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Intervention de Annick Girardin

Réunion du 4 novembre 2011 à 10h00
Projet de loi de finances pour 2012 — Travail et emploi

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnick Girardin :

Vous dites avoir élaboré un budget de crise, mais vous ne vous préoccupez absolument pas des victimes de cette crise que sont justement les chômeurs. Ce sont eux les premières victimes de la politique de rigueur que vous menez depuis dix ans et dont vous assumez désormais publiquement la responsabilité.

De quoi les demandeurs d'emploi ont-ils besoin ? D'une indemnisation, pour continuer à pouvoir joindre les deux bouts et tenter de vivre dignement, dans l'attente de jours meilleurs ; mais aussi d'un accompagnement qui fait cruellement défaut actuellement.

Je ne reviendrai pas sur la fusion entre l'ANPE et l'UNEDIC, qui, si elle n'a pas été menée de façon idéale puisqu'elle continue à poser de graves problèmes pratiques, n'en était pas moins nécessaire, convenons-en.

Certes, me direz-vous, les crédits destinés à Pôle emploi ne sont pas en baisse ; ils sont même stables, puisque ce sont les mêmes qu'en 2011 et 2010, à savoir 1,36 milliard. Je vous l'accorde, ils n'ont pas baissé. Mais ils auraient dû justement être augmentés, au regard non seulement de l'inflation, mais surtout de l'afflux de chômeurs attendu dans les prochains mois.

Cette subvention ne permettra pas de faire face aux besoins de Pôle emploi, qui a déjà été délesté de 1 800 agents en 2011. Devant cette insuffisance de moyens et de personnels, Pôle emploi a de plus en plus recours à la sous-traitance, avec des opérateurs privés de placement qui, selon une évaluation menée par le ministère du travail en 2010, obtiennent de moins bons résultats et coûtent beaucoup plus cher que le service public.

L'accompagnement des demandeurs d'emploi est une question essentielle. Les études comparatives montrent que les moyens dédiés à l'accompagnement sont plus faibles en France que dans bon nombre d'autres pays, européens notamment. Rappelons l'étude réalisée par l'inspection générale des finances en 2010, qui a souligné le fait que le service public de l'emploi en France comptait un agent pour 120 demandeurs d'emploi, contre un pour 70 en Allemagne. Votre gouvernement aime tant prendre l'Allemagne en exemple : inspirez-vous donc de celui-là !

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