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Intervention de Bruno Le Maire

Réunion du 10 décembre 2008 à 15h00
Déclaration du gouvernement préalable au conseil européen

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Le Maire :

Face à cette crise, il fallait réagir vite, en fixant un cap clair. Le Président de la République et le Gouvernement l'ont fait, avec un plan de relance fondé sur l'investissement. Avec l'ensemble de mes collègues de la majorité, je tiens à le saluer. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Il est regrettable néanmoins que ni la Commission ni les principaux États membres n'aient encore réussi à définir une réponse forte et véritablement coordonnée. Pour des raisons légitimes, qui tiennent en particulier à l'effort de désendettement consenti depuis des années, l'Allemagne hésite encore à s'engager dans ce sens. Pourtant, nous devons tous avoir conscience que le temps joue contre nous. C'est maintenant que se joue la stabilité économique de demain. C'est maintenant que les États membres de l'Union, après avoir su réagir pour sauver le système bancaire, doivent s'engager concrètement pour en réévaluer les règles, les modalités de contrôle, le bon fonctionnement. C'est maintenant que doivent être jetées les bases d'une meilleure gouvernance économique européenne, en partant d'une meilleure coordination entre les États membres de la zone euro.

Le deuxième défi est budgétaire et financier. Nous ne pouvons pas espérer que l'Europe joue un rôle toujours plus important en matière de recherche, de politique industrielle, d'action extérieure, de mobilité des jeunes, d'environnement, si elle ne dispose pas des moyens pour le faire. Avec un budget qui représente moins de 1 % du PNB européen, nous en sommes loin. La négociation budgétaire ne s'ouvrira que dans la dernière partie de l'année 2009, mais, pour ne pas répéter les erreurs du passé, pour prendre acte également de la fin de certains équilibres, notamment sur la PAC, nous devons préparer le terrain sans tarder.

Le dernier défi, le plus immédiat et le plus lourd, est politique : nous avons devant nous la perspective d'un nouveau référendum irlandais sur le traité de Lisbonne, la poursuite de l'élargissement aux Balkans, le risque d'un retour à la mécanique administrative européenne après les audaces de la présidence française. Tous ces éléments, auxquels s'ajoute la priorité que certains États accorderont à la redéfinition de leur relation transatlantique bilatérale, à la suite de l'élection de Barack Obama, pourraient favoriser un repli de l'Europe au moment même où elle choisira ses nouveaux représentants au Parlement. Mettons donc de l'audace et du courage dans notre engagement européen, pour que la résignation et les habitudes ne l'emportent pas au final. À force de patience, à force de dialogue avec tous les États membres sans exclusive, en allant jusqu'au bout de la refondation de notre relation avec l'Allemagne, notre pays frère, nous trouverons la voie de l'avenir.

Pour notre part, nous, députés de la majorité, sommes fiers de ce qui a été accompli par le Président de la République et le Gouvernement depuis six mois dans le domaine européen. Nous n'avons qu'un objectif : poursuivre le travail accompli ; qu'un mot d'ordre : la cohésion de notre majorité face aux échéances européennes ;…

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