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Intervention de Guy Lefrand

Réunion du 26 janvier 2012 à 15h00
Garantir un accès aux soins égal sur l'ensemble du territoire — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuy Lefrand :

Monsieur le président, madame la secrétaire d'État, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, si l'évolution des pratiques professionnelles des médecins est inéluctable, la direction à prendre est avant tout entre leurs mains. Cette direction peut soit les conduire dans le mur, soit, au contraire, les amener à une révolution de leurs pratiques, un exercice renouvelé de leur métier et la prise de conscience du rôle fondamental de la santé dans l'économie de demain pour notre pays.

Ils sont aujourd'hui à la croisée des chemins. Deux populations de professionnels se côtoient sur le territoire sanitaire. Les premiers, formés dans les années 1970-1980, se voyaient comme les descendants des médecins en cours d'exercice. Le mode d'exercice libéral apparaissait à beaucoup comme évident : l'exercice solitaire, fondé sur le principe de l'art médical associé à une science porteuse d'avenir, et le paiement à l'acte comme unique ou majeur mode de rémunération. Ils ne s'interrogeaient guère alors sur le nombre d'heures de travail, ils assuraient la responsabilité de leurs actes sans véritable inquiétude juridico-médicale. Leurs revenus suivaient la même courbe que leur activité et leur avenir semblait tracé.

Cette pratique médicale traditionnelle est aujourd'hui en crise. L'exercice libéral est rejeté par neuf médecins sur dix, la pratique en groupe plébiscitée, le mode de vie modifié. Pourquoi cette évolution ?

Une intéressante étude sociologique menée par une chargée de recherche au CNRS nous présente le nouveau médecin. Il s'agit d'une femme dans la majorité des cas, vivant en couple, avec des enfants. Mariée à un cadre supérieur, le revenu médical est souvent le second du ménage. Nos jeunes confrères sont le plus souvent des enfants de fonctionnaires, enseignants ou cadres de la fonction publique, et ont toujours vécu en ville.

La mixité sociale chez les étudiants en médecine n'existe plus, la formation initiale est déficiente, la sélection basée sur l'hypermnésie. Ainsi, un des précieux leviers sur lesquels nous avons à agir est la formation initiale et la sélection de ceux qui s'occuperont de notre santé à nous dans les années à venir.

Ensuite, les jeunes confrères ne connaissent pas le monde libéral.

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