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...Europe de la défense reste largement à construire. Oui, monsieur le ministre, à un travail stratégique commun afin d'établir un Livre blanc européen. Oui à une réelle politique industrielle de la défense. Les initiatives prises jusqu'à présent en sont restées aux balbutiements. Pour répondre au contexte d'aujourd'hui, l'OTAN, c'est l'affirmation normale d'une alliance, prenant son sens dans des menaces traditionnelles qui peuvent encore se développer dans l'avenir, ne l'oublions pas. La construction européenne a sa place, l'alliance atlantique aussi. Le Livre blanc évoque l'idée de complémentarité entre l'OTAN et la politique européenne de sécurité et de défense. C'est un concept raisonnable et utile qui mérite d'être précisé, développé et appliqué, monsieur le ministre. Je suis de ceux qui ...
...nis et les moyens attribués, notamment les moyens financiers, et il sera ici essentiel que cette cohérence soit confirmée par notre future loi de programmation militaire, comme il sera nécessaire que soient menées à leur terme les restructurations de défense proposées pour dégager les économies qui permettront de financer les projets que vous proposez. Enfin, il est fondateur dans l'analyse de la menace qui est proposée. Je ne reviendrai pas sur le panorama exhaustif qu'il dresse, je voudrais simplement jouer de ce paradoxe de la stratégie qu'a si bien décrit Edward Luttwak : nous parlons beaucoup de menaces non-étatiques et de chocs des civilisations mais si, d'aventure, au-delà des perspectives fixées par le Livre blanc, nous en revenions à des confrontations plus classiques entre États et, s...
... à la logique d'appropriation des ressources naturelles, par définition limitées, dans un contexte de croissance économique forte, notamment en Asie, mais aussi aux divergences d'intérêts entre États, autour notamment de ce que l'on pourrait qualifier de conflit écologique ou environnemental, autrement dit des divergences profondes quant à l'attitude à adopter face au réchauffement climatique qui menace. Dans cette hypothèse, que vous jugerez peut-être fantaisiste, quelle serait l'attitude de la France et comment notre dispositif militaire pourrait-il remonter en puissance ? Nous serions, toutes proportions gardées, dans une situation analogue à celle qu'évoquait Paul Reynaud, qui parlait peut-être lui aussi devant un hémicycle presque vide. Toujours est-il que notre avenir international ne ser...
...rmale. C'est la différence fondamentale avec l'armée qui, elle, intervient en période de crise. Par ailleurs, les commandements et les façons de fonctionner sont radicalement différents. Avec ce Conseil, toutes les forces d'intervention de notre pays seraient donc sous le contrôle direct du Président de la République. Les auteurs du Livre blanc justifient ce choix par un contexte difficile où la menace terroriste est grande. Nous ne contestons pas que la situation puisse être difficile, mais en cas d'incident grave où de multiples civils seraient atteints, nous disposons déjà des outils pour réagir. En effet, le Secrétariat général à la défense assure la coordination des acteurs militaires et des acteurs civils pour agir au plus vite et au plus près des besoins. Ainsi, un État qui laisserait s...
...n que l'objectif de 50 000 hommes n'était pas atteignable. Celui de 30 000 hommes demeure lui-même extrêmement ambitieux, de même que la capacité d'envoyer 70 avions de chasse en opération. En définitive, l'armée dessinée par le Livre blanc est plus compacte et plus réactive. Ce n'est pas en effet le volume de l'outil de défense qui fait son efficacité, mais sa capacité à réagir rapidement à des menaces aussi diverses qu'inattendues. Si cette réforme est très ambitieuse, son succès suppose de relever quatre défis majeurs. Pour produire pleinement ses effets, elle doit être menée intégralement et respecter la cohérence stratégique d'ensemble. Si elle est fragmentée, partiellement remise en cause ou trop étalée dans le temps, elle ne produira pas les résultats attendus. Sa mise en oeuvre, qui ne...
Je m'achemine vers ma conclusion, monsieur le président. Il faut donc dégager les conditions d'un consensus politique si l'on ne veut pas voir tout l'édifice remis en cause. Il faut également continuer à mobiliser l'opinion en faveur de l'armée, ce qui est une tâche difficile car les risques et les menaces ne paraissent pas immédiats. Monsieur le ministre, votre mission est lourde, mais enthousiasmante car il s'agit, comme l'a souligné le Président de la République, de poser les bases d'une véritable refondation, dont l'enjeu est décisif tant sur le plan national qu'international. Avec la défense, l'État réforme ce qui est l'une de ses vocations premières. Aussi cette modernisation doit-elle être...
L'outil militaire destiné à contrer une menace bien définie est devenu une organisation tendant à intervenir aux quatre coins de la planète pour rétablir la paix là où les États-Unis d'Amérique l'estiment menacée. L'OTAN constitue désormais le bras armé de nations qui entendent imposer au monde leur vision de la démocratie, des droits de l'homme et de l'organisation de la paix. Pas à pas, l'OTAN se substitue insidieusement à l'ONU, en particu...
...nète s'accroît. Les océans représentent toujours 71 % de la surface du globe et nous continuons à exercer notre souveraineté sur 11 millions de kilomètres carrés, soit vingt fois plus que notre superficie terrestre. De plus, 80 % du commerce mondial en termes de volume transporté, et les deux tiers en valeur, passent déjà par voie maritime. Ainsi s'accroît régulièrement la composante maritime des menaces pesant sur nos nations, et les crises de ces dernières années ont prouvé la pertinence d'une projection de puissance et de force. Il convient donc de réaliser un deuxième porte-avions, afin de pouvoir en disposer sur 100 % du temps et non plus sur 60 % seulement, comme c'est le cas actuellement. Il n'est plus acceptable de ne disposer qu'à temps partiel mais pour un coût d'au moins 15 milliar...
...du Livre blanc de la défense. Il est certain que ce nouveau document ne ressemble aucunement au précédent, qui datait de 1994. Il en diffère dans sa rédaction, mais aussi et surtout en raison d'une évolution sans précédent des enjeux stratégiques dans un contexte international où sécurité et défense se trouvent indéniablement liées, la première des préoccupations étant de faire face aux multiples menaces. J'évoquerai successivement trois points : les programmes d'équipement, les personnels militaires et civils, les industries de défense. En ce qui concerne les programmes d'équipement, je regrette le report de la construction du second porte-avions pour ne pas dire du défunt porte-avions , comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises, même si une décision immédiate n'aurait ...
... initiale et de cadencer la commande complémentaire résulte, j'en suis consciente, de contraintes budgétaires incontournables. Toutefois, là encore, c'est le format de nos armées qui est en jeu. La force de dissuasion constitue « l'assurance-vie de la nation », selon le Président de la République. En ce domaine, l'objectif est strictement stratégique, afin de répondre à la diversité des nouvelles menaces. La composante navale devrait s'en trouver renforcée. Les personnels, qui constituent la principale richesse des armées, sont des hommes et des femmes très attachés à leur outil de travail et passionnés par leur métier. C'est à juste titre qu'ils s'interrogent, de même que les personnels civils concernés, sur les conséquences des préconisations du Livre blanc. Les efforts réalisés ces dernières...
...me, monsieur les ministres, mes chers collègues, beaucoup vient déjà d'être dit sur ce Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, qu'il s'agisse de la méthode ou du fond. Personne n'a contesté la nécessité d'une remise en perspective de notre politique de défense et de sécurité, à partir d'une analyse actualisée du contexte stratégique, pour définir, en fonction des différents types de menaces auxquelles nous pourrions être confrontés, une nouvelle posture globale de défense et de sécurité, nationale et européenne, afin d'être en mesure d'opérer les choix de doctrine qui en découlent pour chacune des fonctions stratégiques. Mais nos débats ont aussi montré que cette réflexion aurait gagné à associer plus largement en amont la représentation nationale, l'argument selon lequel elle ne ...
Je vois bien les interrogations, notamment sur l'importance excessive qui serait désormais accordée aux renseignements. Mais si nous n'avions pas disposé de services de renseignement performants en 2003, nous n'aurions pas pu procéder à une analyse indépendante de la menace irakienne.
... en mesurer les enjeux et les risques. Avant de combattre, il faut savoir. Deuxième question : la France a-t-elle encore un avenir militaire ? La question est brutale. Pourtant, elle a du sens au regard des contraintes budgétaires de plus en plus pressantes et des choix qui sont faits par nos partenaires européens. Certains, en Europe, semblent croire que la paix est désormais un acquis, que les menaces sont lointaines ou que la sécurité pourra toujours être garantie par d'autres.
...a mise en commun de certaines capacités, dans le domaine aéronautique notamment. Et ne pas hésiter à accomplir des avancées à la fois utiles et symboliques : pourquoi ne pas réfléchir, par exemple, à la création d'un service de renseignement commun franco-allemand ? Monsieur le président, chers collègues, au moment où les dépenses militaires ne cessent d'augmenter dans le monde, au moment où les menaces se font plus incertaines mais tout aussi présentes, nous avons une responsabilité immense : convaincre nos partenaires européens de la nécessité d'avancer vers une Europe de la défense, qui est la condition d'une Europe politique. Nous le ferons d'autant mieux que nous aurons accompli chez nous les efforts d'adaptation nécessaires. Notre crédibilité est à ce prix. (Applaudissements sur les bancs...
...population, qui lui apporte l'adhésion de la nation et la certitude de son efficacité. Le Livre blanc souligne d'ailleurs que la résilience « concerne non seulement les pouvoirs publics, mais encore les acteurs économiques et la société civile tout entière ». L'esprit de défense, dans sa nouvelle conception, implique que l'on mette en place une pédagogie, une morale et des obligations. Face aux menaces diffuses qui ont été définies, l'esprit de défense doit être inculqué à l'ensemble des citoyens et maintenu en permanence dans l'ensemble de la nation. Il est pour cela indispensable de redéfinir la notion de groupe uni, donc la notion de patrie ou de nation. Il s'agit en fait d'ajouter aux réformes strictement militaires un contrat de société pour défendre le bien commun, c'est-à-dire une vérit...