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Intervention de Alain Weil

Réunion du 8 juin 2011 à 10h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Alain Weil :

S'agissant de la nécessité ou non de créer de nouvelles chaînes, je souligne que je suis tout à fait convaincu qu'il faut assurer l'équilibre des grands acteurs historiques. C'est possible notamment par l'évolution de la réglementation en matière de publicité mais, en même temps, il faut permettre aux nouveaux entrants de croître également. En effet, lorsqu'on ne dispose comme nous que d'une seule chaîne quand les chaînes historiques en ont sept, ce n'est pas un schéma pérenne et solide. Je ne crois pas que permettre aux nouveaux entrants de se développer viendrait déstabiliser le paysage ; au contraire cela l'enrichirait grâce à une offre élargie pour le public. C'est la mission du CSA de déterminer le nombre de chaînes nouvelles et comment assurer l'équilibre général du secteur.

Dans le contexte des difficultés économiques que connaît notre pays, il faut agir. La création de nouvelles chaînes implique la création d'emplois et donc une contribution à l'intérêt général. Lors de la reprise de RMC, il y a 10 ans, la rédaction comptait 50 journalistes ; il y en a maintenant 400 dans le groupe. On a parlé de l'importance des chaînes de télévision dans la filière cinéma ; pour ce qui nous concerne, nous contribuons aussi, modestement, à la filière information en étant l'entreprise qui recrute le plus de journalistes en France depuis plusieurs années, à l'inverse de la tendance générale qui est à la suppression de postes. Nous avons donc un rôle économique utile.

En ce qui concerne l'étranger, pour répondre à l'interrogation de Mme de Panafieu, à l'inverse des autres pays, en France le câble ne s'est pas développé et c'est la TNT qui est venue relayer le retard du câble. Dans les pays occidentaux où le câble est le premier vecteur de distribution de la télévision, il existe 25 à 50 chaînes qui sont d'accès parfois gratuit ou d'un prix très modique et qui vivent de la publicité. En France, il paraît donc imaginable d'avoir entre 18 et 24 chaînes qui puissent vivre de la publicité.

C'est d'autant plus possible que la France se situe à la neuvième place sur dix des pays les plus importants si on regarde la situation du marché publicitaire mondial en matière d'investissement publicitaire dans la télévision rapporté au produit intérieur brut (PIB), place qui nous situe entre la Chine et l'Inde – pays qui ne sont pas réputés pour disposer d'un marché publicitaire très important ni très récent... Les chiffres sont les suivants : Etats-Unis, 0,35 % du PIB ; Italie, 0,32 % ; Japon, 0,31 % ; Russie, 0,25 % ; Espagne, 0,24 % ; Royaume Uni, 0,20 % ; Chine, 0,16 % ; France, 0,15 % ; Inde, 0,13 %. Il y donc de la place pour que des acteurs se développent sur le marché de la publicité.

En tout état de cause, il faut avoir une vision dynamique. Les acteurs comme Google, et même les petite entreprises qui se créent dans le secteur de l'internet, ne se posent pas la question tous les matins de savoir si le marché publicitaire pourra supporter l'offre qu'ils apportent. Il y a un risque de réduction de notre marché si on se pose éternellement cette question et ce sont les autres acteurs qui vont s'en emparer.

Enfin, s'agissant de notre projet de création d'une chaîne d'informations sportives, notre intention n'est pas de retransmettre des événements en direct puisqu'il y a déjà sur ce créneau une chaîne payante ainsi que des chaînes gratuites pour certains grands événements. Notre vocation, outre l'information, et sachant que nous avons des objectifs de part d'audience tout à fait raisonnables, est de nous intéresser à des sports qui sont moins bien traités ou pas traités à la télévision. Ainsi, certains sports olympiques ne sont couverts que tous les quatre ans mais intéressent un public suffisant pour faire vivre une chaîne d'informations sportives. Nous discutons beaucoup avec le Comité national olympique et sportif français – CNOSF – qui avait un projet similaire permettant d'envisager un partenariat.

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