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Intervention de Philippe Folliot

Réunion du 8 juin 2009 à 21h30
Loi de programmation militaire pour les années 2009 à 2014 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Folliot :

Ils méritent tout notre respect et tout notre soutien, qu'ils soient envoyés sur des théâtres extérieurs ou présents sur notre territoire national.

Cette loi de programmation intervient dans un contexte inédit, caractérisé par un environnement toujours plus instable et complexe, et une menace toujours plus multiforme et insaisissable.

Jamais nous n'avons eu autant de forces françaises engagées en OPEX. Jamais le Parlement n'aura été aussi associé et impliqué dans notre politique de défense. C'est heureux ; il convient d'en tirer toutes les conséquences, et je me réjouis que notre commission de la défense puisse travailler sur une évaluation régulière du Livre blanc, avec une démarche de révision glissante de la programmation, ce qui devrait faciliter notre devoir de contrôle et de suivi.

Il est indispensable que tous les parlementaires que nous sommes aillent régulièrement sur le terrain, aux côtés des personnels, non seulement pour leur apporter le soutien moral de la représentation nationale, mais aussi pour faire remonter au ministère et dans les états-majors les nécessaires ajustements et améliorations de nos capacités opérationnelles.

J'ai moi-même eu la chance d'aller en Afghanistan, plus particulièrement auprès du prestigieux 8e RPIMA de Castres si douloureusement touché par la tragique embuscade du 18 août dernier en vallée d'Uzbeen. Je sais l'importance que revêtent ces missions tant pour l'élaboration de notre politique nationale que pour le soutien – même symbolique – de nos troupes, sans parler de leur utilité sur le plan du contrôle parlementaire.

La modernisation de notre défense passera, nous en sommes ici convaincus, par un Parlement toujours plus actif et engagé qui, dans sa diversité, deviendra la force de proposition entendue et respectée dont notre pays a tant besoin.

S'agissant du contenu du texte, nous ne pouvons que nous réjouir du caractère raisonnable, sincère et réaliste des ambitions et orientations retenues, ce qui nous laisse espérer qu'il n'y aura pas de décalage entre la réalité du terrain et les moyens budgétaires alloués. Les chiffres que vous nous avez annoncés, monsieur le ministre, sont en augmentation de près de quatre milliards d'euros – ce n'est pas rien ! Nous ne pouvons que nous réjouir du sort que cette loi de programmation réserve à notre défense.

Le temps me manque pour parler en détail des grandes avancées de ce texte et de la réforme dans sa globalité : la modification de la carte militaire, la longue liste des programmes d'équipements tant attendus, la meilleure prise en compte du maintien en condition opérationnelle, le financement assuré et réaliste des OPEX et de nos forces de souveraineté, la revalorisation de la situation des personnels, le dispositif de promotion sociale, la mutualisation des fonctions de soutien, etc. Le rôle et la place de la France dans le monde en matière de défense sont pris en compte au bon niveau : la France est une puissance internationale, son siège de membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU donne des droits mais aussi des devoirs qu'il faut honorer. Nos armées doivent en être l'un des instruments.

Pour chacune des cinq fonctions stratégiques identifiées par le Livre blanc – « connaissance et anticipation », « dissuasion », « prévention », « protection », « intervention » –, le rapport annexé détaille les objectifs et les contrats opérationnels correspondants. Nous souscrivons tout particulièrement à la priorité donnée au renseignement, car celui-ci est indispensable pour mieux évaluer les menaces qui pèsent sur nous et s'en affranchir.

La gouvernance de notre système institutionnel de défense, avec la création d'un conseil de défense et de sécurité nationale, est aussi modernisée dans un souci d'efficacité et de réactivité, tout comme le regroupement des moyens au sein d'un Pentagone à la française établi à Balard. Les menaces qui pèsent sur la sécurité de la France au XXIe siècle sont bien cernées et appellent de nouvelles capacités de réponse de notre part.

Un autre élément très positif est la mise en oeuvre de l'« exception défense », qui consiste à financer les nouveaux équipements grâce aux économies liées à la réforme du ministère et particulièrement à la RGPP. C'est une posture très vertueuse. Toutefois, il faudra s'assurer que Bercy respectera les engagements pluriannuels que nous allons voter, même si le contexte économique et budgétaire national est difficile. Il y va de la cohérence de notre politique de défense, laquelle ne peut en aucune manière être une variable d'ajustement du budget de l'État, comme elle l'a trop souvent été dans le passé.

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