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Interventions sur "afghanistan" de François Hollande


12 interventions trouvées.

...a censure et qui expliquent, un an après votre accession à la direction du pays, la perte de confiance qui s'est installée chez nos concitoyens. Pourtant, nous avons voulu placer notre débat de censure dans le cadre des graves décisions que le Président de la République vient de prendre à l'occasion du sommet de l'OTAN à Bucarest. Deux décisions majeures : l'une sur l'engagement de nos forces en Afghanistan, l'autre sur le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN. Chacun ici, au-delà de sa sensibilité politique, ne peut nier l'importance de ces choix, ne peut contester les changements d'orientation qu'ils annoncent. Chacun mesure la portée, sur notre politique étrangère comme sur notre stratégie de défense, de tels choix. Il ne s'agit pas d'une inflexion, d'une correction. Il s'agi...

Dans toute démocratie digne de ce nom, de tels arbitrages auraient été rendus après un vaste débat dans le pays, et un vote solennel au Parlement. Au lieu de cela, c'est à Londres, devant le Parlement britannique, que le chef de l'État a révélé l'envoi de renforts en Afghanistan. C'est à Bucarest, jeudi dernier, que Nicolas Sarkozy a confirmé la réintégration de notre pays dans les structures militaires de l'OTAN. (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

...n, je dis bien rien, dans la Constitution, ne vous interdisait de le faire ! Cette désinvolture à l'égard du Parlement pourrait justifier à elle seule la motion de censure. Mais je pense que notre motion de censure présente un autre sens : celui de la clarté. Cette motion permettra de savoir qui, au sein de cette assemblée, approuve ou désapprouve le changement dans l'engagement de nos forces en Afghanistan, qui approuve ou désapprouve le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.) Au terme de ce débat, des responsabilités auront été prises par les uns ou par les autres. Chacun, quel que soit son vote, aura à en répondre, et pas seulement pour ...

...ays d'être respecté par la communauté internationale. Or cette conception de l'indépendance est aujourd'hui mise en cause par les décisions du Président de la République. Le vote de la motion de censure est donc une conception commune de la politique de la France, mais aussi l'expression d'un double refus. Le premier refus, c'est celui d'un changement de nature dans l'engagement de la France en Afghanistan. Au lendemain des attentats du 11 septembre, cet engagement reposait sur le droit de légitime défense collective reconnu par la Charte des Nations Unies. C'était alors de notre devoir d'être aux côtés de nos amis américains pour punir le régime qui avait fait de l'Afghanistan une base arrière d'Al-Qaïda. Ensuite, notre engagement a pris la forme d'une participation à une force internationale, que...

Et nous devons constater, les uns et les autres, que le bilan de sept ans de présence en Afghanistan est sombre : le pouvoir de l'autorité centrale se met péniblement en place ; les talibans que nous voulons combattre

...militaire de l'intervention s'est affranchi des structures locales, et que son volet civil a été progressivement réduit. Sait-on qu'il y a seulement 7 millions de dollars d'aide par jour alors que le conflit coûte 100 millions de dollars par jour aux alliés ? Quelle disproportion entre l'aide civile et l'intervention militaire ! Selon un rapport publié par l'ONU en 2007, l'indice de pauvreté de l'Afghanistan est l'un des pires au monde : 30 % de la population ne mange pas à sa faim, 70 % n'a pas accès à l'eau potable. C'est dans un tel contexte que le chef de l'État accepte, sous la pression américaine, de renoncer à une promesse de campagne.

...e contact au lieu d'être une force de sécurité, c'est-à-dire de rentrer dans une opération de guerre. Enfin, on ne connaît pas davantage la durée de la mission. On nous dit : « quelques mois », puis l'OTAN avance une durée de cinq ans, quand votre ministre des affaires étrangères parle même d'une génération. Monsieur le Premier ministre, si nous sommes conscients de la nécessité de stabiliser l'Afghanistan

... nous ne pouvons accepter que l'encadrement de l'armée afghane et la sécurisation de l'État soient, d'une manière ou d'une autre, une opération militaire, qui se confondrait d'ailleurs avec la force américaine anti-terroriste. Il faut clarifier les missions. Aujourd'hui, elles ne le sont pas, et ce qui nous est présenté comme un renfort est en définitive une décision d'intervenir militairement en Afghanistan. La troisième condition, c'est l'amplification du soutien au développement civil : écoles, hôpitaux ; La quatrième, l'organisation progressive de la gestion du pays. Or aucune redéfinition de la stratégie n'a été apportée lors du sommet de Bucarest. Au contraire, il a même été décidé un engagement à long terme fondé sur le tout militaire. (Protestations sur plusieurs bancs du groupe de l'Union p...

... et de troupes, au prétexte, comme le disait le Président de la République, que l'on n'a pas « le droit de perdre la guerre » face aux terroristes. C'est donc le double risque de l'enlisement et de l'engrenage qui est devant nous et qu'il faut prévenir. La menace d'être durablement embourbé n'est pas virtuelle. La coalition n'est pas la première puissance à tenter de contrôler le territoire de l'Afghanistan. Il y a même un proverbe local qui dit : « Il est facile d'entrer en Afghanistan, plus difficile d'en partir. »

Notre préoccupation doit être à la fois la sécurité de nos soldats et la réussite de leur mission. Dès lors que la stratégie déployée n'est pas la bonne et que nous allons en plus perdre notre autonomie de décision, nous exprimons ici, par notre motion de censure, notre refus d'un renfort militaire de la France en Afghanistan. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.) L'envoi de renforts est une décision politique plus que militaire.

...l'OTAN change d'identité. C'est en ce sens que cette décision est inopportune. L'Alliance chacun en convient connaît, sous l'influence américaine, un double élargissement. Un élargissement géographique d'abord, puisqu'elle s'étend jusqu'aux confins de la Russie, sans exclure même d'aller au-delà de l'Europe, et qu'elle conduit des opérations hors de la zone naturelle de l'OTAN on le voit en Afghanistan. Un élargissement politique ensuite, car l'OTAN est dans une fuite en avant, ses missions l'éloignent de ce qu'elle est et doit rester une alliance militaire pour la faire devenir l'organisation politique de l'Occident. Ce que le président Bush veut faire de l'OTAN et pas simplement lui c'est une « ligue de démocraties », selon la formule de Mac Cain, le candidat républicain. Cette « lig...

..., un système d'alliance où un seul déciderait à notre place, en l'occurrence les États-Unis d'Amérique ! Voilà pourquoi le Parlement devait être saisi des choix du Président de la République. Pour les approuver ou pour les rejeter, en tout cas pour alerter les Français. Avec les choix qui nous sont présentés réintégration dans le commandement militaire de l'OTAN, envoi d'une force militaire en Afghanistan nous allons perdre en indépendance ce que nous ne gagnerons pas en sécurité. Nous allons être entraînés sur des terrains et des opérations où nous ne voulons pas aller. Nous allons même donner un nouveau cours à la construction européenne, qui ne sera qu'un pilier du monde occidental au lieu de constituer une capacité autonome de décision et d'action. (Protestations sur les bancs du groupe de l...