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Interventions sur "histoire" de Christiane Taubira


11 interventions trouvées.

...nt. La loi a donc instauré le dialogue. S'agissant de l'évaluation des effets de la loi, elle a également permis des avancées intéressantes puisque le CPME réalise chaque année un état des lieux exhaustif, cependant que des professeurs d'IUFM examinent les manuels scolaires, dont certains, semble-t-il, ont sensiblement évolué. En réalité, les enseignants évoquent depuis longtemps cet aspect de l'histoire, mais avant la loi, ils manquaient de supports pédagogiques. La publication de supports agréés par l'Éducation nationale facilite le travail des enseignants et apporte plus d'égalité dans l'enseignement de ces questions. C'est un progrès incontestable. Aujourd'hui, les territoires prennent en charge les lieux de mémoire : certains érigent des statues, d'autres approvisionnent leurs bibliothèques...

...quoi l'on peut être amené à voter une loi sur ces sujets. Le Parlement n'est pas sourd aux interrogations qui traversent la société. Au demeurant, s'il faut s'incliner devant le partage entre domaine législatif et domaine réglementaire, l'on aimerait aussi que le pouvoir exécutif cesse de vampiriser le pouvoir législatif. Vous avez dit par ailleurs que l'esclavage constituait un fil rouge dans l'histoire de l'humanité. Mais l'esclavage tel qu'il se pratiquait dans l'Antiquité, celui qui a donné lieu par exemple à la révolte de Spartacus, était-il fondé sur le rapt ? Il ne me semble pas qu'on puisse le comparer sans nuances à un système organisé par des États, qui sont allés jusqu'à se doter du sinistre Code noir. Je suis toujours surprise quand on met sur le même plan l'article 2 de la loi de 20...

...s sommes assez peu nombreux à avoir besoin de leçons sur l'intérêt général et lorsqu'un parlementaire s'en éloigne, il s'en trouve dix pour le rappeler à l'ordre. Deux reproches contradictoires sont faits à la loi Taubira : elle est complètement insignifiante puisqu'elle se contente de reconnaître ; elle procède à du lavage de cerveau puisqu'il est question, en son article 2, d'enseignement de l'histoire. Il y est bien question d'enseignement de l'histoire, et même d'encouragement à la recherche : il serait tout de même singulier que les parlementaires, élus au suffrage universel, ne puissent pas s'interroger sur le contenu des programmes scolaires, lequel est défini par des structures dont les membres sont désignés ou nommés. Monsieur Barcellini, votre effort de définition de catégories a malhe...

...re quelques remarques sur les points qui me paraissent les plus importants. On dit qu'il faut laisser les historiens travailler. Rien ne les en empêche. La loi ne fait que donner les moyens de poursuivre les négationnistes militants, ceux qui profitent du public captif des universités et des établissements scolaires pour propager des points de vue idéologiques, qui ne relèvent pas du débat sur l'histoire. Ce débat, lui, se poursuit. De même, une affirmation récurrente est que les historiens contestent les lois dites mémorielles. Il existe en réalité plusieurs sensibilités : certains historiens ont exprimé, par des tribunes, des ouvrages, des pétitions, des rassemblements, leur soutien à ces lois, parce qu'elles s'adossent à leur propre travail. En ce qui concerne l'éducation, il est évident que...

...t en fait qu'un regroupement de solidarités composites permettant d'affronter des injustices et des inégalités parfois institutionnelles : au sens sociologique et anthropologique, il ne me paraît pas possible de parler de communautarisme. De la même manière, il faut faire un sort à la prétendue concurrence des mémoires qui obscurcit le véritable problème : la mise en lumière de pans entiers de l'histoire demeurés sous le boisseau. Seule une infime minorité instrumentalise l'histoire ! Nous avons besoin de vos contributions, Mesdames, Messieurs ! L'ensemble des auditions a montré combien le caractère contradictoire du débat est riche et porteur de sens. Mme Lefebvre a raison : le génocide et le crime contre l'humanité sont parfaitement définis ce qui, certes, n'exclut pas les débats. Il est par...

Je tiens à saluer la très grande qualité des interventions qui nous ont incontestablement instruits et qui nous ont fourni des matériaux pour enrichir notre réflexion et pour assumer nos responsabilités. J'ai été très sensible à la question de la pluridisciplinarité. Je pense en effet que la mémoire ne renvoie pas exclusivement à l'histoire. Elle concourt à la compréhension et la construction du monde ; elle renvoie aussi à la géographie, aux sciences et aux techniques, à toute une série de disciplines. C'est là un élément qui permet de désamorcer la dimension passionnelle et contrainte sur l'enseignement de l'histoire. C'est l'occasion de montrer toutes les implications des grands évènements, même s'ils sont souvent sinistres. Car ...

M. Tillinac a évoqué la fameuse somme historique de Pierre Nora. Or, ce dernier a lui-même reconnu, ici, que des pans entiers de l'Histoire de France n'y figuraient pas. Pourquoi, par exemple, une telle ignorance de l'histoire coloniale de la France ? Par ailleurs, depuis sept ans, on m'invite à écouter les grondements d'apocalypse qui menaceraient la recherche universitaire, or, le seul cas que l'on ne cesse de nous resservir n'est en rien exemplaire puisque l'association qui avait poursuivi à tort M. Pétré-Grenouilleau a renon...

Je tiens à préciser que l'article 2 de la loi de 2001 encourage également la recherche universitaire et que cinq régions se sont appuyées sur cette loi afin d'obtenir les moyens nécessaires à la mise en place de leur projet, en l'occurrence, sur « La Route des abolitions. » Enfin, si la promotion de la mémoire et de l'Histoire n'est en rien contradictoire, l'encouragement de la recherche universitaire et la condamnation du négationnisme sont en revanche bien distincts.

Les résistances à l'Histoire ne sont pas le fait du peuple mais des institutions publiques et des corps constitués.

Je vous souhaite la bienvenue, Monsieur Nora. Je salue la participation de l'association « Liberté pour l'Histoire » aux débats de ces trois dernières années. J'éprouve un infini respect pour les écrits, la parole, les engagements de Pierre Vidal-Naquet et de Madeleine Rébérioux et j'espère que cette association, comme d'autres, continuera à nous éclairer. Je vous remercie également pour l'ouvrage que vous m'avez offert. Je constate que la maison d'édition qui l'a publié n'a pas été fermée ni poursuivie. Si t...

Absolument. Des débats de très haut niveau ont eu lieu sur la définition du crime contre l'humanité. Je note que ce concept, tel que nous le connaissons, est lui aussi postérieur aux événements qu'il qualifie, même s'il en est plus proche. En outre, cette notion de péché d'anachronisme ignore l'histoire de la pensée abolitionniste européenne.