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Intervention de Jean-Louis Touraine

Réunion du 18 octobre 2011 à 17h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Touraine :

Il existe un contraste entre votre présentation optimiste et la morosité, voire l'angoisse ou la démobilisation de la plupart des chercheurs, dont beaucoup partent à l'étranger. La place de la France dans le monde en matière de recherche ne s'améliore pas, restant en proportion du PIB loin derrière des pays tels que le Japon, les États-Unis ou certains pays émergents.

Deux exemples attestent des difficultés rencontrées.

Le premier a trait à l'inclusion dans le budget de la recherche du CIR, dont la part augmente année après année. Si celui-ci peut être utile – notamment pour aider au développement, soutenir des entreprises en difficulté, appuyer les projets de très grosses structures réparties en filiales multiples pour en bénéficier –, le fait de le faire apparaître comme une contribution significative à la recherche peut avoir des effets pervers, car il n'incite guère à de nouvelles recherches. Ce faisant, il ne satisfait pas les besoins des chercheurs engagés dans la recherche fondamentale ou vraiment innovante.

Le deuxième exemple touche à la recherche universitaire, où une minorité d'établissements est en effet très choyée. Mais, dans l'ensemble, beaucoup de centres souffrent – et davantage que par le passé. De plus, on observe des inégalités de traitement selon les domaines : comment peut-on envisager une réduction aussi significative des crédits consacrés aux sciences de la vie, aux biotechnologies ou à la santé ? Cela est non seulement néfaste pour la santé de nos concitoyens, mais également pour la place de la France dans un domaine où elle avait un certain niveau d'excellence.

Le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) pâtit lui-même de cette situation : si les plus grands laboratoires sont soutenus, il n'en est pas de même des petites ou moyennes unités et les nouvelles équipes sont peu nombreuses à être aidés. C'est pourtant là que réside le potentiel le plus important en termes d'innovation. Les budgets ont trop négligé ces aspects au fil du temps.

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