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L'ordre du jour appelle le débat sur les rapports entre la France et le continent africain. L'organisation de ce débat ayant été demandée par le groupe de la Gauche démocrate et républicaine, la parole est à M. Jean-Paul Lecoq, premier orateur de ce groupe.
... présidente, monsieur le ministre chargé de la coopération, monsieur le président de la commission des affaires étrangères, mes chers collègues, permettez-moi d'abord de prendre acte de l'organisation de ce débat, conformément à notre demande. Une telle sollicitation était et demeure légitime au regard du contexte exceptionnel dans lequel s'inscrivent désormais les rapports entre la France et le continent africain, entre la France et le monde arabe. Un vent de liberté souffle en effet sur le monde arabe. La puissance de l'onde de choc de la révolution tunisienne peut provoquer des effets domino à l'est, dans le Moyen-Orient arabe, ainsi qu'en Iran ou encore en Afrique subsaharienne, dans un contexte de faible légitimité des pouvoirs, de flambée des prix alimentaires et de croissance économique so...
...e européen d'échanges d'étudiants Erasmus pour créer un Erasmus entre l'Union européenne et l'Afrique, en particulier les pays du Maghreb. L'intérêt du débat que nos collègues ont proposé est d'aller au-delà du constat et de réfléchir ensemble aux bases à jeter pour une coopération nouvelle plus efficace. Nous sommes à un tournant historique. Au regard de l'histoire, précisément, qui nous lie au continent africain, nous nous devons d'être, avec nos partenaires européens, à la tête d'un mouvement novateur de création d'institutions et de mécanismes financiers, surtout de traçabilité et de surveillance, qui rendront plus efficace l'aide accrue que vous avez voulue, monsieur le ministre de la coopération. Ces événements nous interpellent. L'Afrique est un continent d'avenir dont la population, évalu...
Malgré toutes ses vicissitudes, il y a de l'amour et de la grandeur dans cette relation. En aucun cas, le couple que forment la France et l'Afrique ne peut laisser indifférent, ni dans le regard que l'on jette sur le passé, ni dans les espoirs que l'on peut nourrir pour l'avenir. D'importantes mutations sont intervenues sur le continent africain, dont notre pays a parfois tardé à prendre entièrement la mesure. L'Afrique d'aujourd'hui connaît des transformations profondes que la plupart des grandes puissances du monde, en particulier les puissances émergentes comme la Chine et l'Inde, ont clairement identifiées. D'anciens conflits se sont résorbés tandis que l'Union africaine commence à jouer un rôle clé en matière de paix et de ...
...aine de la France, notre pays, malgré une présence ancienne en Afrique, a insuffisamment anticipé l'ampleur de ces évolutions et leurs conséquences. Alors qu'il s'engageait progressivement dans un processus de retrait de la gestion des conflits africains au profit d'autres acteurs internationaux, dont l'Union européenne, il a, dans le même temps, enregistré un recul de son influence propre sur le continent. Ce recul n'est pas uniquement matériel, quantifiable en argent, troupes, enseignants ou migrants ; il est aussi symbolique, politique et culturel. En tant que membre de l'Assemblée parlementaire de la francophonie je m'exprime d'ailleurs sous le contrôle de sa présidente, Henriette Martinez , je suis particulièrement sensible au rayonnement culturel de notre pays à l'étranger, notamment dans...
Loin des débats et polémiques que celle-ci suscite, les États africains se tournent de plus en plus vers elle pour faire face à des besoins énergétiques croissants. Absolument, monsieur Cochet ! Bien qu'elle produise 43 % de l'électricité du continent, l'Afrique du Sud je pourrais évidemment évoquer l'exemple d'autres pays souffre d'un énorme déficit énergétique pour assurer sa croissance et son développement industriel. De passage à Paris le mois dernier, la ministre sud-africaine de l'énergie a rappelé les ambitions de son pays : son programme nucléaire vise une production de 9 600 mégawatts, ce qui correspond à la construction d'environ...
Le chef de l'État, comme la ministre des affaires étrangères qui a précédé, ont effectivement semblé ne pas prendre la mesure du changement à l'oeuvre sur le continent africain, et d'abord dans les pays arabes. L'absence du ministre des affaires étrangères est d'autant plus regrettable qu'il aurait pu faire le point sur une situation particulièrement dramatique, notamment en Libye. Nous venons effectivement d'apprendre de la ligue libyenne des droits de l'homme que déjà près de 6 000 personnes sont mortes, victimes de la terreur organisée par le dictateur liby...
Madame la présidente, monsieur le ministre, je me félicite également de la tenue de ce débat sur la politique de la France en Afrique. Comme beaucoup de mes concitoyens, comme beaucoup d'Africains, je ne peux vous cacher mon malaise à l'idée de débattre des relations qui lient notre pays à ce continent de plus d'un milliard d'habitants. Tout d'abord, comment ne pas évoquer la révolte des peuples tunisien, égyptien et libyen ? Ce printemps des peuples bouleverse le cours de l'histoire et offre un cinglant démenti aux formules inacceptables du discours de Dakar. Ce soulèvement populaire est l'expression d'une opposition massive à des régimes autoritaires, prédateurs et corrompus. Cette révolte d...
Au-delà, la France doit promouvoir un système d'échange plus juste, pour préserver ces pays des excès de la mondialisation financière. Ainsi, la mise en place d'une taxe sur les transactions financières permettrait de mobiliser des fonds considérables pour l'Afrique. Il est temps de mettre au pas le système spéculatif qui fait tant de dégâts sur ce continent. La tutelle des agences de notation doit cesser. Elles n'hésitent pas à abaisser la notation de l'Égypte et de la Tunisie parce que celles-ci accèdent à la démocratie. C'est scandaleux ! La politique étrangère de la France doit changer. La realpolitik doit laisser la place à de nouvelles relations avec le continent africain, débarrassées des compromissions et arrangements coupables du passé. Po...
Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, avec une population de plus d'un milliard d'habitants, l'Afrique représente 16,14 % de la population mondiale. Et c'est le continent qui connaîtra, au cours du XXIe siècle, la progression démographique la plus importante. C'est un continent riche de potentialités et d'atouts extraordinaires. C'est aussi un continent qui rencontre d'énormes difficultés dues à son sous-développement et à des contraintes climatiques et environnementales particulièrement hostiles dans certaines régions. L'Afrique est donc un continent qui compte...
... alors de les voir comme des dangers ou des menaces en matière de terrorisme ou d'immigration : le soutien et l'accompagnement de la démocratie ne représentent-ils pas les meilleurs moyens pour lutter contre les risques de flux migratoires incontrôlés et contre les effets du terrorisme islamiste ? Oui nous devons accompagner l'Afrique du Nord dans sa quête pour la liberté ! Afin d'accompagner le continent africain, la France dispose d'un ensemble de moyens : l'aide publique au développement économique par la présence de ses entreprises ; l'aide publique au développement culturel et linguistique grâce à la francophonie et à nos établissements d'enseignement à l'étranger. La France a aussi des moyens humains grâce à son réseau diplomatique et à son réseau d'expatriés. Ces formidables leviers, permet...
.... Cet espoir se fonde sur l'optimisme que nous devons avoir quant à l'issue des révolutions actuellement menées par des populations qui nous seront reconnaissantes de les avoir accompagnées, de leur avoir permis d'accéder à une véritable démocratie, garante d'un développement harmonieux et équilibré. Cet espoir se fonde sur l'optimisme que nous devons avoir quant à la capacité de développement du continent africain
...ours de Dakar, Nicolas Sarkozy a prétendu que l'homme africain n'était pas entré dans l'Histoire. Faut-il rappeler que l'Afrique est reconnue comme le berceau de l'humanité ? Faut-il rappeler que l'Histoire est entrée en Afrique à travers l'esclavage, la déportation des Noirs et la Conférence de Berlin de 1885 ? L'Europe et la France, en particulier, ne sauraient s'exonérer aujourd'hui du sort du continent africain. L'essentiel de mon propos se concentrera sur l'Afrique subsaharienne. Quelle est la situation actuelle de l'Afrique ? Sur quelles bases peut-on établir une politique France-Afrique conforme aux valeurs de notre République ? Le continent africain représente aujourd'hui quelque 900 millions d'habitants, soit un peu plus de 13 % de la population mondiale. Il pourrait atteindre 1,8 millia...
...s l'avez reconnue, a été prononcée à Cotonou, le 19 mai 2006 par le candidat Sarkozy qui l'avait même gravée dans le marbre en l'inscrivant dans son programme. Je le cite de nouveau : « Je favoriserai le développement des pays pauvres, en cessant d'aider les gouvernements corrompus. [...] On ne fera pas bouger les choses par le seul tutoiement entre le chef de l'État français et ses homologues du continent, mais par la conscience collective d'un intérêt commun. » Une fois de plus, mensonges et compagnie, le Président est pris la main dans le sac. Rien n'a changé, je dirai même que tout s'est aggravé. Le discours de Dakar a accru le fossé entre les peuples africains et la France. Les rapports incestueux entre la France et l'Afrique, que l'on a désignés sous le nom de Françafrique, se passent au plu...
...a, j'ai noté un hommage appuyé mais, hélas, bien tardif à l'action de Jacques Chirac par le passé. Je rappelle aussi à M. Dufau que l'histoire n'est pas entrée en Afrique avec l'esclavage. Elle existait bien avant, ne serait-ce qu'avec l'épopée de l'empire Bambara, fondé avant le XVIIe siècle et renversé un siècle plus tard par les musulmans. Cinquante ans après l'accession à l'indépendance, le continent africain est l'objet d'une profonde mutation. Elle n'est pas nouvelle mais elle est spectaculaire. C'est une mutation économique, j'en parlerai, mais c'est tout d'abord et de manière historique une mutation politique et démocratique. À l'heure où un formidable et impressionnant élan démocratique envahit différents pays du continent africain, c'est avec force que la France témoigne son amitié et ...
Tels sont à mon sens les deux principes qui doivent guider plus que jamais les rapports entre la France et le continent africain. L'Afrique est le premier pôle francophone du monde. Plus de 160 millions d'Africains parlent français au quotidien. Nous le savons tous, la croissance démographique du continent africain est la plus élevée du monde. En 2050, selon les estimations basses, 1,8 milliard d'Africains peupleront l'Afrique et le reste du monde, elle sera plus peuplée que la Chine, plus que l'Inde. Un défi ma...
De son côté, l'Afrique aspire à ce que la France devienne un partenaire économique et commercial du continent et contribue à la réalisation du développement global. Dans ces deux domaines, coopération et développement des échanges, par les liens tissés avant et après la colonisation, la France occupe encore une place privilégiée et a une responsabilité particulière. Les échanges économiques entre l'Afrique francophone et la France sont extrêmement importants.
Le travail et l'effort de coopération restent intenses. La coopération entre le continent africain et la France recèle des potentialités énormes qu'il faut utiliser au mieux. Au-delà des ressources naturelles, d'autres domaines doivent être mieux appréhendés : infrastructures, notamment transport, médecine, télécommunications, satellites, secteur intellectuel, éducation, et beaucoup d'autres, comme le tourisme, qui n'est pas forcément un tourisme de masse, mais peut être un tourisme r...
...s vers les pays occidentaux, nous l'avons tous dit. Au fond, le premier objectif n'est-il pas de permettre aux familles africaines de mener chez elles, dans leur pays, une existence qui bénéficie à la fois de la démocratie et d'un niveau de vie qu'elles sont aujourd'hui obligées d'aller chercher ailleurs ? Il nous appartient, ensemble, de bâtir un partenariat global, ambitieux et durable avec ce continent, sur la base d'une responsabilité pleinement assumée entre partenaires égaux en droits mais aussi en devoirs. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP et NC.)
...xperts techniques français sont passés en trente ans de 23 000 à 1 500. En 1962, René Dumont, dans un livre intitulé L'Afrique noire est mal partie, condamnait la traite négrière et la colonisation et proposait une révolution agricole, une révolution fourragère, tout en manifestant un pessimisme pour l'avenir des jeunes États africains et une foi très limitée dans leurs élites pour développer le continent.