicycle, en « despote éclairé », ainsi que l'a qualifié l'éditorialiste d'un grand quotidien régional, le Président de la République décide seul. J'en viens au fond. L'analyse des menaces, tout d'abord, est une question essentielle qui fonde largement la stratégie. C'est là, entre autres, que nous avons des points de désaccord. Le rôle d'un Livre blanc est de recenser les menaces, d'en dresser un ordre de priorité, mais aussi de tenter d'en expliquer les causes, pour pouvoir ensuite agir. Le Proche-Orient y est identifié comme étant au centre d'un arc de crise majeure, ce que l'...
Le terrorisme, que l'on ne peut nier, est vu comme une menace fantasmagorique, alors qu'il est aussi une forme de combat politique inhérent à la mondialisation. Le Livre blanc en a d'ailleurs fait la démonstration. Mais il présente comme une hypothèse crédible « une attaque terroriste majeure sur le territoire européen, de type nucléaire, chimique ou biologique, couplée à une situation de guerre dans l'une des zones d'intérêts stratégiques pour l'Europe ». ...
...r des contraintes budgétaires. On en profite pour abolir la frontière entre défense, sécurité intérieure et sécurité nationale, et pour justifier une politique sécuritaire qui laisse pourtant sceptiques, voire hostiles, militaires, policiers et sauveteurs de la sécurité civile, réunis la semaine dernière par le Président de la République. Derrière les enjeux de sécurité et la globalisation de la menace se cache une réelle volonté du Président de justifier l'extension ad libitum de ses pouvoirs et de son domaine réservé, en se construisant un bunker institutionnel. Ce projet ne peut être légitimé par les miettes laissées aux assemblées sans contre-pouvoir. Nous sommes radicalement opposés à cette vision. Le vrai danger est que des structures parallèles, ne disant pas leur nom, sont en train d...
...comprendre ce qui se cache entre ses lignes. Ainsi, l'étroite association entre les notions de défense et de sécurité nationale doit nous interpeller. Le nouveau concept de « sécurité globale » qui émerge semble apporter aux questions de sécurité nationale des réponses purement militaires. Les interventions militaires ne seraient plus réservées aux seuls risques de conflit armé, d'autres types de menaces les justifieraient. Or tout réside dans l'interprétation et la définition de ce qui constitue une menace pour la sécurité nationale et les intérêts vitaux de la France. Souvenons-nous de la décision de Jacques Chirac de déclarer l'état d'urgence contre les insurrections des banlieues, en décembre 2005. Pour poursuive cette logique jusqu'à son terme, quand enverrons-nous des troupes armées contr...
...ous ne pouvons pas accepter qu'une telle organisation de la défense n'émane pas d'une décision politique prise de façon démocratique. Si, en 2006, 86 % des Français estimaient « essentielle et souhaitable une politique européenne de défense » ; en 2008, 87 % estiment que l'Europe « devrait faire intervenir ses forces de défense sans l'appui des États-Unis ». L'exagération et la déformation de la menace terroriste exacerbent les peurs à l'égard d'un phénomène terroriste insaisissable. Le moyen est efficace pour remplir des objectifs mercantiles, avec l'assentiment d'une population manipulée. Mais il s'agit aussi de réduire les libertés publiques en toute légitimité, sous prétexte d'une menace latente et incessante. Le chef de l'État a pris la peine de préciser que « l'incertitude est fille de la...
... et la sécurité nationale. Rendu nécessaire par les profonds bouleversements qui ont modifié les équilibres géostratégiques depuis 1994, ce travail se fonde sur une analyse globale de nos intérêts de sécurité, qui ne se limitent pas aux enjeux de défense. Cette approche nouvelle, à laquelle je souscris, a permis de définir pour notre pays une stratégie de sécurité nationale adaptée aux nouvelles menaces. C'est au regard de ce nouvel équilibre, marqué par la multiplication des crises, qu'il nous faut apprécier, d'une part, les missions et les moyens attribués à nos forces armées et, d'autre part, la place et le rôle de la France en Europe et dans le monde, en tant que puissance diplomatique et militaire. Le Livre blanc réaffirme certains principes fondamentaux de notre défense. D'une part, il ...
... européen. J'approuve les missions fixées à nos forces armées pour assurer la sécurité des Français. Elles sont réalistes et pertinentes. J'adhère également aux recommandations proposées et au reformatage rigoureux mais indispensable de notre défense nationale. C'est dans la construction de l'Europe de la défense que s'inscrit notre retour au sein de l'OTAN, face à l'horizon visible des grandes menaces du xxie siècle. Je n'aurai donc, monsieur le Premier ministre, monsieur le ministre de la défense, qu'une seule question à vous poser : quelle assurance avons-nous de pouvoir mener à bien de façon concomitante la construction de l'Europe de la défense et notre réintégration au sein de l'OTAN ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
...ous faisons partie du club très restreint des pays qui veulent et peuvent le faire, au prix d'ailleurs d'un ticket d'entrée assez élevé. C'est un déterminant de la puissance, patiemment acquis par nos armées pour la France, et qu'il était essentiel de préserver. Quant à la défense du territoire national, si elle n'est pas, à horizon prévisible, l'une des missions premières de nos armées faute de menace réelle sur son intégrité, elle n'en demeure pas moins le fondement de leur légitimité. Avec les composantes de notre dissuasion nucléaire, les formats retenus pour la partie conventionnelle de nos armées seraient en mesure de faire face avec efficacité à une surprise stratégique. Il me paraîtrait pourtant indispensable de développer un système de réserves opérationnelles à même de permettre une m...
Si nous pouvons cependant nous réjouir de la paix retrouvée sur notre continent réunifié, nous féliciter du renforcement d'une certaine notion de solidarité internationale mise en oeuvre lors de catastrophes naturelles et orchestrée par l'ONU, le spectre des menaces est aujourd'hui considérablement diffus. Terrorisme, cyber-attaques, tensions économiques, luttes pour les matières premières, conflits pour l'eau, conflits ethniques ou interreligieux, la multiplication des menaces, leur provenance, leur nature même, rend l'exercice d'une « définition stratégique figée » très incertaine. C'était le défi qu'avait à relever la commission du Livre blanc 2008. Ell...
Monsieur le président, madame la ministre de l'intérieur, monsieur le ministre de la défense, mes chers collègues, le Livre blanc est une lecture intéressante qui résume bien les menaces et les peurs telles qu'elles sont ressenties aujourd'hui. Il pose les bonnes questions ; la loi de programmation militaire tentera de donner les bonnes réponses. L'esprit général du texte est qu'il n'y a plus de frontières aux menaces, et telle est l'exacte situation. Il vous restera, monsieur le ministre, à soutenir à l'automne le difficile challenge de la loi de programmation militaire, de ses...
...es. Vous aurez à faire des choix extrêmement difficiles entre les impératifs opérationnels et les pressions industrielles. Je voudrais parler plus particulièrement du rapprochement avec l'OTAN. L'argument utilisé est celui de la construction de la défense Européenne. Je pourrais y être sensible. Nos partenaires de l'est européen ne font confiance qu'à l'Amérique : il faudra bien leur dire que la menace n'est plus à l'Est. Quant à l'argument de M. Tony Blair sur la non-duplication, il est d'une hypocrisie absolue et revient à dire : il faut que les choses sérieuses restent entre les mains des Américains. En fait, les problèmes que rencontre la défense européenne, ce sont les problèmes de l'Europe elle-même : manque d'identité européenne, donc manque de volonté d'une politique extérieure commune...
...ne tient pas la route ! Sans parler du fait que cette défense anti-missiles est, chacun le sait, techniquement une passoire, qu'elle a obligé les États-Unis à rompre avec le traité ABM et, donc, la Russie à sortir également d'un certain nombre d'accords stratégiques. Tout le monde sait qu'il n'y a pas actuellement de risque d'attaque par la Russie. Il faut considérer ce pays non plus comme une menace, mais comme un vrai partenaire avec qui nous devons discuter. Il s'agit en fait, soyons clairs, d'entériner, de faciliter l'influence américaine à l'Est de notre continent. Quel est notre intérêt dans cette affaire ? Il n'y en a pas ! L'Iran ! Pourquoi diaboliser ce pays ? Certes, son président tient des discours totalement inacceptables, j'en conviens.
... Le problème est là ; il n'est pas ailleurs. Je crois que les États-Unis veulent désigner un nouveau diable pour que chacun vienne se blottir sous leur aile protectrice. Que George W. Bush utilise cette stratégie, c'est son affaire, c'est une stratégie de puissance américaine. Mais pourquoi courrions-nous derrière ? Il n'y a aucune raison ! Qu'est-ce que la France et l'Europe ont à craindre des menaces militaires russe et iranienne ? En fait, ce rapprochement avec l'OTAN donne le signal extrêmement dangereux d'une défense globale d'un occident monolithique. Je suis opposé à la mutation de l'OTAN d'une alliance de défense vers une alliance politique et militaire d'un occident uniforme. Car là est bien le projet de cette version extensive de l'OTAN : vers des missions civiles qu'il n'avait pas,...
Ce débat ne constitue pas seulement la garantie de la sécurité des Français ; il représente aussi un moyen au service d'une politique étrangère. Débattre aujourd'hui du visage qu'auront demain nos armées, c'est obligatoirement dessiner la place et le rôle de la France dans le monde. De la réalité de ce monde, de ses nouvelles menaces, de notre vision de la France, de ce que nous voulons pour nos concitoyens, découlent le format de notre défense, ses alliances, l'effort de la nation, et non l'inverse, à moins de vouloir subir plutôt que maîtriser notre destin. Ce Livre blanc était donc nécessaire et très attendu. Mais, à sa lecture attentive j'ai été particulièrement surpris, car, en vérité, il y a deux Livres blancs, ou, du...