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Quand des jeunes filles sont contraintes à une vie d'enfer dans le quartier où elles habitent lorsqu'il s'agit de s'habiller, de vivre leurs rapports amoureux et leur sexualité, c'est le féodalisme. Elles sont considérées comme des « putes et soumises ». Et je n'oublie pas les menaces faites aux fonctionnaires de l'état civil, aux médecins hommes de l'hôpital ou de la maternité ! À mes amis de gauche qui m'interrogent, je voudrais dire qu'après les émeutes de 2005, qui ont concerné 800 communes de France, dans la région parisie...
... groupes de diverses sortes qui, au prétexte du droit à la différence, cherchent à lui imposer leurs lois. La société française, que la IIIe République avait su unifier sans rien lui faire perdre de sa diversité, est en train de se fragmenter sous l'action de mouvements prêchant une société qui n'est pas la nôtre. Ils menacent notre modèle républicain, ses valeurs, ses pratiques, notre capacité à vivre ensemble. Nous sommes responsables de ce processus de « décivilisation » dénoncé par Alain Finkielkraut. À force de renoncements, que des principes pervertis servaient à justifier, nous avons trop longtemps refusé, en tout cas jusqu'en 2007, de faire face à des problèmes majeurs et vécus comme tels par nos concitoyens. Je pense en particulier à l'insécurité et à l'immigration. En les considérant...
...ations entre ses membres dont il est question lorsque nous parlons du voile intégral. Madame la garde des sceaux, vous avez rappelé dans la presse que, dans certains pays musulmans, le voile intégral était interdit, preuve s'il en était besoin que la question n'est pas religieuse, mais politique. Sur cette question politique, vous nous proposez une réponse à la hauteur des valeurs fondatrices du vivre ensemble, de la dignité de la personne humaine, et je pense que vous avez ainsi évité le piège insidieux qui était tendu à la République au début de ce débat. Il est normal à nos yeux que l'interdiction soit générale sur l'espace de vie publique, s'agissant de dignité humaine : chacun, chez soi, fait ses choix librement, mais dans l'espace public chacun doit afficher le même respect de ce vivre ...
Monsieur le président, madame la garde des sceaux, chers collègues, les radicaux de gauche, fondateurs de la République, continuent à voir en elle le moyen de faire vivre nos valeurs humanistes de dignité, d'égalité, de fraternité, et de laïcité. Ce sont ces valeurs qui orientent la vie en société, garantissent la liberté des consciences, la neutralité de l'État, le refus du dogme et du comportement sectaire et qui permettent aussi le droit à la différence. Pour nous, la République se conçoit à visage découvert. Le port de tenues visant à dissimuler son visage da...
Monsieur le président, madame la ministre d'État, chers collègues, « nul ne peut, dans l'espace public, porter une tenue destinée à dissimuler son visage ». Autrement dit : pour des raisons de sécurité, d'ordre et de respect, on ne masque son visage ni sur les voies publiques ni dans les lieux ouverts au public ou affectés à un service au public. C'est là un principe élémentaire du vivre-ensemble. Nous ne pouvons d'ailleurs que regretter d'être aujourd'hui contraints à légiférer sur un tel sujet. Conformément à la déclaration du Président de la République devant le Congrès réuni à Versailles, nous pouvons aujourd'hui, grâce à la sagesse de la garde des sceaux, traduire dans ce projet de loi un principe général d'application très concrète. Ce texte ne stigmatise pas ; il affirme ...
... de l'application de cette loi. Il s'agit de défendre l'un de nos principes républicains fondateurs, qui s'est incarné de différentes manières depuis la Révolution française. On l'a ainsi appelé « la société » dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Puis, on lui donna le nom de « fraternité » en 1848, de « moralité publique » au début du xxe siècle et, plus récemment, celui de « vivre-ensemble », dont il nous appartient aujourd'hui de définir les contours, comme l'ont fait, en leur temps, nos prédécesseurs. Cette définition de l'intérêt général aura d'autant plus de force qu'elle sera adoptée à l'unanimité ou, tout au moins, à la plus large majorité. Chacun d'entre nous en portera la responsabilité devant l'histoire. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
parce que nous savons que cette tenue, pour provocante qu'elle soit, est un symptôme et que, si l'on éradique le symptôme sans avoir tenté de comprendre et de supprimer les causes, on n'aura pas fait grand-chose. Certes, pour nous tous, qui luttons depuis des années afin de développer le vivre ensemble et la fraternité, le fait que des jeunes femmes portent cette tenue est un échec. Mais l'essentiel est de les convaincre que ce pays les défend, les aime, les accepte, et ce n'est pas en votant un tel texte que vous les en convaincrez. Au contraire, vous devez faire comprendre à ces jeunes femmes de nos banlieues dont la tenue exprime, me semble-t-il, une forme de désespérance vis-à-vi...
En faisant vivre le lien social dans les quartiers, vous ferez reculer la désespérance, donc l'intégrisme. Vous allez voter ce projet de loi, mais vous n'aurez rien fait : nous continuerons de voir, dans nos quartiers, ces ombres qui sont un crève-coeur pour nous tous. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Monsieur le président, madame la ministre d'État, mes chers collègues, j'ai l'impression de revivre le débat qui s'est tenu ici même, il y a quelques décennies, au sujet de l'excision. Alors que nous nous battions contre cette pratique barbare, inacceptable, condamnable, d'autres, et pas des moindres, mettaient en avant le sacro-saint droit de vivre dans sa culture pour interdire de l'interdire.
...s les valeurs que nous incarnons aux yeux de celles et ceux qui se battent, au risque de leur vie, pour la liberté, la démocratie et les droits de l'homme ? Notre devoir est d'être intransigeants avec cette pratique nouvelle et abusivement religieuse sur notre sol. Cette pratique est un abus de pouvoir de quelques intégristes sectaires, c'est une insulte à tous les musulmans qui ne demandent qu'à vivre en paix dans notre pays et à vivre en harmonie avec le monde d'aujourd'hui. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
...grismes. Comme le groupe SRC l'a rappelé dans l'exposé des motifs de la proposition de loi que nous avons déposée, le port du voile intégral heurte tous les principes républicains : la liberté, et en particulier la liberté des femmes de ne pas porter le voile intégral, l'égalité, puisque ce sont les femmes et les femmes seules qui sont victimes de cette violence, la fraternité, enfin, puisque le vivre-ensemble dans la République et, tout simplement, le respect de l'autre supposent l'échange à visage découvert. Au nom de tous ces principes et de ces valeurs, nous voulons combattre cette pratique et l'empêcher de se développer dans la société française. Je l'ai dit, nos divergences sont allées s'amenuisant. Vous les dites infimes : elles demeurent encore cependant et concernent le choix des moy...
... répondu non, comme nous avons tous répondu non à toutes les discriminations, à toutes les ségrégations, à toutes les violences dont les femmes sont les victimes. Équilibre social juste, besoin de rapports sociaux, société moderne qui place l'homme et la femme à égalité au coeur de notre humanité, visibilité, transparence, échanges, dialogue, fraternité, citoyenneté : tout cela construit le bien-vivre et le bien-être ensemble. Nous l'avons tous dit et nous le pensons tous. C'est pour cette raison que nos concitoyens veulent une réponse simple et vraie. La résolution adoptée par la représentation nationale a apporté une réponse de bon sens : la dissimulation intégrale du visage n'est pas compatible avec notre socle républicain et agresse notre corps social.
... qui n'interdit pas les réflexions métaphysiques, qui n'exclut pas toute possibilité de rapport à la mort et aux divinités, ni toute démarche philosophique, c'est ce que nous appelons aujourd'hui laïcité. Or, à l'évidence, porter ostensiblement un accoutrement ou un appareil qui dissimule le visage est un acte politique majeur, qui remet en cause les principes essentiels que sont la laïcité et le vivre ensemble. Le second pilier, lui aussi profondément enraciné dans notre héritage en particulier dans notre héritage gréco-latin, si souvent oublié , est l'égalité entre les hommes et les femmes, elle-même lentement et patiemment construite. Et bien que nos soeurs humaines aient encore du travail pour obtenir une véritable égalité, ce respect mutuel se traduit par le fait que la République n'a ...
Monsieur le président, madame la ministre d'État, monsieur le rapporteur, chers collègues, l'interdiction de la dissimulation du visage dans l'espace public dont nous débattons aujourd'hui est décisive pour le vivre ensemble dans notre pays. Moi qui suis a priori peu disposée à recourir à la loi dès que se pose un problème de société, je suis forcée de constater que le port de tenues destinées à dissimuler le visage, en particulier le voile intégral, que l'on observe dans notre pays remet en cause les valeurs qui fondent notre pacte républicain. Cette pratique porte atteinte à la dignité de la personne, à l...
...es, la mixité de la société et la laïcité, au nom d'une vision politique d'un intégrisme religieux. Le voile intégral porte la volonté politique d'imposer une loi religieuse personnelle à la République consacrée par le suffrage universel. Il constitue le premier pas certain d'une action programmée par ses prosélytes, qui mène au communautarisme et au rejet de l'autre. C'est la négation du vouloir vivre ensemble, la consécration de l'intolérance institutionnalisée. Trop de signes montent vers nous pour que nous ne prenions pas au sérieux ces actions, véritables dérives sectaires qui sous-tendent cette pratique : refus de la part d'une femme d'être examinée par un médecin homme, refus de la mixité dans les piscines, refus d'être interrogée par un professeur homme, refus de prendre son repas à cô...
...une étape dans la nécessité d'enseigner et de transmettre les principes de la République. C'est là une chose que nous avons eu trop tendance à prendre pour une évidence, un acquis non discutable. N'oublions pas, comme dit Tocqueville, que « chaque génération est un peuple nouveau ». Il nous revient de lui apprendre ce que signifie la laïcité, qui respecte tous les cultes mais organise le vouloir vivre ensemble dans le respect de l'autre, sans exclusive et à visage découvert. Voilà pourquoi il me semble utile d'instituer une journée de la laïcité, le 9 décembre c'est le sens de mon amendement , afin de promouvoir ce principe fondateur de la paix civile. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
...lle-même. C'est tout de même un comble que l'on ne peut tolérer en France, pays des droits de l'homme. En effet, il s'agit précisément d'une remise en cause des idéaux du triptyque républicain : le port du voile intégral piétine littéralement les principes de liberté, d'égalité et de fraternité. Il est intolérable que nous mettions un mouchoir sur les principes chèrement acquis qui fondent notre vivre ensemble. En France, nous combattons les idéologies destructrices, tels que le nazisme, le racisme ou encore l'antisémitisme ; nous combattons toutes les idéologies qui portent atteinte à la dignité humaine ; nous luttons contre les sectes. Or le voile intégral est l'étendard des salafistes, considérés comme une secte offensive par la plupart des musulmans. Pourquoi ferions-nous une exception po...
... des fondements nécessaires à la vie en société. En France, ce sont 1 900 femmes, selon les chiffres du ministère de l'intérieur, qui vivraient, au coeur de nos villes, en marge de la société, le visage dissimulé sous un voile intégral. On les appelle même les femmes fantômes, comme pour rappeler que le voile supprime leur identité, et presque leur existence. Elles sont condamnées à se taire, à vivre masquées. Certes, elles disent vivre leur religion, la respecter. Sauf que les représentants de la communauté musulmane sont les premiers à s'inquiéter de cette pratique qu'ils ne reconnaissent pas comme une prescription religieuse, et redoutent même un amalgame avec la religion musulmane, ce qui serait à la fois inacceptable et dangereux. Nous ne pouvons rester indifférents face au développemen...
... le droit de se vendre, aucune femme n'a le droit de s'assujettir. Le port de la burqa, revendiqué pour elle ou par elle, défie le fondement de notre République, son unité, comme vous l'avez dit, madame la ministre d'État. S'il ne nous appartient pas de définir l'intégrisme religieux, nous ne sommes pas là pour le subir et faire la promotion de pratiques qui violent les principes fondamentaux du vivre ensemble. Pour autant, il appartient aux représentants du peuple d'assumer cette responsabilité collective de prévenir une politique obscure et fanatique, qui ébranle notre société démocratique. Je salue la lucidité de notre collègue Gerin, qui a su réveiller les consciences et ouvrir un débat qui devrait nous rassembler.
La démocratie, c'est la liberté de penser, pas la reconnaissance de l'affirmation de différences. Merci, madame la ministre d'État, de porter ce texte au service de milliers de femmes qui se battent, à travers le monde, pour le simple respect de leur dignité, et affirment simplement leur envie de vivre. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)