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Intervention de Marc Gentilini

Réunion du 11 mai 2010 à 18h00
Commission d'enquête sur la manière dont a été programmée, expliquée et gérée la campagne de vaccination contre la grippe a

Marc Gentilini, professeur de médecine, spécialiste des maladies infectieuses :

L'Académie de médecine, dont l'approche est transversale, devrait permettre de dépasser les difficultés que pose l'approche, toujours sectorielle, des autres autorités sanitaires, structures plutôt verticales. Toutefois, la Haute Autorité de santé ou le Haut conseil de santé publique, de par le nom même qui leur a été donné, devraient eux aussi avoir une vue globale. Il serait bon de dresser l'inventaire de toutes ces instances, de savoir à quoi elles servent exactement, combien elles coûtent et s'il n'y a pas des redondances, ce qui me paraît à évident.

Lorsque j'ai remis au Gouvernement en avril 2009 le Plan national Santé Environnement 2 – PNSE 2 – que j'avais élaboré, j'ai incidemment demandé comment il s'articulait avec tous les autres. Je vous remets la liste de tous les plans mis en oeuvre par le ministère de la santé, qu'il serait intéressant que vous examiniez de plus près. Je suis sidéré par les dysfonctionnements d'un ministère aussi important !

Le milliard et demi d'euros dépensés en France pour cette grippe est à mettre en regard par exemple des 145 000 euros dont dispose l'attaché sanitaire auprès de l'Ambassadeur de France au Viêt-Nam pour toute l'année 2010 contre les 91 millions de dollars de son homologue aux États-Unis. Un milliard et demi d'euros, c'est aussi deux fois le montant des crédits du plan Cancer, lequel n'est doté que de 750 millions d'euros pour la période 2009-2013. Faut-il rappeler aussi, dans un autre ordre d'idées, que l'ensemble des ambassades françaises dans le monde n'ont pour conduire l'ensemble de leurs activités, que 82 millions d'euros ? On ne peut qu'être effaré lorsqu'on porte le regard au-delà de l'Hexagone, comme nous devrions tous le faire. Plus d'esprit critique serait nécessaire et si je suis heureux de payer des impôts, je le serais encore davantage si cet argent était bien utilisé !

Je suis très inquiet de tous ces dysfonctionnements. Je vous supplie donc, messieurs les parlementaires, de faire en sorte que pareil épisode ne se reproduise pas à l'automne prochain. Il est, hélas, à craindre que les mêmes équipes n'aient les mêmes réflexes et que l'on retombe donc dans les mêmes travers.

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